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Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]

Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte

Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Limoges)

Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)

Date d'édition : 1921-07-17

Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 36344

Description : 17 juillet 1921

Description : 1921/07/17 (Numéro 100).

Description : Collection numérique : BIPFPIG87

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k8177512

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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le Populaire

de Paris

JOURNAL S8GIALISTE II MATIN

Seul le Socialisme fera de chaque nation, enfin réconciliée avec elle-même, une parcelle d'humanité. - JEAN JAURÈS.

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L'antagonisme entre le Communisme et le Syndicalisme révolutionnaire

s'affirme brutalement

Une motion de « liaison » du Syndicalisme

provoque à Paris une protestation des G. S. R.

nous publions ci-dessous deux docu- ments d'une importance exceptionnelle :

D'une part, la résolution adoptée par le. Congrès International Syndical, qui siège en ce moment à Moscou, en même temps que le Congrès politique sur les rapports des syndicats rouges avec le Parti Communiste. Cette résolution a été votée par 282 voix contre 25. Elle porte, notamment, la signature de Tommasi.

D'autre part, la déclaration, ou plu- tôt la protestation qu'un certain nombre de syndicalistes révolutionnaires ont cru devoir publier aussitôt après avoir pris - connaissance de la résolution de Mos- cou. Cette protestation porte, notam- ment, les signatures de Monmousseau et_de Monatte.

Nous reproduisons ces documents d'a- près l'Humanité, numéro d'hier samedi.

Entre la résolution de Moscou et la déclaration des syndicalistes révolution- naires français, la contradiction est ab solue.

Moscou affirme la nécessité d'une liai- son aussi étroite que possible. au point de vue organique et technique entre les syndicats ouvriers rouges et le Parti communiste. Moscou affirme à nouveau le principe de la représentation récipro- que au sein des deux organes exécutifs. On n'a pas osé prononcer le mot de subordination, qui se trouvait en toutes lettres dans les thèses, mais comme sui- vant la pensée constamment exprimée par Moscou, c'est au parti politique com- muniste que doit revenir la conduite su- prême de la préparation ou de l'action révolutionnaire, il n'y a pas le moindre doute que liaison signifie en réalité su- bordination et que Moscou entend re- mettre la direction effective du syndi- calisme révolutionnaire au Comité Exé- cutif do l'Internationale politique.

Les syndicalistes révolutionnaires français opposent à cette thèse la mo- tion d'Amiens, à laquelle ils entendent , rester fidèles. C'est-à-dire que, çontre Moscou, ils maintiennent dans son inté- grité, le principe de l'autonomie syndi- cale - principe devenu traditionnel en Franco et qu'ils justifient par des ar- guments familiers à tous les militants socialistes ou syndicalistes.

Je n'ai pas l'intention d'entrer aujour- d'hui dans le fond d'un débat qui dé- terminera, en France et ailleurs, des ré- percussions illimitées. Je me bornerai à quelques observations ou questions d'un caractère tout superficiel.

Tout d'abord, il est évident par tout ce que nous savons des deux Congrès de Moscou, que les dirigeants du Com- munisme ont fait jusqu'à présent l'im- possible pour ménager le Parti fran- çais; leurs mobiles sont aisés à pénétrer. La France et Paris représentant, à leurs yeux,le front stratégique le plus impor- tant ; c'est Paris qui peut devenir, de- main, à nouveau, le centre d'actions of- fensives contre la République des So- viets. Et le Communisme veut conserver à tout pris, en France et à Paris, une force capable d'y contrarier et peut- être d'y neutraliser toute velléité d'offen-

sive contre lui- Dans cette vue, on a tout concédé, tout pardonné aux Fran- çais. Pour que, malgré cette complai- sance manifeste, Moscou ait laissé trai ter. et trancher contre eux, comme il l'a fait, la question de l'a:subordination syndicale, il faut que ce point de doc- trine et de tactique lui paraisse essen- tiel, et comme vital.

