avaient une splendeur que n'ont plus ceux d'aujourd'hui.
Dans mon rêve d'hier, j'étais entré aussi dans
cette chambre turque, et j'y avais trouvé un vieillard, assis sur un divan, un vieillard aGaissé et à demi mort, un vieillard qui ~a~ moi.
Autour de nous, les choses agrandies avaient pris
une magnificence sombre; les objets s'étaient faits sinistres, et tous ces dessins de l'art musulman d'autrefois semblaient symboliser des mystères.
Alors, comme dans la journée, j'écartai les épais
rideaux de soie et j'ouvris la fenêtre. Il entra une lueur de rêve. On vit les jardins et la plaine là-bas, tout cela étrange sous un coucher de soleil jaune, et ayant quelque chose de la désolation du Grand-Désert.
Et la lumière tomba aussi sur la figure de ce vieil-
lard, qui était bien moi, et que je regardais, debout devant lui, avec pitié, et dégoût, et terreur.
Jo devinais toute son existence il avait continue
de s'éparpiller, de se gaspiller par le monde, et à présent il allait mourir seul, n'ayant pas même su se faire une famille. Dans ses yeux, qui étaient les miens éteints par les années, il n'avait rien gardé de tout ce soleil qu'il avait dû voir pendant sa vie; il avait une expression terne, désolée et maudite.
Une voix prononça le mot islam.