Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-01-05
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 05 janvier 1888 05 janvier 1888
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7561020b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
JDix-htiitiérce année. — Ne 583
CINQ Centimes — pana et Départements - CINQ Centimes
Jeudi 5 janvier 1888.
LE 1 SIECLE
JOURNAL RÉPUBLICAIN
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lu flêttWMMenf* partent des 1*' et 15 ch choqua mait
ABDICATION DU KRONPRINZ
Incendie de la fabrique de pianos Erard
L'AFFAIRE D'ANOLAU-RAT AIII
DEVANT LA COUR D'APPEL
LE SCRUTIN
DE DEMAIN
Nous avons déjà dit quelle impor-
tance s'attache aux élections sénato-
riales de demain, et nous avons mis
les électeurs en garde contre les ma-
nœuvres des réactionnaires. Ceux-ci,
recourant de nouveau aux procédés
qui leur ont si bien réussi en 1885,
présentent presque partout des can-
didats et ont le plus grand soin de ne
pas montrer le moindre bout de l'é-
tendard monarchique. Tous indis-
tinctement ils laissent entendre qu'ils
acceptent le gouvernement établi,
et, devant de promesses qu'ils adres-
sent aux électeurs, de tant d'enga-
gements qu'ils prennent de faire
prospérer l'agriculture et de mettre
les budgets en excédent, aucun ne
vise une Irestauration monarchiaue.
C'est cependant dans le sens d'une
adhésion à la monarchie qu'ils ne
manqueraient pas d'interpréter le ré-
sultat du scrutin, si, par impossible,
ils remportaient quelques succès, ainsi
qu'ils l'ont déjà fait après les élections
législatives. Mais les électeurs, qui ont
Vu la Droite à l'œuvre dans la Cham-
bre, savent ce qu'il convient de pen-
ser des promesses des candidats sans
étiquette et ce qui se cache derrière
cette prétendue indifférence en ma-
tière de forme de gouvernement. Les
réactionnaires qui ont pensé à les du-
per par des procédés aussi usés que
ceux dont ils font usage ont vraiment
trop spéculé sur la crédulité publique,
et leurs malices sont cousues de fil
trop blanc et trop gros pour qu'on s'y
laisse prendre de nouveau.
Nous considérons donc comme as-
suré que les élections de demain ne
donneront pas satisfaction aux prévi-
sions optimistes des journaux réac-
tionnaires. Sur les quatre-vingt-deux
sièges vacants, soixante-quatre étaient
occupés par des républicains et dix-
huit par des réactionnaires. Sur une
minorité pour ainsi dire déjà réduite
à sa plus simple expression, le parti
républicain ne peut pas songer à ga-
gner beaucoup de terrain. Il peut ce-
pendant en gagner un peu; dans le
Nord, par exemple, où l'un des séna-
teurs sortants est réactionnaire et les
quatre autres républicains; dans
les Landes encore, où une ré-
cente élection partielle s'est terminée
par la victoire d'un républicain et où
les électeurs tiendront sans doute à
débarrasser le Sénat de deux des plus
encombrant réactionnaires.
Ces gains, et quelques autres en-
core, nous les attendons avec con-
fiance et nous sommes certains que le
résultat du scrutin qui va s'ouvrir sera
favorable à la République. C'est un
point important. Mais, ce point ac-
quis, il ne faut pas exagérer la portée
du vote de demain en ce qui touche
l'effet qu'il peut avoir sur l'orienta-
tion de la politique du pays. Cet effet
ne peut être - que très faible, et cela
pour deux raisons.
La première et la plus générale est
que le suffrage à deux et même trois
degrés, d'où émane le Sénat, ne peut
entrer en antagonisme avec le suf-
frage universel. Dans un pays où
chaque citoyen a le droit d'exprimer
lui-même son opinion et de la mani-
fester par ses bulletins de vote, per-
sonne n'a qualité pour exprimer la
pensée d'autrui et pour dire aux
gens : « Je sais mieux que vous ce que
vous voulez, et vous voulez ce qu'il
me convient que vous vouliez, »
La seconde raison est que, à sup-
poser même que les électeurs sénato-
riaux fussent bien les mandataires
du suffrage universel, le titre en ver-
tu duquel cette délégation leur est
donnée est déjà ancien et a perdu
une partie de sa valeur. Les délégués
sénatoriaux, en effet, qui forment la
fraction la plus importante du corps
électoral, sont élus par les conseils
municipaux. Or, l'élection de ceux-ci
remonte à 188A, c'est-à-dire à une
époque où aucune des questions qui
préoccupent aujourd'hui l'opinion pu-
blique n'était soulevée. Les conseillers
généraux, électeurs de droit, ont été
élus, les uns en 1886 et les autres en
1883; les députés enfin, également
électeurs de droit, ont été élus en
1885. Le collège électoral sénatorial
ne répond donc, dans aucune de ses
parties, aux préoccupations actuelles.
Chacun de ceux qui le composent a
son opinion personnelle; mais nul n'a
le droit de dire que cette opinion, ré-
sume sur telle question l'opinion de la
majorité des ê-leeteurs fle ra com-
mune, de son canton ou de son dé-
partement.
C'est même un point auquel il fau-
drait songer, le jour où on revisera la
Constitution ou lorsqu'on voudra, du
moins, s'inquiéter de mettre un peu
d'harmonie dans nos lois organiques.
Elles ont été faites de pièces et de
morcéaux; on les a assemblées tant
bien que mal et plutôt mal que bien ;
de telle sorte que le renouvellement
partiel du Sénat qui, logiquement,
devrait infuser au Sénat un sang nou-
veau et être en quelque sorte la syn-
thèse d'un mouvement d'opinion à un
moment déterminé, en arrive à résumer
dans la pratique le mouvement d'opi-
nion qui se produisait quatre ans au-
paravant. Dans ces conditions, il serait
excessif d'attacher une signification
bien précise aux élections sénatoriales
et d'en tirer un argument bien fort
en faveur d'une orientation politique.
Le XIXe SIÈCLE publiera demain la
Chronique » par M. Paul Ginisty.
CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres absents. — L'élection
législative de la Haute-Saone. -
Les décorations du nouvel
an. — Le budget et la
réforme de la législa-
tion sur les vins.
Les ministres ont tenu une courte délibé-
ration hier matin à l'Elysée, sous la prési-
dence de M. Carnot. Quatre membres du
cabinet étaient absents. MM. Fallières et
Faye, sont actuellement dans le Lot-et-Ga-
ronne où ils vont prendre part aux élec-
tions sénatoriales; M. Viette est dans le
Doubs; M. de Mahy s'est fait excuser en
raison de Pin disposition d'un de ses enfants.