En sens contraire, il faut que le sen- timent de l'autonomie syndicale soit sin- gulièrement chevillé' au coeur d'hommes comme Monatte et Monmousseau, pour prévaloir ainsi sur l'attrait violent qui les pousse vers le Communisme mosco- vite, sur le souvenir tout frais des ba- tailles menées^ en commun, sur la haine toujours vivace contre de communs ad- versaires.

Car, je ne crois cas un seul instant, pour ma part; que la protestation de Monatte et de Monmousseau ait le ca- ractère d'une manoeuvre tactique en vue du Congrès de Lille. Je ne crois pas du tout que, par une protestation « chi- quée », ils aient voulu prévenir ou amor- tir le parti que leurs adversaires au-i raient pu tirer contre eux de la réso- lution de Moscou. Je suis convaincu qu'ils expriment sans la forcer une con- viction parfaitement sincère, et que le syndicalisme révolutionnaire français, fidèle à toutes ses origines, est encore plus « antipolitique »' qu'il n'est com- muniste.

Mais, tel qu'il est posé, le conflit pa- raît sans issue.Quelle 'sera l'attitude des syndicalistes français quand ils com- prendront par cet exemple décisif que les déclamations antiparlementaires du Communisme ne l'empêchent pas d'être un parti essentiellement politique, et même plus/politique que tout autre ? Que fera, surtout le Parti Communiste français, pris entre le syndicalisme qui recrute pour lui et Moscou qui décide pour lui. c'est-à-dire entre ses militants et ses maîtres ?

Un article de Frossard, écrit avant que la résolution de Moscou fût connue de lui, et dont nous reproduisons égale- ment les passages essentiels, trahit la profondeur de son inquiétude. 11 s'éton- ne que Loriot ait pu accepter, au Con- grès politique de Moscou, la thèse qui devait prévaloir au Congrès syndical. « C'est un point de vue, dit-il, contre le- quel s'élèverait, le cas échéant, la quasi- unanimité du Parti. » Et il ajoute cette phrase, qui ne devrait pas lui iéviter, cette fois, l'excommunication majeure. « Réuni en Congrès, le Parti statuera souverainement. »

Frossard s'imagine-t-il vraiment que, sur une question comme celle-là, Mos- cou concède, à xi n Parti national, fût-ce le Parti français, quelque chose qui res- semble à la souveraineté ? Tout est pos- sible, mais, pour ma part, j'en doute gravement Et quelle dérision tragique si, après avoir brisé l'unité du Socialisme fin France pour adhérer à.Moscou, Fros- sard et ses amis ne parvenaient même plus à s'y faire admettre.

Léon BLUM.

|a Résolution du Congrès de Moscou

.^Considérant que la lutte entre le travail et le capital dans tous les pays capitalis- tes a acquis, par suite de ta guerre et <le la crise mondiale, un caractère particuliè- rem'ent tranchant, implacable et décisif.

Que dans le processus de cette lutte se] dessine devant les grandes masses ouvrit»; res, de jour en jour plus distinctement, la nécessité d'écarter la bourgeoisie -de la gestion de la production et, partant, du [pouvoir politique..

Que ce résultat no peut être atteint que par d'établissement de la dictature du pro- létariat et du régime communiste.

Que dans leur lutte pour la conservation de la dictature bourgeoise toutes les cou- ches capitalistes dominantes ont atteint déjà un degré considérable de concentra- tion et d'unification de leurs organisations nationales et internationales, aussi bien politiques qu'économiques.

Que l'action offensive et défensive du prolétariat rencontre une force unie de la bourgeoisie.

Que la logique de la lutte de classes ac- tuelle exige l'unification la plus complète des forces du prolétariat et de sa lutte ré- volutionnaire et determine ainsi la néces- sité d'un contact étroit «t d'une liaison or- ganique entre les diverses formes dU mou- vement ouvrier révolutionnaire, avant tout entre l'Internationale communiste et l'In- ternationale dos syndicats rouges. Il C-st aussi hautement désirable que tous les ef- forts soient faits dans le domainè natio- nal vers rétablissement de relations simi- laires entre les partis communistes et les syndicats rouges.)

Le Congrès décide que :

-, 1° Toutes les mesures doivent être prises pour le groupement le plus ferme des syndicats révolutionnaires dans une orga- nisation de combat unifiée, avec un centre dirigeant, uni» Internationale unique, l'in. tèrnationale rouge des syndicats ouvriers.

2° Des liens aussi étroits que possible doivent être établis avec la 111° Internatio- nale communiste, avant-garde du mouve- ment ouvrier révolutionnaire dans le mori- lle entier, basés sur la représentation ré- ciproque au sein des deux organes exécu- tifs, de libération communiste,

îî 0 Cette liaison doit avoir un caractère organique et technique, elle devrait se msf- nifester dans la préparation conjointe et la réalisation des actes révolutionnaires sur une échelle nationale aussi- bien qu'in- ternationale.

| 4° Le Congrès affirme la nécessité de tendre à l'unité des organisations syndi- cales révolutionnaires et à l'établissement H'une liaison réelle et étroite entre les syndicats ouvriers rouges et le Parti com- muniste dans l'application des directives kle deux congrès^cette résolution est si- ignée de : /

Losovsky, Tziperovitch, rikoff (Rus- sie) ; rosmer, Tommasi, godonnè- che (France) ; Andrès, Ninc Mau- rin (Espagne) ; Tom mann (Angle- terre) ; Heckert (Allemagne) ; Knight (Canada), et autres.

La protestation des C. S. R.

La communication du télégramme ci-dessus a causé parmi nous une légitime- émotion, vrai ou taux -nous avons cru devoir immé- diatement affirmer d'une, façon absolue notre attachement au principe d'autonomie du syn) dicalisme révolutionnaire^- Tous les camara-' des qui ont pu être joints en ce jour,de chô- mage du 15 juillet ont été unanimes à signer la déclaration ci-dessous. D'autres signatures nombreuses viendront s'y ajouter. Torts les militants minoritaires de France enverront, certainement leur aprobation au Comité cen- tral qui l'enregistrera.

Devant in résolution votée du Congrès

do l'Internationale des Syndicats Rouges, les camarades soussignés, duns l'impossi- bilité où se trouve le C. C. des C. S. R. d'être réuni ce soir même, tiennent à faire immêdiatement les déclarations suivantes:

1" Ils sont surpris de trouver au bas de cette résolution la signature de deux délégués français qui ont manifestement outrepassé leur mandat ; 2° Ils estiment que le syndicalisme révolutionnaire fail- lirait à ses traditions d'autonomie syndi- cale s'il acceptait la conception qui s'ex- prime dans cette résolution ; 3° Us croient avec force qu'une Internationale Syndi- cale Rouge, basée sur cette conception, serait incapable de rallier les mouvements syndicaux révolutionnaires et, par consé- quent, de remplir son rôle et de vivre.

Il nous apparaît impossible d'admettre, pour le mouvement syndicaliste français, i,a nécessité d'une liaison étroite entre les syndicats et le Parti communiste sur le terrain national et entre l'Internationale Syndicale et l'Internationale Communiste sur le terrain international.

Cette liaison organique, en bas comme en haut, aboutirait mécaniquement à fausser le caractère du syndicat, à l'em- pêcher d'être le groupement de classe ou- vert à tous les travailleurs pour devenir l'un groupement de tendance. Et nous as- sisterions à la création d'autant de mou- vements syndicaux qu'il existe d'Interna- tionales communistes ou socialistes. Uti" Internationale syndicale révolutionnaire doit être indépendante de l'Internationale politique, comme doit l'être l'organisation syndicale du groupe politique.

Nationalement, le syndicalisme révolu- tionnaire français ne peut donc admettra il a liaison organique avec le Parti commu- niste ; fidèle à la charte d'Amiens, il revendique son indépendance, qui lui per- met d'appeler à lui tous les travailleurs, sans distinction d'opinion.

Internationalement, il reconnaît aux au- tres mouvements syndicaux le droit de se régir suivant leurs propres conditions his- toriques et économiques, mais revendique le même droit.pour lui. Il estime qu'une 1 nternationale Syndicale Rouge qui ne tiendrait pas compte de ces conditions di- \ erses se vouerait à l'inaction et à la mort ; elle ne rallierait qu'une partie des mouvements syndicaux révolutionnaires, ;alors qu'en respectant les caractères ori- ginaux des divers mouvements, en don- nant à la nouvelle Internationale les deux piliers du syndicalisme russe et du syndi- calisme révolutionnaire des pays latins et anglo-saxons, elle est sûre de marcher à grandis pas - ans la voie révolutionnaire.

Nous demandons au Comité central des C.S.R. de proposer à l'Internationale Syn- dicaliste Rouge, la tenue assez proche d'un nouveau congrès où serait rémise en ques- tion la résolution actuelle, et de demander au Congrès confédéral de Lille de se bor- ner à exiger le retrait de la C.G.T. de l'Internationale d'Amsterdam, différant jusqu'au congrès extraordinaire demandé l'adhésion effective à celle de Moscou.

Notre attitude présente, nous tenons à Je proclamer fermement, n'est inspirée ni par un sentiment de défiance pour l'In- ternationale communiste, ni par un affai- blissement de fraternité qui nous lie avec la Révolution russe, mais par la conscien- ce de l'intérêt supérieur du mouvement révolutionnaire mondial : lui seul noua guide.

Nous répudions Amsterdam aujourd'hui comme hier ; et ce n'est pas la non-accep- tation - toute provisoire, nous l'espérons * - de nos points de vue par le Congrès de l'Internationale Syndicale Rouge nui nous fera découvrir dés mérites à une In- ternationale greffée sur le groupement de S de guerre des syndicats alliés, et dont l'ac- tion est liée organiquement, avec le Bu- reau International du Travail d'Albert ! Thomas et. la II 0 Internationale socialiste, «.elle des ministres de rois.

' Plus que jamais, nous désirons, que nos camarades russes soient représentés au Congrès de Lille, où nous confronterons nos points de vue avec profit pour fous.

Ont signé :

Monmousseau, Sémard, Barthe, Jou- vc. Chabert. Quinton, racamond, G ici net, Teulade, Meyer, Fontaine, Rébillon, briolet, Monatte, Verdict, vadécart, bitsh, flambant. T>a- (I lierre.

La controverse Sirolle-Tommasi

Le Congrès de l'Internationale syndicale rouge."dans sa huitième séance, a continué les débats sur le rapport de Rosmer.

Au nom d'une partie de ta délégation française, Sirolle prend la parole pour fai- re un discours-programme.

« Le syndicalisme révolutionnaire qui a animé le mouvement syndical en France, en Italie, en Espagne et en partie en Amé- rique, est un courant qui a son idéal, son programme et sa tactique propres. Et c'est parce que nous introd,irisons dans les or- ganisations syndicales l'esprit .politique que les bourgeoisies de tous les pays nous 'haïssent. Notre indépendance à l'égard des partis politiques ne signifie pais l'indépen- dance envers le communisme. Nous avons, avec le communisme, un idéal commun, au nom duquel nous groupons l'élite de la classe ouvrière. Nos organisations re- flètent et les intérêts et la conscience de la classe ouvrière Notre tâche est de travail- ler dans les .masses, d'être avec les mas- ses et d'agir par les masses. »

« Notre organisation comporte deux principes : centralisme dans les fédéra- tions industrielles, fédéralisme dans les unions déparmentales.

