Engendrer, avoir des enfants, sont des œuvres purement humaines mais créer, agir, voilà les œuvres vraiment divines. Se perpétuer par ses enfants, c'est l'éternité des brutes un grand nom, des services éclatants, d'utiles institutions, telle est la seule éternité digne de l'homme.
L'intérêt de la famille ruine presque toujours l'intérêt public.
D est des gens qui aimeraient le partage de Priam, lequel survécut à tous les siens.
VI. RICHESSES.
Pour.
Si certaines gens méprisent les richesses, c'est qu'ils désespèrent de s'enrichir.
C'est l'envie qu'excitent les richesses qui a placé la vertu au rang des déesses.
Tandis que les philosophes perdent le temps à douter s'il faut tout rapporter à la vertu ou à la volupté, tâchez de vous procurer des instruments pour l'une et pour l'autre. C'est par les richesses que la vertu tourne au bien commun. Les autres biens ne gouvernent tout au plus qu'une province les richesses gouvernent tout.
Contre.
Voici tout le fruit des richesses la peine de les garder, le soin de les dépenser, ou le plaisir de les étaler, voilà tout mais d'utilité, point.
Ne voyez-vous pas qu'on a été obligé d'imaginer un prix à certains cailloux brillants, afin que les richesses fussent bonnes à quelque chose
Bien des gens, en se flattant qu'avec leurs richesses ils pourraient tout acheter, se sont eux-mêmes mis en vente. On peut dire que les richesses ne sont que le bagage de la vertu, bagage tout à la fois nécessaire et embarrassant.