Convocation d'électeurs
M. Sarrien, ministre de l'intérieur, a fait
signer un décret aux termes duquel les
électeurs du département de la Haute-
Saône sont convoqués pour le 29 janvier à
l'effet d'élire un député en remplacement
de M. Noirot, démissionnaire.
-Les autres départements qui ont des siè-
ges de député vacants , la Côte-d'Or, la
Loire et Maine-et-Loire, seront convoqués
ultérieurement avec les départements dans
lesquels des députés seront élus sénateurs
au renouvellement de demain, et où il y
aura lieu, par suite, de faire des élections
législatives.
Les décorations du commerce
M. Dautresme, ministre du commerce et
de l'industrie, a soumis à l'approbation de
M. Carnot la liste des promotions dans l'or-
dre de la Légion d'honneur relevant de
son département ministériel.
Le budget 1888
En dernier lieu, les ministres se sont oc-
cupés du budget. M. Tirard a fait savoir
qu'il se rendrait lundi ou mardi à la com-
mission du budget pour faire connaître ses
propositions.
Comme nous l'avons déjà dit, il ne pré-
sentera pas de projet rectifié. Il prend le
projet de son prédécesseur comme base, et
y introduit quelques modifications, notam-
ment en ce qui concerne les recettes. Sur
ce dèrnier point, il accepte quelques-unes
des propositions de la commission du
budget en ce qui concerne la réforme de
la législation sur les vins et alcools.
LE MINISTÈRE SERBE
Renvoi de la Skoupchtina
(D'UN CORRESPONDANT)
Belgrade, 3 janvier.
Le nouveau ministère a fait connaître
hier à l'Assemblée un programme qui com-
prend la réforme municipale et une loi sur
la presse, le tout dans un sens très autori-
taire.
La déclaration parle aussi de la réorga-
nisation de l'armée et des bonnes relations
avec les puissances.
Après une longue discussion, la Skoupch-
tina a voté un projet d'emprunt de vingt
millions par 120 voix contre 63.
A la fin de la séance, lecture a été don-
née d'un ukase royal qui proroge la
Skoupchtina au 17/29 janvier.
Un coup d'Etat
Belgrade, 3 janvier.
Tous les membres du nouveau cabinet
serbe appartiennent au parti radical à l'ex-
ception de M. Frananovitch, ministre des
affaires étrangères, qui représente l'opinion
progressiste. M. Frananovitch a déjà eu le
portefeuille des affaires étrangères dans le
cabinet Garaschanine ; il est tout à fait fa-
vorable à l'Autriche-Hongrie,
On croit que la Skoupchtina sera dis-
soute.
LES DÉCORATIONS DU NOUVEL AN
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Le Journal officiel publiera ce matin un
décret aux termes duquel sont nommés
dans l'ordre de la Légion d'honneur :
Commandeur. — M. le comte de Monte-
beUo, ambassadeur de la République fran-
çaise à Constantinople.
Ofifciers. — MM. le marquis de Mont-
marin, conseiller d'ambassade à Vienne;
Boyard, consul général de France à Var-
sovie ; Raindre, conseiller d'ambassade à
Berlin; le docteur Albert Robin, professeur
agrégé à la faculté de médecine de Paris.
Chevaliers. — M. Alfred Dumaine, secré-
taire de Ire classe à l'ambassade de France
à Berlin ; Oppelt, consul de 1re classe à Pa-
lerme ; de Cazotte, rédacteur à la direction
des affaires commerciales et consulaires ;
Lemarcband, secrétaire de Ire classe à
l'ambassade de France à Vienne; le vi-
comte Lavaur de Saint-Fortunade, secré-
taire de 1re classe à l'ambassade de France
au Quirinal.
Marcellin Pellet, consul de 1re classe à
Livourne ; le baron de Meneval, secrétaire
de lre classe à la légation de France à Bel-
grade; Laporte, consul de lre classe à Port-
Saïd; Geofroy, consul de 2e classe à Latta-
quie ; le docteur Aruleau, agent consulaire
à Tucumen (République argentine); Léon
Hugonnet, publiciste; Alfred Weil, prési-
dent de la Société française de bienfaisance
de Madrid..
LE SOUS-SECRÉTARIAT
D'ÉTAT AUX COLONIES
Conversation avec M. Pierre Alype. —
Question et interpellation. — L'opi-
nion de la majorité républicai-
ne. — Les résolutions de la
commission du budget.
Nous avons entretenu nos lecteurs du re-
maniement ministériel qui pourrait s'opé-
rer par suite de la résolution de M. de
Mahy de ne pas se laisser imposer de sous-
secrétaire d'Etat aux colonies.
M. Pierre Alype ayant, la veille de la sé-
paration des Chambres, posé à ce sujet une
question au gouvernement, nous avons
tenu à connaitre son opinion et à savoir
s'il avait réellement l'intention dé déposer,
dès la rentrée, une demande d'interpella-
tion, si aucune modification n'était ap-
portée à l'état de choses actuel. ,.
-Ce n'est pas M. de Mahy, nous a dit le
député de l'Inde française, que je vise per-
sonnellement, c'est le principe seul que je
tiens à sauvegarder.
Le ministère des colonies
— L'administration des colonies est, au-
jourd'hui, tellement importante, qu'elle
pourrait suffire amplement à un ministère
spécial. Cependant, nous n'en réclamons
pas la création, car nous comprenons très
bien que ce serait là une dépense trop
considérable pour l'état de nos finances.
Mais si M. de Mahy est un colon, le [pro-
chain ministre qui lui succédera rue
Royale a beaucoup de chance pour être un
marin, de telle sorte que l'administration
des colonies retomberait sous la domina- j
tion militaire dont nous avons eu tant de
peine à nous débarrasser.
Nous avons dû combattre pendant long-
temps pour obtenir l'établissement d'un
sous-secrétariat d'Etat des colonies, et
nous tenons, naturellement à ne pas per-
dre le prix de ces longues années de luttes
par le passage de M. de Mahy au minis-
tère,
Tous les députés des colonies, à part
peut-être M. Gasconi, sont partisans du
maintien du sous-secrétariat d'Etat des
colonies.
La démission dé M. de Mahy
- Mais pensez-vous que M. de Mahy
donne sa démission, ainsi que le bruit en
circule?
— Je ne sais. M. de Mahy a si souvent
proposé de donner sa démission, soit com-
me ministre, soit comme membre de la
commission de l'armée, qu'on ne peut sa-
voir au juste quelles sont ses intentions.
Toutefois, je sais que dans l'une des der-
nières séances du conseil, plusieurs mem-
bres du ministère lui ont fait observer
qu'en réalité il n'avait pas répondu à la
question que je lui avais posée à ce sujet,
se contentant de me déclarer que le gou-
vernement ne s'était pas encore occupe du
maintien ou de la suppression du sous-se-
crétariat d'Etat aux colonies.
