Car s'à lui me feusse engaignié, Certes riens ne eusse gaignié Et j'ay pieça du sage apris
Que nuls ne devroit prendre à pris
Nulle chose que femme die. Soit bien, soit mal, tence on mesdie,
Tousjours veultfemme estre loée, Et de ce que dit advoée
De riens ne veult estre reprise, Ains veult que l'en la loe et prise Aussi bien du mal com du bien Ceste coustume say-je bien, Et pour ce que je bien le sçay, De la ramposne me passay,
Car contre femme se fault taire Et toute leur voulante faire Ainsi le conseil à tous ceulx
Qui ont femmes avecqueî eulx Combien que ce soit folletés
De leur faire leurs voulentés, Encore est-ce plus grant foleur, Selon raison, de faire leur
Nulle chose qui leur desplaise, Car jà femme ne sera aise
Se son mary lui fait despit,
Jusqu'à tant, sans aucun respit, Que rendu lui ait doublement, On nature de femme ment.
Dont doit-on, qui bien veult eslirc,
De deux maulx prendre le moins pire;
Bon se fait près d'un péril traire Pour de greigneur péril retraire. Lors m'appareillay pour couchier
Et mis en coste moy lcschier', Pour tost alumer ma chandelle Sans moy bougier, dessus ma selle.
De Soing me souvint et de Cure Qui de fétardie n'ont cure,
Car moult estoie entalenté
De bien faire leur voulenté
Et ferai d'ores-en-avant,
Et Dieu, par sa grâce, m'amand De si bien vivre en Diligence Et en bonne Persévérance,
Au gré de Travail et Je Peine, Que véoir me puisse ou demaine De Richesse la haute Dame,
Au sauvement de corps et dame. Et se je ne puis advenir
A la grant Richesse, et venir, Qui est la mendre selon Dieu, Je pry la Vierge de cuer pieu, Qui le benoit fils Dieu porta,
En quoy les pécheurs conforta, Qu'avenir puisse à Souffisance Car j'ay en ce ferme créance
Que qui à Souffisance adresse, En lui a parfaicte richesse
Ne jà ne croiray le contraire. Icy.vueil mon livre à fin traire Appelle la Voie et l'adresse
De Povreté et de Richesse.
Chière seur, par ce que dit est vous poyez veoir qu'est diligence et qu'est persévérance, et ainsi, chière seur, est le premier article démonstré. 1 Briquet esca, esche signifiant l'amadou ou ou moins nue matière in- flammable aux étincelles provenant du briquet. h: