JEANNETTE FOSTER
(KENILWORTH).
« Sûrement, madame, dit Jeannette, contemplant avec admiration le collier de perles Fines, les filles de Tyr ne portaient pas de plus beaux joyaux que ceux-là. »
Ce n'était pas un sentiment d'envie, ni même cet amour de la parure si naturel à son âge, qui faisait parler ainsi la fille de Tony Foster . Que lui importaient à elle les perles et les diamans ? n'ambitionnait-elle pas d'impérissables richesses ? « Là où est votre trésor, là est aussi votre coeur, » dit l'Écriture ; et Jeannette, nourrie de la Bible, élevée dans la secte rigoriste des Précisiens, avait placé son trésor au-delà de ce monde.
Bien différente de sa malheureuse maîtresse, papillon doré qu'attirait toute lumière, elle dédaignait le vain éclat de ce qui passe. C'était en elle qu'était la lumière : comme la mouche de feu illumine les marais fangeux de l'Amérique, la jeune fille illuminait de sa douce clarté le sinistre manoir de Cumnor-Place. Elle était le