Ceci me fait croire, naturellement, qu'il
y a division à ce sujet entre la majorité
du ministère et M. de Mahy, qui se trou-
vera, de la sorte, dans la nécessité de don-
ner sa démission.
L'interpellation de M. Pierre Alype
— Dans le cas contraire, déposeriez-vous
une demande d'interpellation?
— Certainement. Et je ne doute pas de
son plein succès, car aucun ministre ne
peut prendre de sa propre autorité une
mesure semblable, contraire aux décisions
votées par les Chambres.
Je m'explique. Lors de la discussion du
budget de 1887, les Chambres ont rejeté
tous les crédits relatifs aux sous-secrétaires
d'Etat, faisant exception seulement pour
celui des colonies. C'était manifester par
là qu'elles entendaient séparer l'adminis-
tration coloniale de l'administration de la
marine. Les douzièmes provisoires ayant
été votés, le budget de 1887 doit être main-
tenu dans son intégralité.
Le ministère n'avait donc pas qualité
pour se débarrasser, de sa propre autorité,
d'un sous-secrétariat d'Etat maintenu par
les Chambres. Qu'il en demande la sup-
pression lors de la discussion du budget
de 1888, et nous prendrons la mesure qui
nous paraîtra la plus propre à sauvegar-
der nos intérêts 1
Je vous l'ai dit et je tiens à vous le
répéter, il n'y a de ma part aucune attaque
personnelle, ainsi que M. de Mahy a sem-
blé le croire. La meilleure preuve en est
que je ne ferais aucune opposition à M. de
Mahy, s'il consentait à accepter le sous-
secrétariat des colonies.
Mais je crois que M. de Mahy donnera de
préférence sa démission. J'en ai, d'ailleurs,
la preuve en ce que le mouvement des
gouverneurs coloniaux, préparé par M.
Etienne, n'a pas encore été signé par M. de
Mahy. »
L'annexion de Madagascar
Tel est, en substance, l'entretien que
nous avons eu avec M. Pierre Alype, qui est
d'ailleurs, un adversaire de M. de Mahy
sur la question de l'expansion coloniale.
En effet, tandis que ce dernier a toujours
réclamé et réclame encore ,1'annexion de
Madagascar, M. Alype a demandé le main-
tien du statu quo.
Il paraît d'ailleurs que M. de Mahy a l'in-
tention de nommer, comme gouverneur de
la Réunion, M. Cornier, ancien gouverneur,
de la Réunion, qui a été rappelé 4e son
poste par M. de La Porte, alors sous-secré-
taire d'Etat aux colonies, pour n'avoir pas
exécuté ses ordres.
Ajoutons en outre que M. de Mahy a
formé son ministère, à ce qu'on dit., de
tous les partisans de Madagascar, tels que
M. l'amiral Le Timbre, qui a été le précur-
seur de l'expédition contre les Hovas,
M. George Richard) explorateur de l'île
africaine, etc., etc.
LA BANQUE DE L'INDO-CHINE
Nouveau conflit entre M. de Mahy
et ses collègues.
La question du sous-secrétariat d'Etat
n'est pas la seule question sur laquelle
M. de Mahy soit en désaccord avec ses col-
lègues : dans le dernier conseil des minis-
tres, un conflit s'est élevé entre M. Tirard
et M. de Mahy, au sujet d'un décret relatif
à la Banque d'Indo-Chine.
Le privilège de cet établissement expire,
en effet, le 21 janvier prochain, et il y a lieu
d'aviser.
MOUVEMENT JUDICIAIRE
Le Journal officiel a publié, hier matin,
un décret aux termes duquel sont nom-
més :
Conseillers : Â la cour d'Aix, M. Guibert, con-
< geiller à la cour r' Montpellier ; à la cour de
Montpellier. M. Dupré, conseiller à la cour
d'Aii,
Président du tribunal : De Château-Gontier
(Mayenne), M. Robillard, procureur de la Ré-
publique à Mamers, en remplacement de M.
Trémons, admis, sur sa demande, à faire va-
loir ses droits à la retiaite et nommé prési-
dent honoraire.
Vice-président du tribunal : De la Seine, M.
Gillet, juge au même siège, en remplacement
de M. Flogny, décédé.
Procureurs dc"la République : A Mamers (Sar-
the), M. Vallet, procureur de la République à
Saint-Calais ; à Saint-Calais (Sarthe), M. Savi-
dan, substitut de la République à Angers ; à
Rochechouart (Haute-Vienne), M. Villemaud,
substitut du procureur de la République à Li-
moges, en remplacement de M. Martin.
Substituts du procureur de la République : A
Angers (Maine-et-Loire), M. Trébous, substitut
à Saint-Nazaire ; à Saint-Nazaire (Loire-Infé-
rieure), M. Nourrisson, juge suppléant au
Mans; à Limoges (Haute-Vienne), M. Mazeaud,
substitut à Guéret; à Guéret (Creuse), M. Pac-
ton, substitut à Brive; près le tribunal de la
Seine, M. Bombay, substitut il Versailles, en
remplacement de"M. Couturier, qui est nommé
juge ; à Versailles (Seine-et-Oise), M. Seligman,
substitut au Havre; à Montluçon (Allier), M.
Jeanselme, juge au siège de Sisteron, en rem-
placement de M. Gey, qui est nommé juge.
Juges : Au tribunal de la Seine, M. Coutu-
rier, substitut du procureur de la Républi-
que près le même siège; au tribunal de Dun-
kerque (Nord), M. Gilbrin, avocat, docteur en
droit, en remplacement de M. Véziès, décédé ;
au tribunal de Narbonne (Aude), M. Galtier,
juge à Rodez, en remplacement de M. Darti-
guelongue, admis à faire valoir ses droits à
la retraite; au tribunal de Rodez (Aveyron),
M. DubJais, juge à Mostaganem; au tribunal
de Valence (Drôme), M. Corbara, juge d'ins-
truction à Joigny; au tribunal de Joigny
(Yonne), M. Messier, juge à Valence; au tri-
bunal de Briançon (Hautes-Alpes), M. Mallein,
juge suppléant à Grenoble, en remplacement
de M- Baldacci, démissionnaire; au tribunal
de Dax (Landes), M. de Montaut, juge de paix
du canton de la même ville, en remplacement
de M. Grimaldi, démissionnaire; au tribunal
de Sisteron (Basses-Alpes), M. Gey, substitut
du procureur de la République de Montlu-
çon.
Juges suppléants : A Lille, M. Dissart, avocat;
à Lyon, M. Bryon, avocat; à Marseille, M.
