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La funeste histoire du dodo

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11 mai 2018

Célèbre bête que le dodo ! Malheureusement éteint depuis des siècles, il n’en continue pas moins à faire couler de l’encre et à éveiller la curiosité. Qu’en est-il de cet animal fantaisiste ? Que lui est-il arrivé ? Vous saurez tout sur le dodo !

Les Fossiles

Les expéditions aventureuses des Hollandais sur l’île de France (l’actuelle île Maurice) leur firent découvrir la faune locale. En 1598, lorsqu’ils prirent possession de l’île, les Hollandais la nommèrent « île Maurice » en l’honneur de leur prince Maurice de Nassau. Mais elle fut aussitôt surnommée « l’île aux Cygnes » à cause de tous les étranges oiseaux qui y pullulaient.

En fait de cygne, il s’agissait bien de notre dodo ! Parfois confondu avec une grosse dinde, le dodo est décrit comme un animal assez gros (environ 25 kilos tout de même !), muni de pattes courtes, d’une grosse tête, d’un bec imposant, de deux yeux entourés d’un cercle blanc, le tout surmonté de plumes grises jusque sur le front qui lui donnaient l’air de porter un capuchon. Cette dernière particularité lui valut son nom français de « Cygne encapuchonné » (cycnus cucullatus), comme le précise Buffon dans son Discours sur la nature des oiseaux.

 

Aussitôt découvert, aussitôt chassé ! Les Hollandais s'aperçurent vite que cet oiseau n’était pas très rapide. Il ne volait pas, bien que doté de deux petites ailes. De plus, de nature docile, pataud et gauche, il était facile à attraper en grande quantité. Son air endormi, mélancolique voire stupide pour certains, lui valut le surnom de « dod-oersen » ou « dadares » (en français, « oiseau somnolent »), qui donnera plus tard notre actuel dodo.

Chassé, certes, mais mangé, ça non ! Les Hollandais lui donnèrent le joli qualificatif de « walgh-vogel » qui peut se traduire par « oiseau du dégoût ». En effet, l’odeur de sa chair était tellement répugnante qu’ils abandonnèrent vite toute idée de le cuisiner… Toutefois, ils utilisaient sa graisse comme baume aux vertus apaisantes.

 

La disparition du dodo semble être située entre 1679 et 1693 : le dernier explorateur connu à avoir eu l’honneur de voir de ses propres yeux un de ces spécimens vivant, lors d’un voyage en 1679, est un marin du nom d’Harry. Les premiers colons apportant leurs animaux domestiques, leurs nuisibles et leurs armes, les dodos furent bientôt tous exterminés et leurs œufs détruits.

En 1638, un dodo vivant fut ramené en Angleterre et sa peau entra dans un musée à sa mort. Ironie du sort, cette peau fut détruite en 1755, par décision du musée même, celui-ci ayant constaté que la peau de cet oiseau bizarre était trop endommagée pour présenter un intérêt. Il faudra attendre de nombreuses années avant que les scientifiques ne retrouvent assez d’ossements pour pouvoir mener une véritable étude. Ce n’est en effet qu’en 1866 que George Clarke mit au jour dans le fond d’une mare des débris de squelette ; ceux-ci furent envoyés au British Museum pour analyse et reconstitution.

Dès sa découverte, le dodo eut de multiples dénominations, en commençant par le joli nom de Dronte (terme issu du néérlandais), puis Didus ineptus et enfin le savant Raphus cucullatus. D'abord intégré à la famille des autruches (Struthio) dans un sous-genre Didus, il fut finalement replacé dans celle des pigeons (Columbidae) après de nombreux débats, suite à l’inspection minutieuse de ces ossements.

Disparu mais éternellement chéri, cet animal reste un exemple criant de l’extermination d’une espèce par l’Homme. Toujours fabuleux, souvent conté, parfois poétique, gageons que le dodo fera encore parler de lui des siècles durant.

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