En mer

Lamartine

Égypte. Vue de la mosquée Amrou

Lamartine a le sens des formules fortes et ramassées, malgré une tendance à la profusion. Il sent parfaitement ce que constitue le voyage dans son sens le plus profond, comme possible mise en question de soi, de sa culture, comme prise de distance intellectuelle qui permet un regard nouveau sur son pays d’origine et sur son temps.  

Partir, c’est comme mourir quand on quitte ces pays lointains où la destinée ne conduit pas deux fois le voyageur. Voyager, c’est résumer une longue vie en peu d’années ; c’est un des plus forts exercices que l’homme puisse donner à son cœur comme à sa pensée. Le philosophe, l’homme politique, le poète, doivent avoir beaucoup voyagé. Changer d’horizon moral, c’est changer de pensée.

Lamartine, Voyage en Orient, 1835
> Texte intégral sur Gallica : Paris, Chez l'auteur, 1861