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Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]

Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte

Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Limoges)

Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)

Date d'édition : 1939-09-18

Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 18 septembre 1939

Description : 1939/09/18 (Numéro 6058).

Description : Collection numérique : BIPFPIG87

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k823530h

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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Directeur Politique ; LÉON BLUM

Administrateur-Délégué ¡ EUGÈNE GAILLARD

LE POPULAIRE

50 centimes

22* Année — N* 6.058

ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S. F. I. O.)

LUNDI 18 SEPTEMBRE 1939

RÍDACNON ET ADIUNISTRATIOR ; « ». ROS VtCTOR.MA«SÄ â€” PARIS (IX·)

Téléph. : Jusqu'à 20 h., TRUD. 9Μβ rt <7 A partir de 20 h.. PRO. <6·95, «ÎœÎ² et 68-9?

Adres» Télégraphique : NALPÓPÜL-PaRIÍ

SERVICE DE LA PUBUOTt t. rue Silnt-Au(uilln, Ptrli^ ' Téléph. ; Rlehelleu «»-00

LES SOVIETS COMPLIC

IES TROUPES RUSSES PENETRENT EN POLOGNE

Les ailées sovietiques se heurtent aux années polonaises

L'atroce événement

LE voile s'est déchiré, Hier matin les troupes sovié- tiques ont franchi la frontière. L'armée polonaise combat à la fois contre l'armée hitlérienne et « l'armée rouge ». L'explication était bien cette « logique du mal » qui conduit de faute en faute et de crime en crime.

Depuis quinze jours, le Foreign Office et le Quai d'Orsay redoutaient, paraît-il, l'atroce événement. Nous avons beau vivre dans un temps où l'on n'ose plus croire à rien ni douter de rien, je ne parvenais pas, pour ma part, à faire pénétrer cette idée dans mon cerveau. Les Soviets, l'unique « Etat prolétarien du monde », celui qui se targuait d'avoir « construit le socialisme », devenant le complice sanglant de la plus monstrueuse iniquité, sacrifiant à ses « fins impérialistes » le droit, la justice, la foi jurée, tous les principes politiques et moraux sur lesquels une « construction socialiste » repose ! Com- ment admettre cela dans son cerveau ? Je sentais cette horreur s'approcher, et, hier encore, j'énonçais complai- samment les raisons de conserver une espérance... Ah ! ils auront décidément tout dégradé !

Dans quelle confusion l'Europe, et spécialement le prolétariat européen, vont se trouver précipités ? Le socialisme voit s'ouvrir ici un devoir immense d'éclair- cissement, d'éducation, de direction. Avant tout, que la faillite effroyable du bolchevisme ramène les esprits per- vertis ou égarés aux « vieilles idoles », à la foi dans la Liberté, dans la Justice, dans le progrès humain ! Que tous les peuples comprennent enfin que leur ennemi, leur ennemi implacable et inexpiable, c'est la Tyrannie, c'est le despotisme aveugle avec ses vertiges, ses fureurs insensées d'ongueil, de domination et de rapine ! Que ce baptême sanglant soit celui de la Démocratie univer- selle !

Mais, en attendant, c'est par un sursaut d'énergie qu'il faut répondre. La thèse de Molotov est que « l'armée rouge » vient de pénétrer sur une terre vacante, aue l'Etat polonais n'existe plus, que les conventions conclues avec lui sont mises à néant, qu'en assumant la protection des races parentes — et même du « peuple polonais » tout entier ! — sur ce sol rendu à son état primitif, les Soviets n'ont donc créé un état de guerre contre per- sonne. C'est affaire aux diplomates de se débrouiller avec ces fictions. Je me mets en face de la réalité. La réalité est qu'il existe encore une Pologne. La preuve de son existence, c'est que, avec un courage à peine concevable, l'armée polonaise, tout en résistant pied à pied à l'ennemi nazi, lutte contre le nouvel envahisseur. Il faut donc que la Pologne soit secourue, énergiquement, immédiatement, par tous les moyens dont tous ses alliés disposent encore. On ne doit plus, on ne peut plus perdre une heure.

