Jugements et critiques

Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas

Ferdinand Brunetière

« Un enfant peut comprendre Les Trois Mousquetaires et de combien de cuisinières Le Comte de Monte-Cristo a-t-il fait les délices »
(« La Revue des Deux Mondes », 1er août 1885)
 

Emile Zola

« Evidemment, le romancier n'avait qu'un souci, amuser son lecteur, le tenir toujours en haleine, lui fournir des péripéties, de manière à ce que sa curiosité ne fût jamais contentée. Il n'avait garde de placer les personnages dans un milieu contemporain, parce que, dans ce cas, il aurait dû tenir un plus grand compte de la réalité. En reculant de deux ou trois siècles, en plaçant son action sous Louis XIII ou sous Louis XIV, il pouvait mentir à l'aise; les ignorants, c'est-à-dire le plus grand nombre, ne se trouvaient pas blessés […] Il allait, il allait avec le plus merveilleux aplomb du monde, entassant les aventures prodigieuses, arrivant à falsifier l'histoire d'une façon si complète, que les vérités chez lui finissaient par devenir des mensonges. Au fond, il s'en souciait bien ! Il n'était qu'un conteur, et plus il mentait, plus il enchantait son public ».
(Les Romanciers naturalistes, 1881)
 

René Doumic

« Encore est-il bon, si l’on veut se plaire à la lecture des Trois Mousquetaires ou de Monte-Cristo, de ne pas attendre qu’on ait dépassé la quinzième année […] L’œuvre d’Alexandre Dumas tient une grande place dans l’histoire littéraire et n’en tient aucune dans la littérature ».
(« La Revue des Deux Mondes », 15 janvier 1902)
 

Hippolyte Parigot

« Si Danton et Napoléon furent les professeurs de l’énergie française, Dumas en est le romancier national dans les Trois Mousquetaires »
Dumas père, 1902 (p. 140-141)
 

Paul Bourget

« Rappelez-vous les Trois Mousquetaires. C'est écrit à la va-vite, inventé au rebours de l'histoire. Le lecteur ne peut pas ne pas y croire, et à cause de cela, c'est un grand roman »
(Nouvelles pages de critique et de doctrine. T. 1, 1922)
 

Jeanne Bem

« Si on aime l’histoire des mousquetaires, c’est naturellement pour ses mensonges, d’abord. Le mensonge est le moteur de l’imagination. […] Qu’est-ce que Les Trois Mousquetaires, sinon un gigantesque déplacement des vrais problèmes du XIXe siècle sur un XVIIe siècle de fantaisie ! ».
( « D’Artagnan et après », dans Littérature, mai 1976, 22)
 

Pierre Tranouez

« La phalange des mousquetaires constituent donc comme un refuge chaleureux, un continent viril qui se suffit à lui-même »
(« Cave filium : étude sur le cycle des mousquetaires », Poétique, septembre 1987, 71)
 

Charles Grivel

« L’Histoire, la Littérature, la Personne et le Moi sont les quatre grands piliers du Temple. Nouveau Samson, Alexandre Dumas les aura fait vaciller un instant pour notre entière satisfaction »
( « Alexandre Dumas, mal écrire, bien écrire », dans 150 ans après : Les Trois Mousquetaires et le Comte de Monte-Cristo, actes du colloque de Marly-le-Roy, 1994. Minard, 1997)
 

Simone Bertière

«  C’est parce qu’ils transcendent l’histoire que ses Mousquetaires poursuivent depuis près de deux siècles leur tour du monde triomphal ».
(Dumas et les Mousquetaires, 2009)