Saligaud criait Anaïs saligaud malpropre goujat 1 dégoûtant monstre pourceau
Elle suffoquait de colère et tremblait.
– Regarde-le! dit-elle à Madame Pixu; regarde-le, ton mari Comme les autres, tu vois ? Un porc comme les autres 1 A son âge Une femme comme moi il a osé il a osé Madame Pixu, épouvantée, restait stupide et sans voix. Anaïs n'avait plus de souffle. Elle lâcha la, tête qu'elle tenait aux cheveux. M. Pixu, qui s'était senti saisir soudain pendant qu'il arrangeait les couvertures comme Anaïs le lui avait demandé, avait d'abord cru à un accès de fureur ou de folie. Quand il comprit, sa stupeur fut si violente, et si inattendu le coup, qu'il se mit à rire comme un fou, les dents serrées, la poitrine déchirée, les yeux clos, avec des contractions de la gorge et des suffocations, comme on rit quatre ou cinq fois dans sa vie. Rire, rire, rire. Longtemps. Puis quand il put parler, il dit à sa femme, d'une voix blanche et rapide Elle est complètement folle. Elle passera encore la nuit ici. Demain, départ. Je ne veux plus de cela sous mon toit. C'est dangereux.
Madame. Pixu, toute blanche, s'était assise et ne pouvait se lever. Anaïs tendit vers eux ses deux bras maigres des mèches blanches pendaient devant ses yeux.
C'est ainsi dit-elle d'une voix saccadée vous n'êtes que des sépulcres blanchis. Votre cœur n'est que de la boue sous une apparence de faux-semblant. Vous êtes venus dans ma vie comme des diables pour m'arracher à mon pays et à ma maison. J'étais heureuse quand je ne vous connaissais pas, et vous m'avez attirée ici dans votre caverne de brigands, pour prendre mon argent et pour me faire du mal. Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle et d'un grand coup de vent lui cassa les deux ailes, je vais m'en aller et vous laisser seuls avec votre déshonneur. Il était beau quand il récitait ça, plus beau que vous, qui avez osé porter la main sur moi. J'irai retrouver le seul homme qui m'ait aimée et qui s'intéresse à moi. Il est