« Ces deux mêmes principes seront la

base du gouvernement du pays quand e pouvoir passera aux mains du prolétariat. Nous sommes partisans de la dictature du prolétariat en tant que mesure de transi- tion aui régime communiste ; dans cette période où le prolétariat s'arme jusqu'aux cents pour pouvoir écraser la contre-»évo- lution bourgeoise, seules les organisations ouvrières peuvent montrer du doigt l'enne- mi contre lequel le pouvoir dictatorial doit être dirigé. C'est à elles seules que doit- appartenir le droit de désigner les cama- rades chargés de postes de confiance. Nous sommes prêts à collaborer avec 1© Parti communiste', mais si cela devait signifier la subordination et l'écrasement du cent- rant syndical, nous ne marcherions pas. »

Tommasi répond à Sirolle, au nom d'une autre partie de la délégation fran- çaise.

Il regrette que Sirolle ait pris la parole au moment où la délégation française n'a pas encore su se mettre d'accord sur sa ligne de .conduite. Cependant, les derniè- ffes paroles de Sirolle, où il y a une me- nace. de sortie de l'Internationale syndi- cale rouge... (Sirolle. proteste de sa place contre une telle interprétation de ses pa- roles) oblige Tommasi à prendre position contre lui. Il est absurde de venir à un Congrès international et d'exiger la recon- naissance absolue de ses doctrines.

Les particularités du mouvement syndi- cal dans les différents pays rendent néces- saire l'entente dans le domaine de la pratique révolutionnaire, et cela n'est pas si difficile qu'on le croit. Si notre lutte est une lutte politique^, on ne peut pas être, en principe contre toute collaboration avec les partis politiques. Cette collaboration a été pratiquée plus d'une l'ois par les syn- dicalistes révolutionnaires. (Sirolle décla- re, de sa place : « Pour l'action seule- ment »). Tommasi réplique : « Evidem- ment, 'pour l'action, mais pourquoi som- mes-nous réunis ici ? Pourquoi ont été créées nos organisations, sinon pour l'ac- tion révolutionnaire ? C'est pourquoi je demande à Sirolle d'adopter le point, de vue d'unification des forces révolutionnai- res Il doit se rappeler que, dans toute notre activité, il y a un point compréhen- sible chez tout ouvrier français, un point qui se ramène en un seul mot : Moscou !

« Nous ne devons repartir eu France qu'après avoir accompli l'oeuvre pour la- quelle on nous a envoyé ici, savoir : unir le prolétariat français à l'Internationale syndicale rouge».

L'article de Frossard du «Journal du Peuple» O du 16 Juillet

[ Des questions d'une exceptionnelle im- portance font l'objet des délibérations des [deux Internationales - communiste et syndicale - de .Moscou. Celle par exemple des rapports à établir entre les Syndicats et les Partis présente uar tel caractère de gravité, à la veille du Congrès Confédéral de Lille, que nous voudrions obtenir sur la façon dont Moscou l'a traitée des ren- seignements circonstanciés complets. C'est ainsi que l'on prête à notre ami Loriot un langage dont nous nous résignons, .malaisément, à croire qu'il ait été le sien S en l'occurence. Loriot aurait exprimé le ,désir que l'Internationale recherchât la 'formule qui'« permit de subordonner les Syndicats au Parti ». Notre camarade nous a. donné trop de preuves de son in- telligence de la situation française pour .que nous n'enregistrions pas sous béné- fice d'inventaire les redoutables parole* qu'on lui attribue. Elles paraissent d'au- {tant plus suspectes: d'inexactitude que Ros- mer, lui-même, mandataire officiel en quel- que sorte de l'Internationale communiste, l'a défendue contre toute arrière-pensée .de mise en tutelle des Syndicats. Et Loriot, d'autre part, sait fort bien que c'est un point de vue contre lequel s élèverait, lo cas échéant, la quasi-unanimité de notre Parti<>/ ?/

Le plus sage non? paraît d'attendre le retour, qui ne saurait tarder, de nos délé- gués. Ils présenteront au Parti un rapport écrit SUT ce qu'ils ont vu, entendu, fait. Après quoi, réuni en Congrès, le Parti statuera souverainement. - L.-O. FROS- SARD.