Meurs, avocat; à Alais, M. Gaillard, avocat; à
la Rochelle, M. Rambaud, avocat; à Bar-sur-
Aube, M. Ducoudré, avocat; à Beauvais, M.
Laure, avocat; à Chateaubriant, M. Paturet,
juge suppléant à Quimper; à Cosnes, M. De-
boures, avocat; à Compiégne, M. Cad or,
bourges, à Dinan, M. Sergent-Alléaume, avocat ;
avocat ;.
à Domfront, M. Charvet, avocat; à Lectoure,
M. Durand, juge suppléant à Gaillac; àGaillac,
M. Dufaur, avocat ; à Loudéac, M. Hervé, avo-
cat ; à Orthez, M. Ferré, ancien magistrat ; à
Thiers, M. Sclafer de Chabrinhac, avocat.
Juges d'instruction : Sont chargés de l'ins-
truction les juges suivants :
M. Meurs à Marseille ; M. George à Autun ;
M. Billard à Baume-les-Dames; M. Paturet, a
Chateaubriant; M. Messier à Joigny; M. Du-
rand à Lectoure ; M. Aubert à Semur.
L'ABDICATION DU KRONPRINZ
Le prince résiste
(D'VN CORRESPONDANT)
Berlin, 3 janvier.
Je tiens de source certaine que le prince
impérial a refusé son assentiment à tout
projet ayant pour but d'instituer une
régence en cas de mort de l'empereur, et
de faire passer ainsi l'autorité, impériale
entre les mains de M. de Bismarck, à l'ex-
clusion de l'héritier direct.
LES DOCUMENTS FALSIFIÉS
Perfidies allemandes
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 3 janvier.
La Gazette de Cologne insinue que M.
Ouroussoff, ministre plénipotentiaire de
Russie à Bruxelles, pourrait bien être l'au-
teur des documents falsifiés.
Cette accusation ne repose sur rien de
réel, et n'a sans doute d'autre raison que
le besoin de discréditer un diplomate hos-
tile à la politique allemande.
LES GÉNÉRAUX DE COLOMB
ET DE GALLIFFET
Une grand'croix.—Retraite du général
de Colomb. — La présidence de la
commission supérieure de clas-
sement.
L'élévation de M. le général de Colomb à
la dignité de grand-croix de la Légion
d'honneur indique que le gouvernement
n'a pas l'intention de lui appliquer la dis-
position légale qui permet de conserver
dans la première section de l'état-major
général, sans limite d'âge, un géné-
ral de division, ayant exercé avec dis-
tinction un commandement en chef en
présence de l'ennemi, et de le maintenir
en activité de service jusqu'à l'âge de
soixante-dix ans.
On avait pourtant affirmé que cette fa-
veur serait faite au commandant actuel du
15e corps d'armée, tant pour le récompen-
ser des services qu'il a rendus pendant la
guerre de 1870-1871, que pour ne pas re-
mettre la présidence de la commission su-
périeure de classement au général de Gal-
liffet.
On sait que celui-ci, après avoir aban-
donné volontairement le commandement
d'un corps d'armée en février 1885 et après
avoir été remplacé à la présidence du co-
mité de la cavalerie, n'avait plus conservé
que son titre de membre du conseil supé-
rieur de la guerre et du comité de défense
nationale, qui lui confère le droit à la
plume blanche du commandant en chef et
lui assure un commandement de première
importance en cas de guerre.
Le décret du général Ferron
Il y a deux mois, le général Ferron,
ayant fait signer un décret qui donne aux
membres du conseil supérieur de la guerre
non pourvus d'un commandement de corps
d'armée le droit de faire dorénavant par-
tie de la commission supérieure de classe-
ment, le général de Galliffet y entra, en
même temps que les généraux de Miri bel
et Bressonnet.
Le général de Galliffet, bien que l'un des
plus jeunes généraux de division, puis-
qu'il n'aura cinquante-sept ans que le 23
de ce mois, figure cependant tout à fait en
tête de la liste des officiers de son grade.
Sa nomination remonte au 3 mai 1875. Il
n'a devant lui que les généraux Wolff et
de Colomb. Le premier passant au cadre
de réserve le 6 juin prochain, et le second
le 6 du mois présent, il en résulte que le
général de Galliffet va exercer la prési-
dence de la commission supérieure de
classement jusqu'en 1895, cette présidence
revenant de droit au plus ancien dAfcs mem-
bres de la commission.
LA VIE DE PARIS
-
Le ministère a décoré, pour le Jour de
FAn, un certain nombre de nos confrères
en journalisme, à qui je présente mon
compliment. De ceux-ci, on ne dira pas
qu'ils ont acheté leur bout de iuban :
car la croix, pour les lettrés, a juste-
ment ce joli côté, qu'elle récompense des
mérites qui n'ont rien à faire avec l'ar-
gent. Pour beaucoup, elle est même une
sorte de compensation équitable aux dif-
ficultés de la vie. Ces distinctions accor-
dées à des journalistes ont encore cela
de bon , de montrer que notre métier
n'est pas un métier inférieur à d'autres
professions libérales et que livre, revue,
feuille volante, tout est bon pour l'écri-
vain qui a du talent et de l'honnêteté. Il
n'est pas mauvais d'affirmer ces choses-
là, puisqu'il y a des gens qui les nient
ou, du moins, ne veulent pas les recon-
naître.
Quelque plaisir que m'ait causé la dis-
tinction accordée si justement à mon
ami M. Lemaître, mes confrères, tous
plus ou moins connus du public et ayant
des lecteurs par milliers, me permettront
de me réjouir surtout de la distinction
qui a été chercher M. A. Mérat. Celui-ci
est un poète, rien qu'un poète, et notre
temps est très dur pour les poètes. En
réalité, ils sont trop nombreux et ils ont
trop de talent. Trois ou quatre noms
flamboient, comme des soleils, au-dessus
de notre siècle littéraire. Quand on voit
la grande renommée de V. Hugo, de La-
martine, de Musset, on se dit que notre
époque est bonne aux poètes. Mais ces
gloires gourmandes n'ont plus laissé de
place. Les poetœ minorées sont étrange-
ment sacrifiés. Jadis, un sonnet rendait
son auteur célèbre. Si on ne lit plus cer-
tains poètes du dix-septième et du dix-
huitième siècles, du moins nous avons
tous appris leurs noms.
Aujourd'hui, c'est à peine si cinq ou
six volumes de vers, pleins de talent,
tirent leur auteur de l'obscurité, et en-
core pour les seuls lettrés! C'est là l'in-
convénient de la perfection où a été
poussée la connaissance des rhythmes. Ce
qui nous paraissait jadis une trouvaille,
presque un coup de génie, ne nous
étonne plus guère. Je ne crois pas dire
une hérésie en prétendant que si les
Orientales paraissaient aujourd'hui, on
n'y ferait peut-être pas très attention. ;
Et dire qu'un sonnet manuscrit émouvait
iadis Paris!
