au sein de sa comburante ardeur. Plusieurs théologiens ont, il est vrai, placé renier dans le Soleil, et j'ai en ce moment sous les yeux un livre intitulé Recherchas sur la nature du feu de l'enfer, par Swiuden, docteur en théologie, dont le frontispice n'est autre que notre fig. 101, extraire du Mundus subterraneus du P. Kircher. Ce dessin est remarquabled'ailleurs, malgré son exagération, par les éruptions solaires qui alors n'étaient pas connues, et qui avaient été devinées. La couronne et la chroinosphère ne sont visibles que pendant les éclipses totales où à l'aide du spectroscope. Cu que nous voyons du Soleil à l'œil 1111 ou au télescope, c'est la surface lumineuse nommée photosphère, sur laquelle la chromosphère repose. C'est elle qui rayonne la lumière et la chaleur que nous recevons de l'astre éclatant. Cette surface elle-même ne paraît pas solide, ni liquide, ni gazeuse, mais composée de particules mobiles, à peu près comme se présente la surface des nuages vus du haut d'un ballon. Nul n'a pénétré aussi profondément clans cette analyse que l'astronome américain Langley; nous avons reproduit pg. 1G3 le dessin qu'il a fait sur nature de ces particules solaires surprises dans le laboratoire de la formation d'une tache. Il est probable que ces éléments granulaires constituent dans leur ensemble une couche très épaisse, comme une couche de poussière flottante poussière par comparaison, car chaque grain est une alpe ou une pyrénée! Cette couche embrasée danse sur un océan de gaz d'un poids et d'une cohésion prodigieux. Le globe entier du Soleil paraît formé d'un gaz énormément condense.
Tel est cet astre immense, aux rayons duquel nos existences sont
~1~C1 eSt Cet VStI'C 11'11I11t'I1SC, tLliY l'al~j'O11S ClllC~llel 1105 CIIStCIICCS SO111;
suspendues. De sa surface agitée par les ilôts d'une éternelle tempête s'élancent constamment avec la vitesse de l'éclair les vibrations fécondes qui vont porter la vie sur tous les mondes. L'état physique de ce globe gazeux ne permet certainement pas qu'il soit actuellement habité par des êtres organisés de la nature de ceux qui existent sur les planètes; mais ni nos observations, ni nos déductions, ni même nos conceptions ne limitent la puissance de la- nature, et il n'y aurait rien d'absurde à imaginer le Soleil habité par des esprits dont l'organisation physique serait à peine matérielle. Mais ici nous sortons des bornes de la science positive. Hâtons-nous d'y rentrer, en remarquant toutefois que dans l'avenir le globe solaire sera dans un état planétaire et pourra être habité par des organismes aussi grossiers que les nôtres. Mais qui l'éclairera lui-même alors? Peut-être une aurore magnétique permanente. Peut-être seulement la lumière stellaire pour des yeux plus clairvoyants que les nôtres. Mystères de l'avenir!