Mais, même en supposant qu'une fiction diploma- tique de neutralité puisse s'établir et se prolonger malgré l'évidence de l'entente avec Hitler, malgré l'évidence de l'agression, elle ne peut pas être valable pour la classe ouvrière de ce pays. J'entends par là que vis-à-vis de la classe ouvrière, vis-à-vis de nous socialistes, la position communiste n'est pas tenable une heure de plus. Je m'adresse aux chefs communistes, à ceux d'entre eux que la mobilisation n'a pas appelés aux armées, et je les adjure une fois encore, sans me laisser décourager par la vanité de mon premier appel. C'est le dernier moment, c'est la dernière occasion pour faire le geste attendu depuis trois semaines. Ils ne peuvent plus avoir de doute ; alors, comment peuvent-ils avoir une hésitation ? Qu'ils parlent ; qu'ils laissent échapper le cri formé dans leurs consciences ; qu'ils crient au pays que le pacte avec Moscou est rompu, que l'attentat de Staline les a déliés de leurs voeux, que tout cela est fini, qu'ils ne sont plus autre chose que des citoyens français, libres, pleinement libres, c'est-à-dire ne connaissant plus d'autre devoir et d'autre discipline que le devoir commun et la discipline commune des Français. Mais qu'ils se hâtent ! Bientôt, rien ne pourrait plus combler le fossé.

Léon BLUM

Otto WELS

le chef de la social-démocratie allemande est mort hier

LIRE L'ARTICLE EN DEUXIEME PAGE

UME VIOLETTE EXPILOSION AUJ MINISTÈRE DDE L'AIR A ΒΕRLIN

Le ministère de l'Air à Berlin (Visa de la censure n" 3.023.)

PLUSIEURS DIVISIONS RUSSES LIVRENT DE VIOLENTS COMBATS

aux troupes du maréchal Smigly-Rydz

Et Moscou déclare :

"L'attitude de l'U.R.S.S. n'implique pas un abandon de la neutralité" !

A Varsovie, des pourparlers seraient engagés avec les autorités allemandes pour l'évacuation de la population civile

VOm NOS INFORMATIONS EM 2e ET 3° ¡PAGES

A l'est de la Moselle et entre Sarre et Vosges

les forces françaises

BRISENT DEUX ATTAQUES ALLEMANDES

DEVANT L'ÉNERGIE DE NOTRE ACTION LES TROUPES ENNEMIES SE RENFORCENT D'EFFECTIFS RAPPELÉS DE POLOGNE

Les opérations militaires

LA lutte sur le frond français de- vient chaque jour plus âpre ' : les Allemands ont ramené de nouvelles troupes devant la ligne Siegfried, en les retirant de Pologne et en utilisant probable- ment des unités en cours de mobi- lisation.

Après deux semaines de guerre, nos troupes se trouvent « entre la Moselle et le Rhin » en territoire allemand, sur une ligne qui. très approximativement,, est la suivante : elle part du nord-est de Sierck, près de la frontière luxembourgeoise, et descend en englobant la forêt de Warndt sur la rive gauche de la Sarre. Elle s'élend ensuite presque horizontalement de la rive droite de la Sarre, aux abords de Sarrebruck, jusqu'au sud des Deux-Ponts (Zwei- brücken). C'est, dans cette zone que, sur un front de vingt kilomètres, les progrès ont élé plus sensibles : une vingtaine de kilomètres en moyenne en avant de nos positions fortifiées.

