sont éclairées. Les matelots, les'spahis, les zouaves, font tapage dans les rues. Et toutes ces filles brunes au regard noir, mauresques ou juives, qui les appellent aux portes, hélas! me troublent aussi. Plumkétt me parle, et je ne l'écoute plus; je lui dis des choses quelconques qui sont absurdes; mon esprit ne peut plus suivre la sien. Et ces créatures, et ce printemps, et cette vie chaude et libre, et les effluves capiteux de ce pays, de plus en plus me montent à la tête et me grisent. Puis je m'aperçois maintenant que cette petite Suleïma personnifie ce grand trouble inattendu; je tremble en songeant tout à coup qu'elle est là à ma merci, ti Je la veux. Une pudeur me retient pourtant, surtout devant Plumkett; il y voit toujours trop clair, lui, dans tout ce que je voudrais cacher. Et puis, ces sortes d'amour-là, qu'il faut subir, me confondent et me font douter de tout.
Je suis encore un peu grisé ce soir par mon retour en Algérie, par le grand soleil, par toutes les senteurs de ce printemps arabe. Je sais que c'est l'affaire des premiers moments; ce sera passé demain. J'essayerai de chasser cette petite Elle, au moins par respect pour d'autres, qui ont passé avart elle dans mon cœur, et que j'aime encore.
Plumkett imagine d'aller au bain maure, où nous commençons a nous quereller. Lui, veut coucher