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Wagner à la BnF

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3 mai 2018

L'Opéra Bastille accueille une nouvelle production mondiale de Parsifal, un siècle et demi après les débuts difficiles de Wagner sur la scène de l'Opéra de Paris. L'occasion de se pencher sur les diverses collections en lien avec le maître de Bayreuth présentes aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France et dans Gallica.

Si la plupart des grands manuscrits autographes de Wagner sont conservés par la Richard-Wagner-Stiftung de Bayreuth, la Bibliothèque nationale de France possède cependant elle aussi quelques pièces exceptionnelles : ainsi ce fragment de la scène finale de l’acte I de Siegfried, que Wagner offrit à Judith Gauthier en 1869, ou ces fascinantes esquisses contenant à la fois quelques mesures de Siegfrieds Tod (version primitive de ce qui allait devenir Le Crépuscule des dieux) et une première ébauche, d’un trait de crayon presque effacé, du célèbre thème de la Chevauchée des Walkyries… Datées de l’été 1850, ces quelques pages sont une des toutes premières traces connues de la genèse du Ring.

Toujours parmi les manuscrits autographes, la BnF a conservé un ensemble de notes laissées par Wagner à Marius Petipa, maître de danse de l’Opéra, devant servir aux répétitions du ballet de Tannhäuser en vue de la création française de l’œuvre, salle Le Peletier en mars 1861. Le ballet en question, situé au premier acte de l’opéra et non au second comme le public en avait l’habitude, fera scandale !…
 

Autres manuscrits de Wagner conservés à la BnF : une quarantaine de lettres, dont vingt-cinq sont en ligne sur Gallica. Mentionnons ce billet de juillet 1841 par lequel Wagner, installé à Paris et en manque d’argent, abandonne contre la somme de cinq cents francs le livret qu’il vient de rédiger pour son projet d’opéra Le Vaisseau fantôme (il en résultera finalement un médiocre opéra éponyme de Pierre-Louis Dietsch, tandis que Wagner récupérera le sujet pour son Hollandais volant quelques années plus tard).

Les collections de la Bibliothèque-musée de l’Opéra témoignent quant à elles des avatars de l’œuvre wagnérienne sur la scène de l’Opéra de Paris du XIXème siècle jusqu’à aujourd’hui : sont ainsi visibles en ligne les dessins de costumes, maquettes de décors, et autres bijoux de scène ayant servi pour les créations françaises de Tannhäuser en 1861, de Lohengrin en 1891, de Parsifal en 1914
 

Un rapide tour d’horizon des pièces de musée conservées à l’Opéra et d’autres curiosités encore surgissent : un buste en marbre de Wagner réalisé par Jean-Louis Bozzi en 1904, un portrait du compositeur peint par Renoir en 1893 (réplique de celui, célèbre, de 1882, conservé au musée d’Orsay), les armes de Brunehilde revêtues par la soprano Lucienne Bréval pour la création française de La Walkyrie en mai 1893, le casque de Wotan porté par le baryton Francisque Delmas lors des représentations parisiennes du Ring en janvier 1921…

Si la relation entre Wagner et Paris ne fut pas toujours une idylle, du moins a-t-elle laissé dans la capitale française de nombreux fruits !
 

D'autres informations sur les passages de Wagner à Paris peuvent être trouvées dans le catalogue de l'exposition "Wagner et la France" organisée par la BnF au Théâtre national de l'Opéra (octobre 1983 - janvier 1984), disponible sur Gallica. 
 

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