m'en tiendrais pas quitte si je l'eusse rempli dans cette intention mercenaire. II n'y a de véritable homme de Lier que celui qui trouve en lui assez de motus '~our l'être. La nature dont nous émanons tous, tend-elle la main hors d'elle pour recevoir le prix dé son intelligence, de sa justice et de l'ordre qui préside à toutes ses opérations ? La nature se récompense elle-même ou plutôt, elle ne peut en agir autrement. Le véritable homme (le bien ne saurait être autre qu'il est. Il n'est que ce qu'il doit être. Salarie-t'on un laurier, parce qu'il se conserve toujours vert ? Il en est de même du sage qui persévère dans le bien ce sont-la ses principes. Il ne dépend pas de lui d'en avoir d'c utres y et quand il s'entend louer d'avoir dit une vérité ou d'avoir fait une bonne action, il est tout aussi surpris que si on lui disait Je te félicite de ce que tu vois le soleil. Mais, répondrait-il alors Je n~ai eu pour cela que le talent d'ouvrir les yeux. Tout le monde en fait, ou en peut faire autant. La vertu, la sagesse ne sont pas des choses plus comptiquées plus extraordinaires. On ne fera jamais rien de bon des hommes avant de les avoir amenés là. Ce ne peut être tout de suite. Tant que le bien leur coûtera un effort qui mérite un salaire tant qu'il faudra à leurs cotés un être surnaturel pour inspecter leurs actions, pour les menacerd'une peine, ou les intéresser à la pratique des bonnes œuvres; la terreseraun séjour de ténèbres et de malheurs. Faisons main basse sur tous ces accessoires. Ai je besoin qu'on me promette une récompense pour m'engager à prendre des alimens, quand l'appétit m'y porte II en est de même