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Héros de la littérature pour la jeunesse, épisode 4 : intrépides et seconds rôles

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29 juillet 2016

Qu’ils soient petits ou grands, fortunés ou pas, ils sont voyageurs, casse-cous, téméraires, rebelles, vaillants, parfois tout ça à la fois. Suivez-les dans leurs incroyables aventures ! Toutefois, ces intrépides ne seraient souvent rien sans des seconds rôles essentiels à leurs côtés. Si vous considérez Haddock, Obélix, Raspoutine et Edward Cullen comme les véritables héros de leurs séries respectives, voici votre famille.

La BnF s'associe à Partir en livre, la grande fête du livre pour la jeunesse du 20 au 31 juillet 2016, en jouant au jeu des 12 familles. A cette occasion, Gallica vous propose de (re)découvrir les héros de la littérature pour la jeunesse, dans les pages numérisées par la BnF et ses partenaires.

Le héros aventurier représente, au XIXe siècle, un « bon exemple » parmi d’autres, puis va s’autonomiser au début du XXe siècle. Ses voyages et ses aventures vont lui permettre d’évoluer et de se transformer, parfois en quittant l’enfance pour l’âge adulte (sauf pour ceux qui refusent de grandir comme Peter Pan). Les contes regorgent de personnages intrépides qui triomphent par leur malice, comme le petit Poucet ou Tom Pouce… Après les récits de Walter Scott (Ivanhoé) ou de Fenimore Cooper (Le dernier des Mohicans) qui ouvrent la voie, les romans d’aventures rencontrent une audience considérable auprès des jeunes lecteurs : ils privilégient l’action, les rebondissements, le dépaysement, le suspense.

Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift (1167-1745) paraissent en 1726. Ce roman pour adultes donne à voir quatre voyages successifs chez des peuples imaginaires (notamment les minuscules Lilliputtiens), par lesquels Swift livre une satire politique et sociale de la société de son temps. Ce texte a connu de multiples adaptations – abrégées – pour la jeunesse à partir du début du XIXe siècle, qui ne retiennent bien souvent que la partie merveilleuse du récit.

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L'île au trésor, Robert-Louis Stevenson, ill. Georges Roux, 1885.

Quintessence du roman d'aventure moderne, qui ne cherche pas de prétexte éducatif ou moral, mais qui est simplement l'aventure, L'Île au Trésor de Robert-Louis Stevenson (1850-1894), paru en 1883, est un classique à l'influence considérable : ses cartes au trésor et ses pirates continuent de marquer l’imaginaire collectif.

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Histoire de Robinson Crusoé, 1876.

Ces intrépides ne seraient souvent rien sans des seconds rôles essentiels à leurs côtés. N’est-ce pas grâce à Vendredi que Robinson Crusoé renoue avec l’humanité ? Voici quelques-uns de ces couples de légende. Ce sont le plus souvent des personnages masculins, même si Alice vit également des aventures extraordinaires.

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Don Quichotte : encyclopédie enfantine, ill. Job, 1885.

Sancho Panza (ou Sancho Pança) est l’écuyer, le voisin, le fidèle serviteur et compagnon d’aventure indissociable de Don Quichotte. Ce dernier, gentilhomme ayant lu trop de romans de chevalerie, se prend un beau jour lui-même pour un chevalier errant. Il fait alors de son voisin paysan Sancho son écuyer et s’en va parcourir le monde et en réparer les injustices. Au-delà des aventures burlesques, quatre cent ans après la parution de ce roman, ce duo est devenu un archétype du combat vain ("se battre contre des moulins").

Le foisonnant roman d’aventures L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de La Manche est publié en 1605 et 1615 par Miguel de Cervantès Saavedra (1547-1616). Il fait partie de ces titres destinés à l’origine aux adultes qui ont été largement adaptés pour les enfants, même si ces récits abrégés ne donnent souvent qu’une vision tronquée et caricaturale de ce chef d’œuvre de la littérature mondiale.

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Le tour du monde en quatre-vingt jours, Jules Verne, ill. A. de Neuville et L. Benett, 1873.

Le tour du monde en quatre-vingt jours de Jules Verne (1828-1905) a pour point de départ un pari excentrique de Phileas Fogg : faire le tour du monde en moins de quatre-vingt jours grâce au percement du canal de Suez et au développement de nouvelles lignes de chemins de fer et de bateaux à vapeur. Ce gentleman flegmatique à la vie bien réglée est confronté aux aléas du voyage et doit multiplier les moyens de locomotion. Au risque de perdre son pari (et la moitié de sa fortune), il n’hésite cependant pas à sauver une veuve indienne d’un bûcher funéraire et son fidèle domestique Jean Passepartout enlevé par les Sioux.

Ce roman paru en 1872 s’inscrit dans la collection des « Voyages extraordinaires », qui proposent, sous une forme romanesque, un état des connaissances géographiques et scientifiques de l’époque. L’ambition de l’auteur et de son éditeur est de convertir la vulgarisation en aventure, en mêlant « l’instruction qui amuse, l’amusement qui instruit ».

Le manuscrit du roman est un exemple du dialogue constant qui existe entre l’auteur et son éditeur : corrections, suppressions, modifications de l’intrigue, etc. Qu’il soit jugé comme censeur ou bienfaiteur de Jules Verne, Hetzel apparaît bien comme le co-créateur de son œuvre.

D’autres personnages marcheront sur les traces de Philéas Fogg (Le tour du monde d’un gamin de Paris de Louis Boussenard, Les cinq sous de Lavarède de Paul d’Ivoi). Les allers retours entre fiction et réalité sont incessants : Jules Verne s’est inspiré de voyages réels, puis rencontre en 1901 le journaliste Gaston Stiegler, qui abaisse le record à 63 jours pour le journal Le Matin

 

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