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JLa Tuerie de Prouilly

Les officiers de la Légion

jugés par les volontaires

Je n'ai pu connaître les noms de tous les responsables de la tuerie de Prouilly. Les volontaires russes que j'ai pu voir ne les connaissaient pas ou les ont oubliés. Mais les juges, que M. Barthou devra désigner pour la revision de ce nouveau crime du militarisme, pourront les trou- ver sans peine. Qui a donné l'ordre de réunir la cour martiale ? De quelle divi- sion, de quel corps d'armée dépendait le 2J étranger au mois de juin 19l5 ? Voilà les premiers points à établir.

Peut-être y a-t-il à Lille ou dans la ré- gion du Nord des officiers, des hommes qui, au moment du drame, appartenaient au 43" de ligne. C'est à leur témoignage que nous faisons appel. Qu'ils se fassent, connaître soit au» Populaire, soit à la Li- gue des Droits de l'Homme, 10, rue de l'Université, qui, de son côté, enquête sur l'affaire de Prouilly.

Il faut aue la lumière soit faite sur tous les assassinats commis à la faveur de la guerre.

Le crime de Prouilly apparaît d'autant plus odieux qu'il fut commis sur des hom- mes qui. militairement, ne devaient rien à la France. Quelle excuse d'autorité mi- litaire pourra-t-elle invoquer cette fois-ci ? L'exemple nécessaire ? Si elle usait de cet argument, il se retournerait contre elle t Du Jour de la condamnation de leurs ca- marades, les volontaires, quels que soient leur nationalité, ont pris en haine nos officiers et notre armée ! On a jeté parmi eux la démoralisation, on a annihilé leur force combattive.

« Avec de vrais Français»

J'ai entre les mains quelques lettres écrites au lendemain des événements, de juin, par des volontaires, à leur famille. Toutes reflêtent d'état d'esprit que je viens d'indiquer.

En voici une du 25 juin. Elle est écrite par le condamné X... à son père (on com- prendra pourquoi je ne donne pas de noms en cette affaire. La machine aux arrêtés d'expulsion fonctionne toujours - n France).

Mon eher père,

J'ai demandé le rapport au lieutenant com- mandant notre compagnie pour le prier de transmettre ma demande et me verser dans un régiment régulier français, et pour cela, on m'a arrêté avec vingt-six autres camara- des de ma compagnie. On nous a jugés, et j'ai reçu cinq ans de travaux publics

Tu peux me croire, que ni moi ni mes camarades sommes coupables du tout, car nous n'avons rien demandé autre chose que d'être versé dans un régiment régulier fran- çais et d'être envoyé à la, première attaque contre les Boches.

Je peux te dire que le jugement a été com- plètement partial, car ce sont les officiers de

la légion, qui nous ont jugé malgré nos pro- testations. |

Je suis en route pour l'Algérie et 'je suis en bonne sainte. t

Fais tout ton possible pour que notre affaire soit revisée, car nous ne demandons pas an- tre ?chose, que nous battre avec lest Boches pour ta France, à côté' des vrais Français.

Suit la signature.

Pour ce Russe à l'âme simple, les- brutes qui commandaient la légion 7t.' étaient pan, de vrais Français. On ne pouvait plus jus- tement et plus sévèrement juger les offi- ciers de la légion.

Un autre document. Toujours même époque : 23 juin 1915. Ecrit par un Armé- nien :

Ah ! si nous avions su dix mois avant com- ment la France agirait envers les hommes qui lui avaient apporté leur vie, 11 n.'v aurait pas eu beaucoup de gens voulant marcher, " on serait allé chez les Russes, chez les Bel" ges, chez les Anglais, où il n'y a pas de légion, ni la façon de traiter les hommes comme à la légion.