En Pologne, toutes les données militaires ont été modifiées par l'entree en action de l'armée sovié- tique, dont nous parlerons plus loin. En ce qui concerne les différents fronts, il laut constater que depuis deux jours la résistance polonaise a écrit des pages admirables. Les Al- lemands ont annoncé la prise de Kutno, mais ils ont dû reconnaître en même temps que les divisions polonaises de Poméranie el de Pos- nanie, groupées à l'ouest de la capi- tale. continuaient à se battre. Les communiqués allemands parlent de la prise de Brest-Litowsk. mais il faut accueillir leurs affirmations sous toute réserve, car à plusieurs reprises ils ont donné comme occu- pées des villes que les Polonais dé- fendaient encore victorieusement.

Ainsi avaient-ils annoncé par ra- dio depuis deux ou trois jours la prise de Lwow (Lemberg) et main- tenant ils sont, forcés de reconnaître « qu'on se bat devant les portes » de cette ville.

La lutte donc continuait et contre- carrait les projets allemands d'une élimination immédiate de la résis- tance polonaise, gui aurait· pu se prolonger · encore pendant -un cer- tain-temps;

L'ultimatum à Varsovie

La résistance de Varsovie a mis les Allemands en fureur et ils ont décidé d'en venir à bout par tous les j moyens. Samedi, à 8 heures du ma- ! tin, le commandement allemand a envoyé un émissaire aux autorités militaires de Varsovie pour leur de- mander la reddition de la ville. Celte tentative ayant, échoué, des avions allemands ont lancé vers 3 heures de l'après-midi des tracts exigeant que la ville se rendît. « dans le dé- lai de 12 heures ». Si l'ultimatum n'était pas accepté, la population ci- vile avait. 12 heures de temps pour évacuer la capitale du côté de Gar- wolin. L'ultimatum allemand venait donc à échéance à 3 heures d'hier après-midi. Nous ignorons, au mo- ment où nous rédigeons cette note, les suites de cet ultimatum.

L'invasion soviétique

Hier matin, à 3 heures, Potem- kine, jadis ambassadeur de Russie à Paris et nommé ensuite vice-com- missaire du peuple aux Affaires étrangères, fit appeler M. Grzybows- ki, ambassadeur de Pologne à Mos- cou, pour lui remettre une note an- nonçant l'entrée des troupes soviéti- ques en Pologne. L'article de la Praoda était donc bien l'annonce d'une opération de partage qui est en train de s'exécuter.

Nous ne connaissons pas encore le texte officiel de la note signée Molotov et dont copie a été remi- se par Moscou à toute une série de gouvernements (Allemagne. Ita- lie, Japon, Grande-Bretagne, France, Etals-Unis, etc.). Suivant certaines versions, le gouvernement soviéti- que s'y défendrait de violer la neu- tralilé à laquelle il s'était, engagé, et de passer outre au pacte de non- agression conclu avec la Pologne en 1932 et toujours en vigueur, en pré- textant l'inexistence d'un gouverne- ment polonais.

Laissons de côté ces sophismes diplomatiques, et venons à l'essen- tiel : les troupes soviétiques « dé- fendront » les territoires biélorus- ses et ukrainiens de la Pologne et les protégeront, .de même que M. von Neurath « protège » ¡es Tchèques en Bohême-Moravie. Par où passe- ra 1¿ ligne de démarcation, entre 'l'occupation soviétique et l'occupa-

tion allemande ? Quel sera le mo- dus vivendi, entre les deux agres- seurs ?

Opération concertée

ιΓλ pacte germano-soviétique du 23 août établissait une procédure de consultation entre les deux gouver- nements pour toules les questions pouvant les intéresser, e'„ il ne peut y avoir de doute que celte « con- sultation » a eu lieu, et que proba- blement ses conclusions ont été ac- quises avant la signature du pacte et l'ont rendue possible.

