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Notice complète:

Titre : Le Navire d'argent : revue mensuelle de littérature et de culture générale / directrice Adrienne Monnier ; secrétaire de la rédaction Jean Prévost

Éditeur : La Maison des amis des livres (Paris)

Date d'édition : 1925-06-01

Contributeur : Monnier, Adrienne (1892-1955). Directeur de publication

Contributeur : Prévost, Jean (1901-1944). Rédacteur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34443771m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34443771m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 925

Description : 01 juin 1925

Description : 1925/06/01 (A1,N1)-1925/09 (A1,N4).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k81787p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-23525

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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son pantalon. Une idée avec les poils et les brins de laine, il confectionne un nid, l'accroche à une branche, y installe des hirondelles chipées au vol. Ingrats, les oiseaux s'enfuient. Pissebleu va-t-il se fâcher ? Non, il s'en moque. Assez rêvé, il faut travailler. De la valise, il tire palette et pinceaux. Avec fureur, il repeint les fleurs, les arbres. Le garde champêtre survient. Menace de contravention. Pissebleu se frappe le front. Il dresse en hâte le chevalet, brosse un paysage, et donne la toile à l'officier communal, qui l'accepte et s'en va content.

Pissebleu se félicite.

A proximité, paît un troupeau de bœufs. Pissebleu s'approche d'un ruminant, contemple longuement le va-et-vient des babines, essaye de déchiffrer le problème, plonge doucement sa main dans la gueule, en retire une touffe d'herbe, indéfiniment remâchée, la restitue à l'animal avec dégoût, et lui offre des pastilles.

Mais voici la bergère. C'est à elle, tout ce troupeau ? s' Oui, elle est la reine des ruminants.

Elle caresse-le bœuf, couché à ses pieds, montre à Pissebleu sa houlette, met à nu, sous les rubans et les fleurs, l'aiguillon de fer, sourit, et pique les flancs de l'animal qui se met sur pattes avec un empressement maladroit et court lourdement s'écrouler un peu plus loin. Pissebleu rit, mais la fillette rit à son tour en le regardant, et Pissebleu cesse brusquement de rire. Alors, elle aussi se fait grave. Elle baisse la tête, et, les seins dans les coudes, elle tresse ses cheveux dénoués. Les jambes de Pissebleu sont travaillées sournoisement par des mouvements contradictoires. Parfois, la bergère jette sur lui un coup d'œil furtif. Pris en faute, il détourne la tête, insensiblement lui montre le dos, et s'assied. Il attend.

Du talon, la bergère frappe le sol à petits coups, puis d'un seul, plus violent. Elle appelle son chien d'un claquement de fouet, et laisse tomber de ses paupières un menu signal. La bête le happe goulûment, et, possédée par une frénésie, ameute les bœufs indolents. La bergère et Pissebleu restent seuls.