Les préparatifs de notre départ furent bientôt terminés, et la matinée du i4° jour nous vit passer., après une agréable traversée près de la base du jP~p d'Assucar, qui' s'élève majestueusement a rentrée du port. Dusse-je vivre pendant des sièges;, l'Impression que produisit sur mon esprit le mélange de grandiose et de gracieux dont mes yeux furent tout a coup frappés, serait toujours fraîche dans ma mémoire. J'ai vu depuis les rivages classiques de l'Italie j'ai long-temps séjour- né au milieu des beautés romantiques de la Suisse j'ai parcouru tes rives pittoresques du Rhin mais les brillantes créations du_mondc européen avec leurs Inépuisable trésnT'd'associations historiques et poétiques ,~ne m'ont jamais fait éprouver ces sentimens mêlés d'admiration et de plaisir dont jcTrf'aI pu me défendre a la vue de la majesté sublime dé ce chef-d'oeuvre de la nature, la baie deRip-JaneIro. En mettant pied à terre, nous nous aperçûmes que chaque objet avait pris la couleur animée du moment. Ce contraste, avec l'air de mélancolie dont tout~portâTt l'empreinte aux lieux que nous venions de quitter, fut pour nous l'éclat momentané du soleil qui ranime quelquefois l'aspect sombre desjours de~ novembre. T)cs arcs de triomphe élevaient leors têtes su- ,<
perbes dans toutes les rues principales, et les façades des maisons étalent richement ornées de peintures allégoriques et de devises. Nous ne tardâmes pas à acquérir la certitude que nous étions arrivés la veille de quelque grande solennité. On nous dit que le couronnement du jeune empereur devait avoir lieu dans deux jours. Cet événement, de nature à exercer une si haute Innuence sur les destinées d'un pays nais- sant paraissait occuper exclusivement l'esprit public et faire -~te-sujet-de'toutes'ics conversations. On ne voyait~qu& J:Fansports'de joie et, ft'Hnégp~&BL~JL'L&p~t~ plus vif enthousiasme; le pa]uvre_nëgre_mËme ne~entait-p~~ ses chaînes, et en proie à l'illusion du moment, il fredoBnaït l'air de la liberté.