XXVIII.
CONSTANTIJN HUYGENS PERE À HENDRIK,
COMTE DE NASSAU-SIEGEN.
1649.
Edition Worp de la correfpondance de Conftantijn Huygens.
Monfeigtieur;
En fuitte de l'adignation qu'il vous a pieu nous donner, je vous envoije non pas le plus cher de mes Fils, car je les aijme eigalement, mais, j'ofe dire, le plus precieux des quatre, en ce qu'il excelle fur le refte en force d'efprit et de içavoir, et je m'aueure que ceux qui le fonderont avcq cognoinance trouueront qu'il n'en manque point en aucune forte de fci-ence dont un jeun'homme de fa condition doibt eftre pourveu. le t'enime cependant bien heureux, de ce qu'il luij e<t permis de faire fon premier apprenti!Iage au grand liure du monde foubs l'honneur de vos directions. le vous flipplie très-humblement Monfeigneur, de les luij departir aux occafions, et au rette vous preuatoir de fon petit feruice comme vous auez droidt de le faire de celuij du Pere, qui vous demeure tres-particulierement obligé de cette grace, et tafchera de la recognoitire par tout ou il fera capable de faire paroiftre par fes très-humbles feruices, qu'il
ed,
Monfeigneur,
Vottre tres-humble, et tres-obe'nïant feruiteur
C. Huijgens.
A la Haije le o' oétobre 6~p.
le ne difnmule pas, Monlèigneur, pour où il y pourroit auoir occafion d'en parler, que je donne ce Garçon pour très-expert non feulement en l'eftude de droiét, qu'il vient d'achever, mais aufH es langues Françoife,Latine,Grecque,Hebra'tquc,Syriaque et Chalda'ique. Mathématicien au refte par eminence,et Mu<icien,et Peintre; et pour conclufion du plus doux naturel qui fe puiwe veoir. retire que vous trouuerex que ce n'e<t pas la feule affeétion paternelle qui le dit, et prie qu'on ne l'importune pas de boire, ce qu'il n'entend pas.