tite maison dont M. Bosc disposait, au fond de la tbt'et de Montmorency, et c'est de là que, par des chemins détournés, il s'était rendu à Rouen, où deux amies l'avaient dérobéàtous les yeux. C'en étaitplusqu'ilne fallait pour que le parti dominant ne l'en tînt pas quitte pour une destitution, et il est probable que s'il fùt demeuré à Paris, il eut subi le même sort que ses amis. Heureusement, il eut l'idée de se retirer dans cette même solitude. L'éloignement où il s'y trouvait des lieux et des chemins fréquentes, le costume populaire dontil il s'y revêtit, le soin qu'il y prit de travailler lui-même il la terre et au bois, empêchèrent que le voisinage ne se doutât ni de ce qu'il était, ni surtout des liaisons qu'il avait eues, et qui, dans un temps où chaque village avait son inquisition, n'auraient pas manqué de le faire dénoncer.
Cependant les misérables qui s'étaient emparés du pouvoir multipliaient leurs assassinats. M. Bosc, quand par hasard il sortait de sa retraite et jetait les yeux sur un journal, y lisait chaque fois la perte de quelque ami. Sa douleur n'eut plus de bornes lorsqu'ilapprit que madame Roland avaitpéri sur l'échafaud, et que son mari, A cette nouvelle, s'était donné la mort. Lui-même se j ugea perdu un jour qu'il rencontra face à face, dans une promenade, Robespierre, à qui il entendit prononcer tout bas son nom. Mais ni la douleur ni le danger ne lui firent repousser les malheureux qui venaient encore le prier de leur donner asile. On frissonne quand on le voit cachant dans un petit grenier l'un des députés voués à l'échafaud, au moment même où le hasard ame-