La Révolution française (1789-1799)

Saint-Just, « l’Archange de la guillotine »

Dès l'ouverture des Etats généraux (5 mai 1789), les différents acteurs politiques en présence semblent perdre le contrôle d'événements qui se précipitent. Plusieurs révolutions vont en fait se chevaucher jusqu'en 1792. L'abolition des privilèges et du droit féodal constitue une révolution juridique. Les mécontentements économiques, les révoltes en province, la prise de la Bastille tracent la voie d'une révolution populaire. Le bouleversement des structures inégalitaires et financières implique une révolution économique et sociale. Enfin, la chute de la monarchie en 1792 confirme la révolution politique, la plus marquante de toutes mais aussi la plus inattendue, au moment de la réunion des Etats généraux. La Constitution (septembre 1791), qui sépare les trois pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif, instaure un nouveau type de monarchie avec l'assemblée législative qui se veut durable mais les points de mésentente se multiplient. La transformation des membres du clergé en fonctionnaires (la Constitution civile) après la nationalisation de leurs biens se heurte aux refus du pape et du roi. Louis XVI pratique l'obstruction vis-à-vis de l'Assemblée (le droit de veto) et finit par quitter secrètement Paris avant d'être pris à Varennes. Suspecté de soutenir l'Autriche entrée en guerre (avril 1792), le roi est soumis à la pression de la rue jusqu'à son arrestation le 10 août ; le pouvoir revient de fait à la Commune de Paris et aux sans-culottes, jusqu'à la convocation de la Convention qui proclame la République (21 septembre 1792). Face aux difficultés extérieures et intérieures, un Comité de Salut public est créé au sein de la Convention (avril 1793) qui instaure la Terreur par le biais d'une dictature. Tandis que des luttes internes se succèdent à Paris entre les courants Girondins, Montagnards, Enragés, Indulgents, plusieurs insurrections fédéralistes ou royalistes s'étendent en province notamment en Vendée. Après la chute de Robespierre, dernier acteur de la Terreur (9 thermidor, juillet 1794), la politique de la Convention, puis du Directoire (octobre 1795) révèle une stratégie de bascule. Babouvistes, royalistes et Jacobins sont tour à tour éliminés, mais le marasme ambiant place le régime à la merci d'un homme providentiel. Ce sera Bonaparte, général auréolé de ses succès en Italie et en Egypte, et dont le coup d'Etat (novembre 1799) met un terme à la Révolution. 


EN SAVOIR PLUS
> Le règne de Louis XVI (1774-1792)
> La convocation des États généraux (1789)
> La prise de la Bastille (1789)
> La Déclaration des droits de l'homme (1789)