La photographie de spectacle

Gallica vous invite à découvrir la richesse des photographies de spectacle prises de 1945 à nos jours. Ces images constituent de précieux témoignages sur les représentations.

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Longtemps, la photographie de spectacle s’est résumée au portrait. Dans les ateliers des Nadar, de Carjat ou Disdéri, des comédiens comme Frédérick Lemaître, Sarah Bernhardt et Mounet-Sully se mettent en scène, revêtus de leur costume, entourés de quelques accessoires, tentant d’incarner, en une pose, l’essence de leur personnage. La démocratisation de la presse participe de ce culte de la vedette, comme en témoignent encore durant l’entre-deux-guerres les célèbres portraits du studio Harcourt. Si les photographes commencent à poser leurs appareils dans les salles, la composition reste de mise.

La rupture se produit après la Deuxième Guerre mondiale lorsque les perfectionnements techniques permettent enfin de dépasser la photographie posée et de capturer la représentation. Il devient possible de saisir le mouvement, l’instantané et donc la mise en scène, mais aussi l’éclairage scénique masqué autrefois par le flash. Le photographe de spectacle s'affirme enfin, jusqu’à devenir un collaborateur du metteur en scène, à l’image de l’illustre Roger Pic, employé par le Théâtre national populaire, qui s’attache avec son appareil à archiver les spectacles, ou de Daniel Cande, l'un des héritiers de Pic. D’autres photographes, tels Étienne Bertrand Weill, Fernand Michaud ou Birgit, n’hésitent pas à affirmer leur subjectivité et à faire de la photographie de spectacle un élément de leur recherche artistique.

La BnF conserve plusieurs millions de négatifs, planches-contacts, tirages et diapositives consacrés à toutes les disciplines du spectacle vivant : théâtre, danse, art lyrique, marionnettes, arts de la rue, cirque… Un nombre croissant de photographies numériques entrent dans les collections depuis la fin des années 2000, comme celles de Christophe Raynaud de Lage, photographe du Festival d’Avignon.

La numérisation s’est faite dans une optique patrimoniale et aucune correction n’a été apportée, même dans les cas d’altération de couleurs.   

Bibliographie

Cosimo Chiarelli, « La matière du mouvement », Revue de la BnF, 2012, n° 40, p. 24-33.
Noëlle Guibert, Joëlle Garcia [dir.], Acteurs en scène : regards de photographes : [exposition, Paris, Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, Galerie de photographie, 21 mai-24 août 2008], Paris, Bibliothèque nationale de France, 2008, 125 p.
Chantal Meyer-Plantureux, « Théâtre : la photographie de théâtre en France », in Laurent Gervereau [dir.], Dictionnaire mondial des images, Paris, Nouveau Monde, 2006, p. 1022-1025.
Chantal Meyer-Plantureux, La photographie de théâtre ou La mémoire de l’éphémère, Paris, Paris audiovisuel, 1992, 172 p.
Patrick Roegiers [dir.], L’écart constant : récits, Bruxelles, Didascalies, 1986, 147 p.