,,-- Parmi les poetœ minores que la foule
ne connaît pas assez, saturée qu'elle est
de poésies, M. A. Mérat occupe un rang
très distingué. Il a publié plusieurs vo-
lumes, trois, entre autres, de sonnets.
Mais je ne m'attacherai un moment qu'à
un de ses derniers ouvrages, les Poëmes
de Paris, parce que ce livre répond à une
série de sensations et d'idées que j'ai
éprouvées et connues. Je sais un grand
amoureux de Paris, un grand flâneur,
aimant à aller par les rues et qui vou-
drais être partout. On discutait, ces
jours-ci, dans un journal, la question de
savoir si un homme de lettres doit aller
dans le monde. Je crois que oui.
Non pas qu'on y trouve beaucoup d'i-
dées : la solitude et les livres suffisent à
la naissance des idées. Mais on y rencon-
tre des sensations, des impressions, une
sorte de pittoresque moral qui ne peut
exister qu'à l'état objectif. Seulement,
le monde ne suffit pas : il faut y joindre
la rue, avec sa vie particulière, selon les
jours, les heures, les quartiers; la rue, où
l'on découvre toujours quelque chose,
quand on sait bien y regarder; et à la
rue, j'ajoute le théâtre, le café, le restau-
rant; la brasserie même. Drames, comé-
dies, élégies, idylles, on n'a — comme on
dit-qu'à se baisser pour en prendre.
Si je savais écrire en vers, comme je
me plairais à composer, ici, des tableaux
de la vie de Paris, ainsi que fait M. A. Mé-
rat! Il n'est pas de jour où je ne ressente
quelqu'une de ces émotions qu'il décrit;
il n'est pas d'heure où je ne constate
combien il y a de poésie - éparse autour
de nous. Le tout est de savoir flâner.
C'est l'art où excelle le poète. Il va voir le
Salon de peinture; mais avec quelles dé-
lices il en sort, pour regarder sur la porte
entrer les femmes en belles toilettes
éclatantes sous les premiers soleils de
l'été! Croyant, peut-être médiocre, il
fréquente la Madeleine, le dimanche, à
l'heure de midi, suivant de l'œil les pa-
resseuses et tâchant de surprendre le se-
cret des confidences qu'une jolie Pari-
sienne va faire à Dieu.
C'est le panorama du Bois, les jours où
il y a comme une grande première pour
le Paris des habitués, qui se retrouve. Le
théâtre, avec ses visions apparues dans
les loges, le foyer où les costumes évo-
quent les souvenirs lointains, et le pati-
nage, et les devantures même des bouti-
ques, qui ont leur philosophie, et les ca-
barets de nuit, les enterrements, les pe-
tits déménagements au jour du terme, le
bal à Montmartre, tout est prétexte au
poète pour décrire, philosopher, par-des-
sus tout pour être ému. Cette faculté
d'émotion devant des choses simples est,
peut-être, une des nouveautés les plus
réelles de l'art moderne.
Louis XIV n'était pas seul de son avis
quand il traitait de magots les délicieuses
figurines des Flamands et des Hollandais
dans leurs intérieurs. Ce n'est que de-
puis peu de temps qu'on a fini par s'a-
percevoir du charme des petites choses,
de la grâce des petites gens, et que la vie
des humbles a éveillé une pitié émue.
Un descriptif admirable, comme Cha-
teaubriand, a passé sans les voir devant
les paysages de Paris. On dirait que pas
une fois, levant les yeux, il n'a aperçu
entrG deux toits le bleu pâli des ciels de
pÏintemps; que, pas une fois, allant à
J!Académie. il ne s'est arrêté sur un des
ponts de la Seine, à l'heure où le soleil
baisse et dore tout autour de lui.
Certes, je ne fais pas fi d" gmnds aspects
delà nature. Mais il y manque quel que cho-
se, et si je comprends qu'on aille en Suisse
admirer les montagnes et les lacs, je plains
ceux qui n'ont jamais grimpé sur la butte
Montmartre. Si j'avais à choisir, je croig
bien que j'aimerais mieux la vue du
Moulin de la Galette que celle du Righi
Kulm. Car, en bas, on a Paris, ce mystère
et ce charme, ce bois sacré des idées, cette
forêt vierge des sensations, dont on parle
sans cesse, avec ce sentiment qu'on n'eu
dira jamais tout, ni la moitié, ni la
quart, et où tout arrive, même qu'un
homme fasse de jolis vers et qu'on le dé.
core pour cela.
Henry Fouquier.
LES DÉSERTEURS FRANÇAIS
Nouvelle pétition au président de 14
République.
(D'UN CORRESPONDANT)
Jersey, 3 janvier.
Un certain nombre de déserteurs frarw*
çais préparent une pétition au président de
la # République, pour lui demander la per-
mission de rentrer en France et d'accom-
plir leur service militaire sans encourir de
punition.
LA QUESTION DES CUIVRES
LETTRE
DE LA CHAMBRE SYNDICALE
DES FONDEURS
La situation du marché des métaux.
L'éloquence des chiffres. — Les
conséquences de l'accaparement.
- Nécessité de l'union.
La nausse extraordinaire des cuivrei
continue à préoccuper le monde industriel
et financier. Le XIXe Siècle a publié sur ca
sujet, dans son numéro daté du vendredi
30 décembre, les explications données fi
un de nos rédacteurs par M. Secrétan
président de la Société industrielle et com..
merciale des métaux. D'après lui , cettft
hausse n'était « le fait d'aucun syndical
français; elle n'était pas l'œuvre de finan->:
ciers et d'industriels associés » ; mais elle'
aurait pour résultat de « créer en France
un marché des métaux précieux » et « une
augmentation de la.fortune publique ».
En réponse aux explications de M. Se^î
crétan, nous avons reçu d'une importante
maison de fonderie une protestation qutJ!.
nous avons publiée dans notre numéro
datée du 1er janvier.
Enfin nous recevons aujourd'hui, de la
Chambre syndicale des fondeurs en cuivra
et en bronze de Paris, la lettre suivante :
Monsieur le directeur du XIX* Siècle,
Vous avez l'eJaté,ces temps derniers, dans
différents articles parus dans votre estimas
ble journal, les incidents qui se sont pro.
duits par suite de notés parues dans Io
journal le Temps, notes contradictoires à*
deux jours de distance.
