Versailles

Le « Bal des ifs »

Le 6 mai 1682, le Roi, la Cour et le gouvernement quittent le Louvre et Saint-Germain-en-Laye pour s'installer au château de Versailles. Les travaux de l’architecte Louis Le Vau et du jardinier André Le Nôtre, pour transformer le pavillon de chasse de Louis XIII en résidence royale, ont commencé en 1661. Ils dureront pendant tout le règne du Roi-Soleil et coûteront 82 millions de livres à l'État, au grand désespoir de son administrateur, Colbert. Traumatisé dans son enfance par la Fronde qui déstabilisa la royauté, le roi organise sa cour de manière à régner sur l'ensemble de la noblesse.

À Versailles, Louis XIV codifie l’exercice de la fête et en fait un instrument au service de sa gloire. En s’assurant une cour docile, il espère se construire une image éternelle. Les jardins de Versailles, pour la plupart aménagés par André Le Nôtre, sont conçus comme des lieux de sociabilité et organisés en « bosquets ». Une quinzaine d’espaces semi-clos par des palissades de verdure délimitent les allées du parc et offrent des salons de plein-air. Le bosquet des rocailles est ainsi dénommé « salle de bal », avec son îlot en marbre servant à la danse et laissant une place aux musiciens au-dessus d’une cascade. Le bosquet des Bains d’Apollon, également appelé « le Marais », aurait été aménagé initialement par Le Nôtre, à l’instigation de Mme de Montespan, puis modifié par Jules Hardouin-Mansart pour mettre en valeur le célèbre groupe sculpté de François Girardon, Apollon servi par les nymphes.


Une fête mémorable à la cour de Louis XV : le « Bal des ifs »

Le « Bal des ifs » marque la fin des festivités à l’occasion du mariage du dauphin Louis de France avec sa cousine, l’infante d’Espagne Marie-Thérèse de Bourbon. Louis XV organise un bal masqué au château de Versailles dans la nuit du 25 au 26 février 1745, pour pouvoir s’y rendre sans être reconnu, et il y apparaît dans un groupe de personnages déguisés en ifs taillés, parfaitement identiques, muets et s’inclinant royalement devant les dames. Ce goût de l’intrigue et du faste est caractéristique de l’esprit du souverain. La fête est considérable : 15 000 personnes y sont conviées. Parmi les masques, on trouve des arlequins, des « sauvages », des Turcs, des Arméniens, des diables. D’immenses buffets sont offerts en cette période de carême, sans aucun plat de viande sur les tables, mais avec des préparations de poissons et de vertigineuses pyramides de fruits, de confiseries et de gâteaux. La reine Marie Leszczynska reçoit les invités en grand habit de cour, avec le couple des jeunes mariés déguisés en berger et en bergère. Le roi est mêlé à la foule, incognito, ce qui lui permet de manifester son intérêt à Jeanne-Antoinette Poisson, future marquise de Pompadour, qu’il a croisée peu avant lors d’une chasse en forêt…



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