mettre dans l'alternative de déplaire à ses protecteurs, ou de faire des difficultés à des Au.téurs qui obtiendront peut-être le suffrage de la Nation? 1 Quand on pesera toutes ces considérations je crois qu'on conviendra que la liberté demandée aujourd'hui pour les Auteurs qui écrî-' vent sur les intérêts de la Nation, est incom-1 patible avec aucune espèce de censure. 3°. Ma dernière proposition est que le Censeur le plus éclairé dans la matière du livre qui lui est déféré, peut être trompé et l'est souvent.
J'atteste que, lorsque la censure s'exerçait dans toute sa rigueur, lorsque la Police veillait avec activité à empêcher l'impression et le débit des livres qui n'étaient pas permis, et qu'on n'avait pas encore renoncé à l'espérance de faire exécuter les réglemens il arrivait souvent que le môme livre dont le public était scandalisé quand il était imprimé, avait été approuvé par un Censeur homme instruit, homme pieux, homme très-attentif.
C'est ce que je ne pouvais jamais faire concevoir à ceux qui se plaignaient du livre. Ils me disaient toujours que puisque le public entier avait été indigné à la première lecture, le Censeur qui l'avait approuvé ? ou ne l'avait,