L'objectif étant l'entente entre un groupe
financier et un groupe industriel pour laf*
hausse des cuivres, il importe, pour éclair-'
cir l'incident, de vous fournir ci-après
quelques documents irréfutables établis-
sant exactement la situation du marché
des métaux : y
Qu'il y ait eu entente ou non et consti'
tution plus ou moins vraie d'un consor-
tium, nous n'avons pas à insister sur
ce point; nous ne considérons que les
faits présents, et, nous basant sur les
cours pratiqués l'année dernière et cette,
année, il en ressort une différence. tellép
que l'éloquence brutale des chiffres de*
vient indiscutable. En effet, les cours deo'
l'année dernière et ceux actuels, à pareille
époque, sont, ainsi que vous l'avez d
signalé, d'une différence de cent po.
cent.
Le cours des cuivres, suivant la cote ofW
cielle en novembre et en décembre 1886,
était en moyenne de 110 fr. les 100 kil. pour
les lingots Chili et autres marques; il es t
actuellement de SI,'» fr. pour les mêmes
marques, et ce métal continue à monteri
et un chiffre important de transactions
s'est opéré dans les dernières semaines
des prix toujours plus élever.
Cette situation du marché des métaux esti
absolument anormale ; en effet, les coursé
sont en augmentation alors que la consom.J
mationestplus que réduite et les transactions
ont plutôt un caractère commercial entre
marchands, qu'un caractère de vente nor-
male de marchand à consommateur. - U.
s'ensuit que le marché se trouve absolu-
ment entre les mains de spéculateurs.
Que ce soit Paul, que ce soit Pierre, qu'ils
y ait eu ou qu'il n'y ait pas eu de consor-
tium ou entente, il n'en est pas moins vrai,et
nous le répétons, que le marché est abso*-
lument dévoyé, et il serait bien téméraire-
de prédire les conséquences d'une pareille
situation.
Situation qui, examinée au point de vue-
actuel, a causé de graves préjudices aux
nombreux industriels faisant emploi de
cette matière et se trouvant, pour la plui
part. pris au dépourvu et obligés par celii
même de subir l'augmentation immédiate
et brutale des métaux, sans pouvoir agir
de réciprocité auprès de leurs clients aveo,
lesquels ils sont liés par des marchés plus
ou moins importants et d'une durée varia-
ble, tels que les marchés annuels avec lea
compagnies de chemins de fer et l'Etat.
Sans citer sur ce point des faits par-
ticuliers, pour lesquels nous tenonS"
des documents à votre disposition, nous
nous contenterons de vous signaler l'exem-
ple suivant :
« Tel industriel fondeur livre par mar*
ché des produits de bronze moulé au
titre à 137 francs les 100 kiloget les vielme
métaux de cette nature, hors service, va-
lent 157 francs, soit une différence en moinst
de 20 francs par 100 kilog, rien que sur la
métal, sans compter la façon du travail e11
des manipulations diverses ! »
Cet exemple étant suffisamment élo-
quent, nous croyons superflu de vous en
citer d'autres, très et trop nombreux.
Pour résumer la situation, nous ajoute-
rons que les conséquences de cet accapa-
rement général du marché peuvent amener
de graves désastres dans le monde indus-.
triel à un moment où nous aurions besoin
de concentrer toutes nos forces pour noua
préparer dignement à fêter le glorieux:
centenaire ; la grande Exposition qQ,
1889.
Veuillez agréer, monsieur le directeur,
l'assurance dé notre considération dis-
tinguée. 1
Pour la Chambre syndicale des
; fondeurs tîn cuivre de Paris,
- T«e président* Charles LEUMANN.
CINQ Centimes — pana et Départements - CINQ Centimes
Jeudi 5 janvier 1888.
LE 1 SIECLE
JOURNAL RÉPUBLICAIN
RÉDACTION
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DIRECTEUR POLITIQUE
A. - ÉDOUARD PORTALIS
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ABDICATION DU KRONPRINZ
Incendie de la fabrique de pianos Erard
L'AFFAIRE D'ANOLAU-RAT AIII
DEVANT LA COUR D'APPEL
LE SCRUTIN
DE DEMAIN
Nous avons déjà dit quelle impor-
tance s'attache aux élections sénato-
riales de demain, et nous avons mis
les électeurs en garde contre les ma-
nœuvres des réactionnaires. Ceux-ci,
recourant de nouveau aux procédés
qui leur ont si bien réussi en 1885,
présentent presque partout des can-
didats et ont le plus grand soin de ne
pas montrer le moindre bout de l'é-
tendard monarchique. Tous indis-
tinctement ils laissent entendre qu'ils
acceptent le gouvernement établi,
et, devant de promesses qu'ils adres-
sent aux électeurs, de tant d'enga-
gements qu'ils prennent de faire
prospérer l'agriculture et de mettre
les budgets en excédent, aucun ne
vise une Irestauration monarchiaue.
C'est cependant dans le sens d'une
adhésion à la monarchie qu'ils ne
manqueraient pas d'interpréter le ré-
sultat du scrutin, si, par impossible,
ils remportaient quelques succès, ainsi
qu'ils l'ont déjà fait après les élections
législatives. Mais les électeurs, qui ont
Vu la Droite à l'œuvre dans la Cham-
bre, savent ce qu'il convient de pen-
ser des promesses des candidats sans
étiquette et ce qui se cache derrière
cette prétendue indifférence en ma-
tière de forme de gouvernement. Les
réactionnaires qui ont pensé à les du-
per par des procédés aussi usés que
ceux dont ils font usage ont vraiment
trop spéculé sur la crédulité publique,
et leurs malices sont cousues de fil
trop blanc et trop gros pour qu'on s'y
laisse prendre de nouveau.
Nous considérons donc comme as-
suré que les élections de demain ne
donneront pas satisfaction aux prévi-
sions optimistes des journaux réac-
tionnaires. Sur les quatre-vingt-deux
sièges vacants, soixante-quatre étaient
occupés par des républicains et dix-
huit par des réactionnaires. Sur une
minorité pour ainsi dire déjà réduite
à sa plus simple expression, le parti
républicain ne peut pas songer à ga-
gner beaucoup de terrain. Il peut ce-
pendant en gagner un peu; dans le
Nord, par exemple, où l'un des séna-
teurs sortants est réactionnaire et les
quatre autres républicains; dans
les Landes encore, où une ré-
cente élection partielle s'est terminée
par la victoire d'un républicain et où
les électeurs tiendront sans doute à
débarrasser le Sénat de deux des plus
encombrant réactionnaires.
