loin de là, ils l'avaient embarrassée encore de conceptions fantastiques. M. Delambre parait, et sans effort il dissipe ces nuages;, lisant toutes les langues, connaissant à fond toutes les sources, il prend chaque fait où il est; il le présente tel qu'il est; jamais il n'a besoin d'y suppléer par les conjectures et l'imagination. Nulle part, dans ce livre d'une simplicité si originale, il ne se substitue aux personnages dont il raconte les découvertes. C'est'eux-mêmes qu'il fait parler, et dans leur propre langage. Chacune de leurs idées se montre au lecteur comme elle s'est montrée à eux-mêmes, revêtue des mêmes images, entourée du même cortége d'idées préparatoires et accessoires; on la suit à travers les âges et dans tous ses développements; on en voit naitre à chaque siècle, comme des générations d'idées nouvelles, et ainsi se forme et se complète en quelque sorte sous nos yeux cette science admirable, première création du génie de l'homme et celle qu'il lui a été donné de porter le plus près de la perfection. Et ce qui dans ce grand ouvrage r-est pas moins précieux ni moins rare que cette exposition nue et entière des faits, c'est cette probité scientifique, si l'on peut s'exprimer ainsi, cette recherche pure de la vérité, que rien ne détourne .de son but,. ni les jalousies nationales, ni la considération des personnes, ni ces idées de parti qui sont venues troubler jusqu'à la science du ciel.
Vous le savez, mes chers collègues, tel fut en toute occasion le trait dominant du caractère de notre excellent ami. Combien de fois ne l'avons-nous pas entendu