Ornithologie

Le Manucode

Né dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’engouement pour le livre d’ornithologie s’amplifie à la faveur de nouvelles connaissances rapportées d’explorations et des progrès de l’impression en couleur. Aux gigantesques fresques de Brisson et Buffon succède une approche monographique, teintée d’exotisme et à l’ambition artistique. Fleuron de cet âge d’or de l’iconographie ornithologique française, l’ouvrage de Jean-Baptiste Audebert (1759-1800) et Louis-Pierre Vieillot (1748-1831) a pour objet les oiseaux au plumage doré ou argenté que Buffon avait précisément renoncé à figurer faute de pouvoir en rendre le lustre. Relevant le défi, Jean-Baptiste Audebert a recours à une technique déjà éprouvée dans son précédent ouvrage sur les singes : l’impression en couleur au moyen d’une seule plaque enduite de peintures à l’huile. Révolutionnant le livre de zoologie, ce procédé est complété pour l’occasion par une surimpression d’or et d’argent. La prouesse technique ne saurait éclipser la rigueur et la valeur scientifiques de ce travail : soixante-huit espèces nouvelles y sont décrites et représentées d’après nature pour la première fois.

EN SAVOIR PLUS
> Audebert et Vieillot, Histoire naturelle et générale des colibris, oiseaux-mouches, jacamars et promerops, Paris, Desray, 1802
> Audebert et Vieillot, Histoire naturelle et générale des grimpereaux et des oiseaux de paradis, Paris, Desray, 1802
> Buffon, Histoire naturelle, 1749
> Les sciences naturelles au XVIIIe siècle