Disques édités entre 1928 et 1942

Ensemble original édité de 12 disques, Berlin, C. Lindström A. G., 1928.

Ensemble original édité de 10 disques Columbia, 1934.

NC Columbia 35411/35419 (9 disques. n° 35411 à 35419 ; n° 35420 manquant)

Ensemble édité de 10 disques Kawasaki, Nipponophone Co Ltd, Tanabe Hisao (éd.), 1941.

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Les années 1930 voient l’arrivée sur le marché du disque, d’anthologies sonores à haute valeur scientifique. C’est le cas de l’album Musik des Orients, qui, sous la direction de l’éditeur Carl Lindström publie dès 1928 les enregistrements produits par l’ethnomusicologue Erich von Hornbostel dans le cadre des Phonogrammarchiv de Berlin.

1930年代になると、レコードや録音物のアンソロジーの市場に、高い科学的価値が与えられます。SPレコード全集『東洋の音楽』は、ベルリン・フォノグラム・アーカイブで民族音楽学者エーリッヒ・ホルンボステルによって作製された録音物のアンソロジーとしてよく知られていますが、これは1928年からカール・リンドストレーム社の監修で出版されたものです。

La production japonaise témoigne de la même richesse : on en prendra pour preuve l’album Nihon ongaku shi (Histoire de la musique japonaise) publiée par la Columbia japonaise en 1934, véritable somme des musiques savantes japonaises.

日本におけるレコード制作も、同様の豊かさをみせてくれます。たとえば、日本のいわゆる高級音楽を集めたSPレコード全集『日本音楽史』が1934年に日本コロムビアから出版されています。

Considérant que le Musik des Orients d’Hornbostel ne fait pas une place assez large et assez centrale au Japon, le musicologue (et premier ethnomusicologue japonais) Hisao Tanabe publie sa propre anthologie en 1941 : Tôa no ongaku (Musique de l’Asie orientale) chez la Columbia japonaise. Premier paradoxe : certaines faces de l’anthologie de Tanabe sont des repiquages du Musik des Orients. Second paradoxe, on ne trouvera aucune trace de musique japonaise dans cette anthologie. Dans le livret de l’album, Tanabe s’en explique (p. 7–8) : "Notre pays est une partie de l’Asie orientale du point de vue géographique. […] Cependant, il ne faut pas s’arrêter à la surface des choses […]. La musique japonaise n’est […] en aucun cas l’une des musiques de l’Orient. Elle est la somme des musiques de l’Orient, elle est la somme des musiques du monde". (cf. Seiko Suzuki « Le gagaku, musique de l’Empire : Tanabe Hisao et le patrimoine musical comme identité nationale », Cipango [En ligne], 20 | 2013, mis en ligne le 18 avril 2015. URL : http://cipango.revues.org/1999)

ホルンボステルの『東洋の音楽』は日本にとっては重要な地位を占めるものではないとして、1941年、音楽学者(そして最初の日本の民族音楽学者)である田辺尚雄が、彼自身の手になるSPレコードのアンソロジー『東亜の音楽』を、同じく日本コロムビアから出版します。ここにはいくつかの興味深いパラドックスがあります。ひとつは、田辺のレコード全集に収められた録音のうちのいくつかが、ホルンボステルの『東洋の音楽』からの使いまわしであるということです。もうひとつは、この田辺の全集には、日本音楽がいっさい収録されていないということです。その理由を、田辺はレコード全集の解説書で次のように述べています(7~8頁)。「我が日本は地理的に見て東亜の一部であるとも言へる。[…] 然しその事を表面的に考へてはならぬ。[…] 日本音楽は […] 決して東亜音楽の一系ではなくて、一面に於ては東亜音楽の集大成であり、一面に於ては世界音楽の集成である。」(参照:鈴木聖子「雅楽、帝国の音楽:田辺尚雄と民族アイデンティティとしての音楽遺産」[en français]、Cipango [En ligne], 20 | 2013, mis en ligne le 18 avril 2015. URL : http://cipango.revues.org/1999)

A la suite du succès de cette collection, Hisao Tanabe a complété cette première tentative l’année suivante, en 1942, avec la Collection de musique de la Grande Asie orientale (Daitōa ongaku shūsei 大東亜音楽集成) publiée en 12 volumes sur 36 disques 78 tours de la compagnie Japan Victor Records. Editée par la Société pour les recherches sur la musique asiatique, la Collection de musique de la Grande Asie orientale se caractérise par un aspect scientifique marqué, fourni notamment par les explications et photographies figurant dans le livret qui accompagne ce travail. Le tout n’est pas sans évoquer les archives phonographiques constituées par les Universités de Berlin et de Vienne, ou par le Musée de l’Homme de Paris, qui ont posé les bases d’une recherche scientifique dans le domaine de l’ethnomusicologie (alors « musicologie comparée ») au début du XXe siècle. Le département de l’Audiovisuel présente dans Gallica le volume 8 de l’anthologie, consacré aux musiques de l’Inde, avec le livret (dont il faut souligner l’extrême rareté) accompagnant l’ensemble de l’anthologie.

(35 disques)