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Le Tour de France de Gallica, étape 3 : Verviers-Longwy

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3 juillet 2017

Cette année, le Tour de France rend visite à nos amis belges dès les premières étapes. Après être arrivés à Liège hier, les coureurs partiront aujourd'hui de Verviers pour rejoindre Longwy. C’est l’occasion de se remémorer la domination des coureurs belges sur le Tour de 1912 à 1922.

Le Miroir des sports, 8 juillet 1920

En 1912, pour sa dixième édition, le Tour de France  voit un grand nombre de coureurs belges sur la ligne de départ. Le vainqueur du Tour de Belgique 1912, Odile Defraye, se révèle au grand public en s’emparant de la première place du Tour de France dès la troisième étape à Belfort, après avoir remporté sa première victoire d’étape la veille à Longwy. Solidement préparé, le coureur de l’équipe Alcyon, s’adjuge deux autres étapes à Marseille, puis à Luchon et remporte le Tour. Il entre ainsi dans l’histoire du cyclisme comme premier coureur belge à remporter l’épreuve.

Le Tour 1913 restera dans les annales avec un parcours très difficile et un très grand nombre d’abandon dus aux accidents : sur les 140 partants, après la dixième étape ils ne sont plus que 30. Lors de la 6ème étape Bayonne-Luchon, Philippe Thys, coureur belge de l’équipe Peugeot, prend la tête du classement en profitant de l’accident survenu, dans le col du Tourmalet, à Eugène Christophe, percuté par une voiture et obligé de faire 14 km à pied pour réparer lui-même sa fourche à Sainte-Marie-de-Campan, le règlement de l’époque refusant toute aide aux coureurs. Après avoir cédé la place de leader à Marcel Buysse, un de ses compatriotes, Philippe Thys reprend rapidement son avantage et peut célébrer sa victoire au Parc des princes. Un grand champion est né.

En 1914, dernier Tour de France avant l’interruption due à la Première Guerre mondiale, la domination de Philippe Thys est sans partage. Il prend la tête du classement général dès la première étape et aucun adversaire ne peut la lui ravir, même si un autre de ses compatriotes, Jean Rossius, a partagé cet honneur de la deuxième à la quatrième étape. Philippe Thys devient ainsi le deuxième coureur, après Lucien Petit-Breton en 1907 et 1908, à remporter le Tour de France deux années consécutives.

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27 mars 1913, Tour de France, Thys [après son arrivée comme vainqueur]. Agence Rol

En 1919, le Tour de France marque son retour avec la plus grande distance jamais parcourue (5560 km), mais doit faire face au manque de matériel et aux routes en mauvais état. Seuls 11 coureurs sur les 69 au départ sont à l’arrivée au Parc des princes. Henri Pélissier et son frère Francis dominent les trois premières étapes, puis Eugène Christophe, autre coureur français, leur succède en repoussant son rival belge Firmin Lambot, y compris lors de la très difficile 11ème étape dans les Pyrénées. Pourtant, tout comme en 1913, le coureur français ne peut garder la tête du classement, victime de la rupture de sa fourche sur les pavés du nord, lors de l’avant-dernière étape. C’est bien Firmin Lambot, prudent dans la dernière étape, qui remporte le 13ème Tour de France, pérennisant ainsi la domination de son pays sur l’épreuve phare du cyclisme mondial.  

L’année 1920 ne bouscule pas cette hiérarchie. Le cyclisme belge continue de mener grandement le Tour de France avec, non seulement le retour du double vainqueur Philippe Thys qui s’octroie ainsi une troisième couronne après celles de 1913 et 1914, mais aussi le gain des sept premières places du classement général. Hector Heusghem, Firmin Lambot, Léon Scieur, Emile Masson, Louis Heusghem et Jean Rossius complètent le palmarès du Tour de France 1920. Malgré la mansuétude sportive envers Thys, remarquée par Henri Desgranges, en dépit d’une lassitude du public pour cette entente entre coureurs belges alors que le Tour est une course individuelle, le triomphe belge est total et rien ne peut l’endiguer.

En 1921, suivant l’exemple de l’immatriculation des vélos de tout un chacun en France, les vélos du Tour de France sont poinçonnés, et les coureurs sont scindés en deux classes : une première classe avec les coureurs « professionnels » sponsorisés par des marques de vélos dominées par le consortium La Sportive et une deuxième classe avec les coureurs indépendants « amateurs ». Ce Tour de France 1921 voit encore et toujours la victoire d’un coureur belge, Léon Scieur, de l’équipe La Française. 1922 ne change rien et le Tour inscrit cette hégémonie dans son histoire avec la septième et dernière victoire belge, ainsi qu’une deuxième victoire individuelle de Firmin Lambot après son succès de 1919.

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Parc des Princes, 1/2 fond derrière des motos : Lambot et Hensghen. Agence Meurisse

Par la suite, cette génération dorée continue de faire émerger d’autres vainqueurs belges avec Lucien Buysse en 1926, Maurice de Waele en 1929, Romain Maes en 1935 puis avec son frère Sylvère Maes en 1936 et 1939. Il faut néanmoins attendre 30 ans pour revoir une nouvelle domination de la Belgique avec Eddy Merckx, vainqueur à cinq reprises entre 1969 et 1974, dont quatre victoires consécutives. Après Lucien Van Impe, dernier vainqueur belge en 1976, un coureur belge sera-t-il à l’honneur cette année ?

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