Ces gains, et quelques autres en-
core, nous les attendons avec con-
fiance et nous sommes certains que le
résultat du scrutin qui va s'ouvrir sera
favorable à la République. C'est un
point important. Mais, ce point ac-
quis, il ne faut pas exagérer la portée
du vote de demain en ce qui touche
l'effet qu'il peut avoir sur l'orienta-
tion de la politique du pays. Cet effet
ne peut être - que très faible, et cela
pour deux raisons.
La première et la plus générale est
que le suffrage à deux et même trois
degrés, d'où émane le Sénat, ne peut
entrer en antagonisme avec le suf-
frage universel. Dans un pays où
chaque citoyen a le droit d'exprimer
lui-même son opinion et de la mani-
fester par ses bulletins de vote, per-
sonne n'a qualité pour exprimer la
pensée d'autrui et pour dire aux
gens : « Je sais mieux que vous ce que
vous voulez, et vous voulez ce qu'il
me convient que vous vouliez, »
La seconde raison est que, à sup-
poser même que les électeurs sénato-
riaux fussent bien les mandataires
du suffrage universel, le titre en ver-
tu duquel cette délégation leur est
donnée est déjà ancien et a perdu
une partie de sa valeur. Les délégués
sénatoriaux, en effet, qui forment la
fraction la plus importante du corps
électoral, sont élus par les conseils
municipaux. Or, l'élection de ceux-ci
remonte à 188A, c'est-à-dire à une
époque où aucune des questions qui
préoccupent aujourd'hui l'opinion pu-
blique n'était soulevée. Les conseillers
généraux, électeurs de droit, ont été
élus, les uns en 1886 et les autres en
1883; les députés enfin, également
électeurs de droit, ont été élus en
1885. Le collège électoral sénatorial
ne répond donc, dans aucune de ses
parties, aux préoccupations actuelles.
Chacun de ceux qui le composent a
son opinion personnelle; mais nul n'a
le droit de dire que cette opinion, ré-
sume sur telle question l'opinion de la
majorité des ê-leeteurs fle ra com-
mune, de son canton ou de son dé-
partement.
C'est même un point auquel il fau-
drait songer, le jour où on revisera la
Constitution ou lorsqu'on voudra, du
moins, s'inquiéter de mettre un peu
d'harmonie dans nos lois organiques.
Elles ont été faites de pièces et de
morcéaux; on les a assemblées tant
bien que mal et plutôt mal que bien ;
de telle sorte que le renouvellement
partiel du Sénat qui, logiquement,
devrait infuser au Sénat un sang nou-
veau et être en quelque sorte la syn-
thèse d'un mouvement d'opinion à un
moment déterminé, en arrive à résumer
dans la pratique le mouvement d'opi-
nion qui se produisait quatre ans au-
paravant. Dans ces conditions, il serait
excessif d'attacher une signification
bien précise aux élections sénatoriales
et d'en tirer un argument bien fort
en faveur d'une orientation politique.
Le XIXe SIÈCLE publiera demain la
Chronique » par M. Paul Ginisty.
CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres absents. — L'élection
législative de la Haute-Saone. -
Les décorations du nouvel
an. — Le budget et la
réforme de la législa-
tion sur les vins.
Les ministres ont tenu une courte délibé-
ration hier matin à l'Elysée, sous la prési-
dence de M. Carnot. Quatre membres du
cabinet étaient absents. MM. Fallières et
Faye, sont actuellement dans le Lot-et-Ga-
ronne où ils vont prendre part aux élec-
tions sénatoriales; M. Viette est dans le
Doubs; M. de Mahy s'est fait excuser en
raison de Pin disposition d'un de ses enfants.
Convocation d'électeurs
M. Sarrien, ministre de l'intérieur, a fait
signer un décret aux termes duquel les
électeurs du département de la Haute-
Saône sont convoqués pour le 29 janvier à
l'effet d'élire un député en remplacement
de M. Noirot, démissionnaire.
-Les autres départements qui ont des siè-
ges de député vacants , la Côte-d'Or, la
Loire et Maine-et-Loire, seront convoqués
ultérieurement avec les départements dans
lesquels des députés seront élus sénateurs
au renouvellement de demain, et où il y
aura lieu, par suite, de faire des élections
législatives.
Les décorations du commerce
M. Dautresme, ministre du commerce et
de l'industrie, a soumis à l'approbation de
M. Carnot la liste des promotions dans l'or-
dre de la Légion d'honneur relevant de
son département ministériel.
Le budget 1888
En dernier lieu, les ministres se sont oc-
cupés du budget. M. Tirard a fait savoir
qu'il se rendrait lundi ou mardi à la com-
mission du budget pour faire connaître ses
propositions.
Comme nous l'avons déjà dit, il ne pré-
sentera pas de projet rectifié. Il prend le
projet de son prédécesseur comme base, et
y introduit quelques modifications, notam-
ment en ce qui concerne les recettes. Sur
ce dèrnier point, il accepte quelques-unes
des propositions de la commission du
budget en ce qui concerne la réforme de
la législation sur les vins et alcools.
LE MINISTÈRE SERBE
Renvoi de la Skoupchtina
(D'UN CORRESPONDANT)
Belgrade, 3 janvier.
Le nouveau ministère a fait connaître
hier à l'Assemblée un programme qui com-
prend la réforme municipale et une loi sur
la presse, le tout dans un sens très autori-
taire.
La déclaration parle aussi de la réorga-
nisation de l'armée et des bonnes relations
avec les puissances.
Après une longue discussion, la Skoupch-
tina a voté un projet d'emprunt de vingt
millions par 120 voix contre 63.
A la fin de la séance, lecture a été don-
née d'un ukase royal qui proroge la
Skoupchtina au 17/29 janvier.
Un coup d'Etat
Belgrade, 3 janvier.
Tous les membres du nouveau cabinet
serbe appartiennent au parti radical à l'ex-
ception de M. Frananovitch, ministre des
affaires étrangères, qui représente l'opinion
progressiste. M. Frananovitch a déjà eu le
portefeuille des affaires étrangères dans le
cabinet Garaschanine ; il est tout à fait fa-
vorable à l'Autriche-Hongrie,
On croit que la Skoupchtina sera dis-
soute.
LES DÉCORATIONS DU NOUVEL AN
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Le Journal officiel publiera ce matin un
décret aux termes duquel sont nommés
dans l'ordre de la Légion d'honneur :
Commandeur. — M. le comte de Monte-
beUo, ambassadeur de la République fran-
çaise à Constantinople.
Ofifciers. — MM. le marquis de Mont-
marin, conseiller d'ambassade à Vienne;
Boyard, consul général de France à Var-
sovie ; Raindre, conseiller d'ambassade à
Berlin; le docteur Albert Robin, professeur
agrégé à la faculté de médecine de Paris.