« Les bandits,

les bêtes féroces »

Troisième lettre écrite à sa soeur par uni Russe, condamné aux travaux publics,com- mencement juillet 1915 : .

Ma chèré D.„,

Je réponds à tes questions. Je n'ai commis aucun crime. J'ai déclaré ne pas vouloir rester dans la légion et j'ai demandé à ce qu'on me verse dans un, régiment français régulier quel- conque. J'ai fait une demande par voie hié- rarchique dans les formes les plus correctes. Mais on nous a accusé de rébellion et d'o refus complet, de servir, ce qui n'est pas vrai, car nous avions demandé à être, versé dans n'importe quel régiment français.

On ne nous'laissait pas parler au Conseil tle guerre, car nous avons été jugés par nos. bourreaux eux-mêmes. C'est-à-dire par ïes lé- gionnaires, les bandits, les bêtes féroces, mais pas par des hommes...

A tous les points de vue. ce n'était pas un tribunal, mais une comédie, dont la fin fut tragique.

Quand à la question sur ce que j'aurais pré- féré, je vais te dire franchement : après toute la honte que j'ai subie, je ne veux plus servir dans aucune année. Je ne suis pas condamné aux travaux forcés, donc je nie .vu#-; pas dé- gradé, et j'espère être libre après la guerre. Je suis dans une prison militaire.

Des bandits, des bêtes féroces. Voilà les qualificatifs que s'appliquaient à mériter, des hommes portant l'uniforme d'officier français.

Et c'est nous, en raison de la. cam- pagne que nous menons et que nous pour* suivrons, qu'on accuse de faire de11'anti- militarisme !

R.-G. REAU.^-

L'élection des Archives

C'est aujourd'hui qu'a lieu, dans le quartier des Archives, l'élection munici- pale dans laquelle notre ami, le docteur Grabois, est le candidat du Parti socia- liste.

Le succès qu'il a obtenu dans ses réu- nions, les sympathies unanimes qui l'ont partout accueilli, l'accueil chaleureux fait vendredi à Fiancette et à Barthe qui dé- noncèrent si bien les responsabilités du Bloc national et la farce communiste, nous font augurer un excellent résultat du scrutin d'aujourd'hui.

Les socialistes, tous les socialistes, tons les électeurs ouvriers et employés, petits commerçants et petits industriels des Ar- chives mettront aujourd'hui un bulletin dans l'urne au nom de notre camarade le docteur Grabois, si populaire dans son quartier.

Ii faut que l'élection d'aujourd'hui, à Paris, soit un digne complément de l'élec- tion de notre ami Connoy, maire de Saint- Denis, de l'élection de notre camarade Malaval au conseil municipal de Lyon.

Comme partout, les électeurs s'éloigne- ront des billevesées moscovites, comme du Bloc dit national, bloc d'équivoque poli- tique et de ruine économique, pour se ral- lier au clair socialisme de transformation, de révolution et de construction sociale re- présenté par notre camarade

Le Docteur G. GRABOIS

candidat socialiste

111° SECTION. -- Tous les camarades disponibles sont convoqués ce matin, à 7 h. 15, à la permanence, 53, rue des Ar- chives, pour la distribution des bulletins de voie, la composition des bureaux et la surveillance des sections de vote.

LA REUNION D'HIER SOIR

Hier soir, à notre réunion des Archives, tenue à l'école des filles de la rue de Sé- vigné, près d'un millier de personnes étaient venues entendre les orateurs qui soutinrent avec éloquence et clarté la can- didature de notre camarade, le docteur Grabois.' Lui-même, prenant le premier la parole, fit un exposé magistral de la si- tuation actuelle et des solutions socialistes qui, seules, peuvent y remédier. 11 fut écouté dans le plus strict silence.

