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Notice complète:

Titre : Le Navire d'argent : revue mensuelle de littérature et de culture générale / directrice Adrienne Monnier ; secrétaire de la rédaction Jean Prévost

Éditeur : La Maison des amis des livres (Paris)

Date d'édition : 1925-06-01

Contributeur : Monnier, Adrienne (1892-1955). Directeur de publication

Contributeur : Prévost, Jean (1901-1944). Rédacteur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34443771m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34443771m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 925

Description : 01 juin 1925

Description : 1925/06/01 (A1,N1)-1925/09 (A1,N4).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k81787p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-23525

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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comment unè touffe d'iris, une branche de feuilles dorées, une roue de moulin, un toit de chaumière, une inscription dilapidée, suffisaient à illuminer d'un seul coup tout un coin de nature, à en faire sentir les intentions latentes, à en rallier les éléments «pars et qui n'a vu par exemple avec cette branche d'azalée qui s'éteint tout un pan de la création qui disparaît, il lui faudra pour ressusciter le retour dans la seule saison de la seule heure propice. Il me semble que votre poésie, celle du moins que je connais, joue un rôle du même genre, plus secret et plus essentiel encore. Pour évoquer un paysage, les sentiments du cœur humain valent bien une grappe de glycines ou une touffe de lespedezzas. Il y a dans la nature des retraites profondes que seuls savent découvrir les amants et les ermites. Il y a des aspects de la mer et de la montagne qui ne se révèlent ou, si je puis dire, qui ne se juxtaposent qu'à une âme passionnée et à un cœur qui a souffert. Certaines combinaisons fantastiques du soleil et de la pluie ne s'allient qu'avec une /imagination qu'une légère ivresse a déjà rendue un peu chancelante.

A cette contemplation paisible de l'univers s'oppose la conception occidentale de la poésie que j'appellerai lyrique ou tragique. L'une est comparable au lotus qui éclôt presque sans aucun bruit, sans déranger d'une seule ride la surface des eaux éternelles, l'autre est comme le vent qui passe sur la forêt et en tire des accents innombrables. C'est à cette conception que se rattache le poème qui écrit à Rio-de-Janeiro et longtemps endormi dans ma valise de voyageur, vient enfin de recevoir le jour à Tokyo. Il a été écrit au moment où dans leur dernière offensive en mai 1918 les Allemands enfonçant nos lignes poussaient pour la seconde fois leurs troupes jusqu'à la Marne. Mon village natal, entre Château-Thierry et Reims, était envahi et à ce que je pouvais croire incendié, ma vieille mère et ma sœur avaient été obligées de s'enfuir sous les obus. Paris était menacé. C'est alors que ma nature de poète dont les ancêtres, originaires de nos Provinces de l'Est, ont été foulés par tant d'invasions, réagit violemment et qu'elle aussi