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Poisson d'avril

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1 avril 2015

Avril voit l’éclosion d’une espèce bien particulière, aussi éphémère que les insectes du même nom. Cette étrange espèce a pour caractéristique de coloniser le dos des passants, parents, amis et collègues. Elle présente une variété de taille, couleur ou formes si diverses qu’on s’interroge sur la parenté des différents individus.

Le Poisson d’avril. Texte et images par Adrien Mitton, 1936

Vous avez bien sûr reconnu le poisson d’avril – d’aucuns lui ont même donné un nom latin : Piscis Aprilis –, prétexte à toutes sortes de facéties. L’origine de ces festivités reste controversée. Il semble qu’il faille y voir un rapport avec la date de début de l’année. En effet, l’année n’a pas toujours commencé le 1er janvier. Il faut attendre l’édit de Roussillon en 1564 pour imposer en France cette date, reprenant l’usage de la Rome antique. Pendant tout le Moyen Âge coexistèrent plusieurs styles de datation dont les plus courants sont ceux de Pâques (fête mobile), de Noël (25 décembre) et de l’Annonciation (25 mars). Le style du 1er avril était beaucoup plus rare mais a existé. Le passage d’une année à l’autre était l’occasion de festivités. La période du 1er avril correspond aussi à celle du Carême et du jeûne auquel il est associé. La viande était interdite pendant le Carême ; elle était remplacée par le poisson ou par d’autres espèces plus surprenantes comme le castor ou la baleine. Une autre hypothèse associe le 1er avril à la période de frai des poissons pendant laquelle la pêche était interdite.

Le poisson d’avril peut prendre plusieurs formes : polka ou polka-mazurka, caricature politique… L’actualité inspire les facétieux comme ce poisson aérostatique apparu peu de temps après les premiers essais de montgolfière par les frères Montgolfier.

Poisson Aérostatique composé de fer blanc pour être rempli d’air inflammable, avec une chambre en dedans propre à y placer quelqu’un pour le conduire en l’air... (XVIIIe siècle)

Nos ancêtres remplissaient les mers d’animaux fantastiques : serpent de mer, sirène et autre poisson-moine. La mer renferme encore bien des mystères comme le calmar géant ou d’autres animaux aux formes chantournées comme le diable de mer. La nature nous ferait-elle des poissons d’avril ?

Luc Menapace, département Sciences et techniques

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