ment elle-même. Ces occupations douces, et qui éclairent, ne fussent-elles considérées que comme une source de plaisirs purs et toujours renaissants, ce serait déjà avoir rendu un grand service à des personnages élevés que de leur en avoir inspiré le goût, mais lorsqu'on songe à toutes les passions dont elles peuvent préserver un souverain, à tous les malheurs qu'elles peuvent ainsi écarter et du pays qu'il gouverne, et du reste du monde, on y voit un service bien plud grand rendu à l'humanité.
L'autre objet des travaux de Fabbroni, le Musée de physique, ne montre pas moins avec quel art il savait rendre agréable ce que les sciences ont de plus rebutant. Ce monument élevé en Toscane par la maison de Lorraine, et comparable dans son genre à ceux qu'y a laissés pour les beaux-arts la maison de Médicis, embrasse toutes les parties des sciences naturelles. Les détails de l'anatomie y sont surtout représentés, en relief et en couleur, de manière à offrir à l'admiration des gens du monde l'ouvrage le plus merveilleux de la nature, sans aucun des désagréments dont l'étude en est ordinairement entourée. Ceux même qui commencent à se livrer sérieusement à l'anatomie y trouvent l'avantage d'y voir les parties délicates et compliquées, dont la préparation est pénible, rendues sous leurs trois dimensions, et avec beaucoup plus de vérité qu'elles ne peuvent l'être sur les planches les plus parfaites. C'est ainsi que l'on y a représenté en détail toutes les injections des vaisseaux lymphatiques, faites par Mas.:agni, si difficiles à reproduire, et sur-