Moniteur
Monfieur mon Frere
A la fin il a plu au bon Dieu de terminer les fouffrances et miteres de ma Chere mère '), en la retirant a Soij ht)er fur les cinq heures du Soir ou environ. Il y a près de trois mois comme vous fcauex que ce dernier accez de Ion mal la prit auec beaucoup de véhémence, et qui l'a obligé aunt de garder toujours le lit depuis ce temps la, tantost un peu mieux et tantost fe portant un peu moins bien, mais cepandant la pluipart du temps incommodee de tres facheufes douleurs, exepté les deux ou trois derniers jours de ta vie qu'elle a paflex atîex tranquillement jufques a ce que le bon Dieu la délivrée entierement de tous maux par une mort fort douce fans aucune agitation, atjant aufli contervéc toufiours une prefence d'efprit admirable. Le Sig'. Padre pour me ibulager en quelque <açon dans touttes les occupations qui furviennent en foule en pareilles rencontres, auoit pris a charge de vous donner auis de la perte fenfible que nous venons de faire, mais cepandant je n'ay pas pu manquer moy mclinc a mon devoir, eftant Monueur mon cher Frere
') Geertruid Huygens, soeur de Constamyn Huygens père; voyez sur elle ta note 6 de ta p. ap~ duT.
PH. DOUBLET À CHRISTIAAN HUYGENS. l68o.
BiMiotheque de )'Uni\ er$it<? de Leiden.
Moniteur Hluguens de ZmjHchem demeurant a la Bibliotheque du Roy rue Viviennc. a Paris.
A la Haije le 6'juin t68o.
Vofire trcs humble et tres obeinant ferviteur
Ph. Doublet de S'. Anncland.
LXXI.