Les académies

L'Académie des sciences et des beaux-arts, dédiée au Roi

Les académies sont des sociétés savantes qui jouent un rôle de promotion de la pensée des Lumières. À Paris, les principales sont l’Académie des inscriptions et des belles-lettres, l’Académie des sciences, l’Académie française. Il y en a aussi de très actives dans de nombreuses villes de province.
 
La première académie de ce type était née en Italie au début du XVIIe siècle. Alors que la vocation de l'Académie française était littéraire, le XVIIIe siècle voit éclore, à la suite de la Royal Society de Londres (1662), une foule d'académies dont l'orientation est plutôt scientifique et qui bénéficient du soutien des autorités dans toute l'Europe, qu'il s'agisse de capitales comme Saint-Pétersbourg (1725), Édimbourg (1731), Stockholm (1739) ou de villes provinciales comme Dijon, Bordeaux, Toulouse… Dotées de réseaux de correspondants qui dépassent les cadres nationaux, elles publient les résultats de recherches scientifiques, souvent très spécialisées, telle l'Académie de Turin, où l'on peut lire les travaux d'un Lagrange ou d'un Laplace, mais s'adressent aussi à un public cultivé plus large en organisant des concours où elles soumettent à la discussion des thèmes d'actualité comme des problèmes liés au développement des sciences. Rousseau gagne ainsi en 1750 le prix de morale décerné par l'Académie de Dijon en répondant à la question mise au concours : « Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les mœurs.»

En France comme en Angleterre, les académies sont interdites aux femmes. L’Italie fait exception. En sa qualité de scientifique, Madame Du Châtelet est élue et inscrite sur le registre des membres de l’Académie de la ville de Bologne, le 1er avril 1746.

EN SAVOIR PLUS
> Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, 1750
> Les académies des beaux-arts et des sciences