Cependant aujourd'hui il ne s'agit pas seulement d'une revendication par l'U. R. S. S.- des territoires blancs-russes et ukrainiens, Moscou va plus loin. Aussi bien dans la noie transmise aux puissances que dans le discours prononcé hier par Molotov, on parle d'une action de là Russie pour « sauver le peuple polonais de la guerre », guerre dont on attribue toute la responsabilité au gouvernement de Varsovie. Que feront les « sauveteurs » russes ? Veulent-ils instituer un « protecto- ral, » sur la partie de la Pologne qui ne sera pas annexée par eux et par l'Allemagne Y El sur ce nouvel Etal « protégé », qui de Hiller et de Staline aura la haute main ? Irons-nous jusqu'au régime du con- doniimum ? L'hypothèse d'un con- flit futur n'est pas à exclure, mais pour l'instant la collaboration est certaine : c'est la radio allemande qui la première a fait connaître les décisions de Moscou, sur un ton de joie vrai· 1 ou affectée.

U. R. S. S. et Japon

Depuis plusieurs jours,nous insis- tions sur l'extrême probabilité d'uri accord russo-nippon. Pour l'instant, nous en sommes à l'armistice poul- ies frontières de la Mongolie exté- rieure. Mais celte trêve ne peut du- rer que si tout le problème des rap- ports entre Moscou et Tokio est ré- glé. Le Japon sait maintenant que l'U. R. S. S', s'engage en Europe, et qu'elle devient donc plus conciliante en Extrême-Orient. L'U. R. S. S. sa- crifie à la fois la Pologne et la Chi- ne, et devient complice des agres- seurs aussi bie'n en Europe qu'en Asie.

XX.

Les communiqués français

Communiqué du 17 septembre au matin

« En fin de journée d'hier, attaques ennemies sur deux points de notre front, Tun à l'est de la vallée de la Mo- selle, l'autre vers le centre du front, entre Sarre et Vosges. Ces attaques ont été repoussées.

« Les derniers renseignements confirment l'arrivée sur notre front, signalée depuis quelques jours, de forces alle- mandes revenant de Pologne (avions et grandes unités). »

Communiqué du 17 septembre au soir « Rien d'important à signaler.

« Activité aérienne réduite en raison des circonstances atmosphériques. »

M. Edouard Daladier a visité le front

Le président Edouard Daladier a quitté samedi, à 13 h, 30, la rue Saint- Dominique pour aller viciter ie iront des armées devant hι Sarre. Il est ren- tré hier soir à 20 heures au ministère de la Défense nationale.

Les positions qu'il a visitées sont cel- les qui ont été récemment conquises par nos troupes en territoire ennemi, il est revenu avec le sentiment du courage et de la résolution de toutes nos trou- pes qui ont donné, dans toutes les ar- mes, des preuves de bravoure.

Sur le territoire sarrois, notre avan- ce a été ralentie par les destructions, les mines, les pièges de toutes sortes et le Jeu de l'ennemi. Le président a pu. constater que grâce aux dispositions prises par le commandement, à la va- leur des cadres, des grades les plus mo- destes aux plus élevés, et à la solide instruction des troupes, nous avons eu jusqu'ici peu de pertes à déplorer.

Le président s'est entretenu avec de nombreux soldats et a constaté que, malgré les difficultés résultant de no- tre avance, le ravitaillement a fonc- tionné de façon satisfaisante. Les hom- mes uni déjà reçu des lettres de leurs parents et de leurs amis, les courriers sont distribués et des instructions t'es ferme ont été données pour assurer la régularité et la rapidité de ces corres- pondances.

A proximité de notre frontière, dans

les petites villes et les villages, les po- pulations civiles font preuve de patrio- tisme tt d'une émouvante confiance dar.,s le destin du pays.

.4 son. départ, le président a été sa- lué par les cris répétés de : « Vile la France Vive notre année ! *

L'ouverture des cafés parisiens à la troupe

UNE HEURE SUPPLEMENTAIRE EST ACCORDEE LE MATIN

Rappelons que les cafés et débits de boissons de Paris et dans le départe- ment de la Seine sont consignés à la, troupe entre S heures — au lieu de 7 — et midi, entre 14 et 18 heures, et à partir de 21 heures.

A la demande de l'autorité, miiliai re, des instructions ont ; été donné·» pour la stricte observation de l'ordon- nance prise à ce sujet