Après lui, ce fut au tour de notre ca- marade Frot. Quand il eût terminé son intervention, le citoyen Ribaud, commu- niste, éprouva le besoin d'intervenir. Notre ami Blum, puis notre camarade Delépine, lui répondirent. Ce fut l'occasion pour eux de faire ressortir une fois de- plus, la tâche qui incombe aux socialistes et d'ex- poser aux auditeurs les raisons pour les- quelles ils voteraient, aujourd'hui diman- che, pour le docteur Grabois. candidat du parti.

Belle réunion, où, malgré l'intolérance communiste, le programme du parti socia- liste fut chaleureusement applaudi.

iv o rss

Ha Femme de César

On se souvient peut-être do l'histoire de ce brigadier de gendarmerie .d'Ille-et-Vilaine, qui, sans motif apparent (qu'on disait),' abattit d'un coup -die revolver un lieutenant-colonel, son ancien chef ? Aussitôt qu'arrêté, le meur- trier - c'est, Mary qu'il se nomme - expli- qua qu'il avait tué son supérieur, parce que, celui-ci avait été l'amant de sa femme.

Si le fait était exact, il n'en resterait pas moins que Mary a été un peu fort, 4- et on ne songe pas à excuser son geste, même dans la plus faible mesure.

Mais dès l'instant que l'affaire se présentait sous cette. forme, et que le brigadier se dé- fendait en accusant son supérieur, il était bien- facile de prévoir ce qui se passerait.., Ça n'a pas raté, et la nouvelle en est arrivée hier- il n'y aura pas de procès... C'est bien plus simple. .

Naturellement, on ne libère pas -Mary, ce qui serait inadmissible. On se borne à le dé- clarer atteint du délire de la persécution, et on te vous le f...lanque dans un asile !

Aussi la hiérarchie est sauve.

On peut mettre en fait, que si .Mary avait tué un simple civil, on ne se fût pas hâté ce point de l'empêcher de parler. Tandis qu'un colonel de gendarmerie l Un colonel qui ferait cocu son propre gendarme ! Ah 11... fi.... l/hy- pôthèse seule était trop contraire à la Disci- pline pour qu'ont.pût, admettre de !ta voir agi- tée publiquement! Voit-on le scandale, si ce simple 'brigadier avait pu établir que son co- lonel... Non ! c'était impossible ! Alors faute de pouvoir étouffer le brigadier accusateur^ on a étouffé le procès. 11 fallait que l'homme fût. fou et on vient de lui affirmer qu'il l'est. Au surplus, s'il ne l'est point, il le deviendra, de sorte que la Justice aura finalement rai- son.

La femme de César ne devait pas être soup- çonnée : là sûreté intérieure de l'Empire l'exi- geait. De même aucun reproche ne doit ter- nir les officiers supérieurs de Gendarmerie ; la Discipline l'interdit. - Victor Snell.

L'enquête de l'Internationale syndicale

Ce qu'écrit Jouhaux

Nous avons récemment annoncé qna Léon Jouhaux, secrétaire général de la C. G. T., était allé faire une enquête en Haute-Silésie, en compagnie de Fim.men, secrétaire de la Fédération syndicale in- ternationale, de Kohi, délégué des syndi- cats allemands, et de Zulawski, délégué des syndicats polonais. Revenu à Paris, il vient de publier, dans le Progrès ci- vique de cette semaine, un article dans lequel il résume les résultats de son en- quête. Après avoir exposé les difficultés du problème haut-silésien et montré l'unité économique intime du bassin industriel, il se prononça contre les deux thèses na- tionalistes de Berlin et de Varsovie : '

Une solution exclusivement nationale est impossible ici. Nous ne pouvons pas ignorer qu'une solution économique mixte risque de mécontenter lgs nationalistes des deux pays, mais nous savons'aussi qu'il est impossible de maintenir la querelle présente au diapason qu'elle a atteint sans laisser peser sitr ja monde une terrible menace.

La Haute-Silésie doit être autonome

Et cela suppose que la Haute-Silésie, quel