LXXIX
N. FATIO DE DUILUER À CHRISTIAAN HUYGENS. l6p2.
De Genève; nous avons reçu la photocopie de M. Spiess en même temps que celle du No. LXXIV.
2oAvnl
A Londres ce 1692
oMay
M'. Hugens
M'. Je vous fuis bien obligé de ce que vous avez eu la bonté de m'écrire touchant ce Cabinet de Tourneur '). J'avois eu la penfée de l'acheter, mais M', le Conte de Monros *) trouve qu'il eft bien different de ce qu'il étoit dabord, la M*' ne perdant point d'occafion de le vendre piece à piece '). De temps en temps ma parefle ou d'autres Etudes interrompent confiderablement mon application aux Mathematiques. Mais je n'y reviens point aprez mes égaremens que je ne fente redoubler mon envie d'imprimer le livre de M'Newton. La raifon en eft peutetre que dans ce premier feu je furmonte ordinairement quelques-unes des plus grandes dimcultez qui fe trouvent dans ce livre: ce qui me fait croire que je l'entendrai parfaitement aprez y avoir deja donné tout le temps neceuaire [?] je n'aurois plus befoin que de confulter l'Auteur fur 20 pauages au plus. Mais quoi que j'y [aye] perdu bien du temps il y a du plaifir neanmoins d'étudier un livre qui laiue beaucoup à trouver avant qu'on ne puiile l'entendre. Or je ne conte pas que j'entende ce que je n'ai pas parfaitement compris et dont je n'aie pas (ai(i toute l'evidence. Les Traittez entiers que j'ai étudiez à fonds ne font encore que les 5 premieres Serions, la neuvième, et le Traitté des Comètes. Ailleurs je n'ai étudié à fonds que quelques propofitions par ci par là. Dans ces Traittez il n'y a rien ou prefque rien qui m'ait échappé et dont je ne pufîe donner la demontiration dans le befoin. Par exemple la 9' Section qui eft peutetre la plus diffi-
') Voyez sur ce cabinet les p. 277 et 287 du T. X (lettres de Huygens à Fatio du 5 avril et du 2 mait6p2).
2) Voyez sur Abr. du Quesne, seigneur de Monros, outre les lettres citées dans la note précédente, la note 7 de la p. 258 du T. X.