L'opulence, bonne servante, mauvaise maîtresse. VII. HONNEURS.
Pour.
Les honneurs sans doute sont des jetons non pas ceux des tyrans, comme on le dit communément, mais bien ceux de la divine providence.
Les honneurs mettent en vue les vertus et les vices, et c'est ainsi qu'ils aiguillonnent les premières et répriment les derniers.
Nul ne peut savoir au juste quel progrès il a faits dans la vertu si les honneurs ne lui ouvrent un vaste champ. Il en est de la vertu comme de toute aùtre chose lorsqu'elle est hors de son lieu, rien de plus rapide que son mouvement vers ce lieu y est-elle, rien alors de plus paisible. Or, le vrai lieu de, la vertu, c'est l'honneur.
Contre.
Tandis qu'on court aux honneurs, on abandonne sa liberté. Les honneurs ne donnent guère de pouvoir que par rapport aux choses que le plus grand bonheur possible est de ne pas vouloir, et le plus grand, après celui-là, est de ne pas pouvoir. Le sentier qui mène aux honneurs est escarpé, le séjour glissant, la chute rapide.
Ceux qui jouissent des grands honneurs sont obligés, pour se croire heureux, d'emprunter l'opinion vulgaire. VIII. – Du COMMANDEMENT.
Pour.
Jouir soi-même de la félicité est sans doute un grand bien mais c'est un plus grand bien encore que de pouvoir la dispenser aux autres.