la maladie est déjà un peu ancienne, la mémoire se perd et l'esprit s'auaiblit, et quand les choses vont au pis, lit démence véritable est le sort des malheureux. Un des plus tristes spectacles réservé aux personnes qui soignent les épileptiques des asiles, est le destin lamentable de ceux de ces pauvres gens qui ont conservé la conscience de leur situation. Doux, aimables et travailJours dans les longs intervalles de lucidité, ils espèrent contre toute espérance que chaque paroxysme nouveau sera le dernier; ils essaient avec empressement do tous les remèdes en se flattant de guérir; ils voient d'autres fous quitter l'asite après guérison et calculent avec con' fiance que leur tour viendra. Mais la confiance diminue a mesure que les attaques se répètent l'esprit s'assombrit peu a peu sous tes tempêtes de fureur qui le ravagent; et les infortunés finissent par tomber dans l'apathie de la démence, un état de pur oubli dans lequel ils n'ont plus ni espoir, ni souci d'eux'mémes.
Dans cette forme de la folie épileptique, l'homicide est assez fréquent. Lorsque la maladie a été assez grave pour qu'on ait dû envoyer le patient dans un asile, il n'y a point de difuculté a reconnaltre le caractère du meurtre; mais, quand c'est la première fois que la manie s'est produite Ii la suite d'un accès épileptique et surtout lorsqu'elle se dissipe au bout de quelques heures, il est clair qu'on peut aisément s'y méprendre. Si dam ces circonstances l'infortuné malade a tué quelqu'un, à moins que le hasard n'ait amené là un observateur expérimenté, il court de grands risques le jour ou il comparait devant ses juges. Le caractère de l'acte lui-même, dans ces sortes de cas, peut avoir la plus grande signification. Si l'acte a été accompli avec une extrême violence, sans indices de préméditation, sans motif apparent, sans précaution pour se cacher, et si l'épilepsie est bien constatée chez l'accusé,