Soupault, citant la Bible, traîne dans la boue la vanité européenne, i laquelle il promet un piètre avenir.
« .Les enfants de Noé et les premiers des nations alliées, associées, neutres ou ennemies, possèdent au même degré cette incroyable vanité. Il est inutile de demander à un européen quelle est la civilisation la plus avancée, il sait bien que la civilisation européenne est l'unique. Cette immense, cette prodigieuse et inqualifiable vanité est la barrière infranchissable qui se dresse entre l'Orient et l'Occident. Il ne faut donc pas s'étonner que les dernières années qui furent celles de l'humiliation et qui nous apprirent la faiblesse et la pauvreté de notre civilisation occidentale soient aussi celles où certains occidentaux se penchèrent vers l'Orient. Comme un grand corps malade, l'Europe s'est tournée et retournée sur sa couche sanglante et elle appelle au secours, elle réclame pour son esprit affaibli, démoralisé, une lumière. Cette souffrance presque mortelle l'a obligée à réfléchir, à chercher un appui et la vanité a cédé devant l'ombre de la mort.
Grâce au malaise qui ira en s'accentuant, à cause de sa pauvreté prochaine, l'Europe va baisser la tête et s'humilier. Les influences orientales pourront alors s'exercer. Un immense continent restera le refuge et la forteresse de l'esprit occidental l'Amérique tout entière se durcira et elle fermera, orgueilleuse, son esprit, tandis que l'Europe recevra la leçon de l'Orient. »
Un article consciencieux et moral de M. Oswald Wirth, écrivain allemand, reconnaît les défauts de notre civilisation trépidante et mécanique, mais ne conclut pas que c'est de l'Orient que l'Occident apprendra le savoirvivre
« .Dans tous les domaines de notre activité, nous laissons déplorablement à désirer sous le rapport de la pondération et de la sagesse pratique. Nous avons besoin de vieillir, ou plus exactement de nous viriliser, afin d'acquérir notre pleine maturité agissante.
.La réalisation rapide d'immenses progrès matériels et scientifiques nous a étourdis au point de vue moral, d'où notre retard et même notre régression dans l'art d'être heureux nous-mêmes et d'assurer efficacement le bonheur d'autrui. Sous le régime de la concurrence effrénée, le civilisé occidental se condamne à un surmenage ignoré des anciens esclaves et