Chevaliers. — M. Alfred Dumaine, secré-
taire de Ire classe à l'ambassade de France
à Berlin ; Oppelt, consul de 1re classe à Pa-
lerme ; de Cazotte, rédacteur à la direction
des affaires commerciales et consulaires ;
Lemarcband, secrétaire de Ire classe à
l'ambassade de France à Vienne; le vi-
comte Lavaur de Saint-Fortunade, secré-
taire de 1re classe à l'ambassade de France
au Quirinal.
Marcellin Pellet, consul de 1re classe à
Livourne ; le baron de Meneval, secrétaire
de lre classe à la légation de France à Bel-
grade; Laporte, consul de lre classe à Port-
Saïd; Geofroy, consul de 2e classe à Latta-
quie ; le docteur Aruleau, agent consulaire
à Tucumen (République argentine); Léon
Hugonnet, publiciste; Alfred Weil, prési-
dent de la Société française de bienfaisance
de Madrid..
LE SOUS-SECRÉTARIAT
D'ÉTAT AUX COLONIES
Conversation avec M. Pierre Alype. —
Question et interpellation. — L'opi-
nion de la majorité républicai-
ne. — Les résolutions de la
commission du budget.
Nous avons entretenu nos lecteurs du re-
maniement ministériel qui pourrait s'opé-
rer par suite de la résolution de M. de
Mahy de ne pas se laisser imposer de sous-
secrétaire d'Etat aux colonies.
M. Pierre Alype ayant, la veille de la sé-
paration des Chambres, posé à ce sujet une
question au gouvernement, nous avons
tenu à connaitre son opinion et à savoir
s'il avait réellement l'intention dé déposer,
dès la rentrée, une demande d'interpella-
tion, si aucune modification n'était ap-
portée à l'état de choses actuel. ,.
-Ce n'est pas M. de Mahy, nous a dit le
député de l'Inde française, que je vise per-
sonnellement, c'est le principe seul que je
tiens à sauvegarder.
Le ministère des colonies
— L'administration des colonies est, au-
jourd'hui, tellement importante, qu'elle
pourrait suffire amplement à un ministère
spécial. Cependant, nous n'en réclamons
pas la création, car nous comprenons très
bien que ce serait là une dépense trop
considérable pour l'état de nos finances.
Mais si M. de Mahy est un colon, le [pro-
chain ministre qui lui succédera rue
Royale a beaucoup de chance pour être un
marin, de telle sorte que l'administration
des colonies retomberait sous la domina- j
tion militaire dont nous avons eu tant de
peine à nous débarrasser.
Nous avons dû combattre pendant long-
temps pour obtenir l'établissement d'un
sous-secrétariat d'Etat des colonies, et
nous tenons, naturellement à ne pas per-
dre le prix de ces longues années de luttes
par le passage de M. de Mahy au minis-
tère,
Tous les députés des colonies, à part
peut-être M. Gasconi, sont partisans du
maintien du sous-secrétariat d'Etat des
colonies.
La démission dé M. de Mahy
- Mais pensez-vous que M. de Mahy
donne sa démission, ainsi que le bruit en
circule?
— Je ne sais. M. de Mahy a si souvent
proposé de donner sa démission, soit com-
me ministre, soit comme membre de la
commission de l'armée, qu'on ne peut sa-
voir au juste quelles sont ses intentions.
Toutefois, je sais que dans l'une des der-
nières séances du conseil, plusieurs mem-
bres du ministère lui ont fait observer
qu'en réalité il n'avait pas répondu à la
question que je lui avais posée à ce sujet,
se contentant de me déclarer que le gou-
vernement ne s'était pas encore occupe du
maintien ou de la suppression du sous-se-
crétariat d'Etat aux colonies.
Ceci me fait croire, naturellement, qu'il
y a division à ce sujet entre la majorité
du ministère et M. de Mahy, qui se trou-
vera, de la sorte, dans la nécessité de don-
ner sa démission.
L'interpellation de M. Pierre Alype
— Dans le cas contraire, déposeriez-vous
une demande d'interpellation?
— Certainement. Et je ne doute pas de
son plein succès, car aucun ministre ne
peut prendre de sa propre autorité une
mesure semblable, contraire aux décisions
votées par les Chambres.
Je m'explique. Lors de la discussion du
budget de 1887, les Chambres ont rejeté
tous les crédits relatifs aux sous-secrétaires
d'Etat, faisant exception seulement pour
celui des colonies. C'était manifester par
là qu'elles entendaient séparer l'adminis-
tration coloniale de l'administration de la
marine. Les douzièmes provisoires ayant
été votés, le budget de 1887 doit être main-
tenu dans son intégralité.
Le ministère n'avait donc pas qualité
pour se débarrasser, de sa propre autorité,
d'un sous-secrétariat d'Etat maintenu par
les Chambres. Qu'il en demande la sup-
pression lors de la discussion du budget
de 1888, et nous prendrons la mesure qui
nous paraîtra la plus propre à sauvegar-
der nos intérêts 1
Je vous l'ai dit et je tiens à vous le
répéter, il n'y a de ma part aucune attaque
personnelle, ainsi que M. de Mahy a sem-
blé le croire. La meilleure preuve en est
que je ne ferais aucune opposition à M. de
Mahy, s'il consentait à accepter le sous-
secrétariat des colonies.
Mais je crois que M. de Mahy donnera de
préférence sa démission. J'en ai, d'ailleurs,
la preuve en ce que le mouvement des
gouverneurs coloniaux, préparé par M.
Etienne, n'a pas encore été signé par M. de
Mahy. »
L'annexion de Madagascar
Tel est, en substance, l'entretien que
nous avons eu avec M. Pierre Alype, qui est
d'ailleurs, un adversaire de M. de Mahy
sur la question de l'expansion coloniale.
En effet, tandis que ce dernier a toujours
réclamé et réclame encore ,1'annexion de
Madagascar, M. Alype a demandé le main-
tien du statu quo.
Il paraît d'ailleurs que M. de Mahy a l'in-
tention de nommer, comme gouverneur de
la Réunion, M. Cornier, ancien gouverneur,
de la Réunion, qui a été rappelé 4e son
poste par M. de La Porte, alors sous-secré-
taire d'Etat aux colonies, pour n'avoir pas
exécuté ses ordres.
Ajoutons en outre que M. de Mahy a
formé son ministère, à ce qu'on dit., de
tous les partisans de Madagascar, tels que
M. l'amiral Le Timbre, qui a été le précur-
seur de l'expédition contre les Hovas,
M. George Richard) explorateur de l'île
africaine, etc., etc.
LA BANQUE DE L'INDO-CHINE
Nouveau conflit entre M. de Mahy
et ses collègues.
La question du sous-secrétariat d'Etat
n'est pas la seule question sur laquelle
M. de Mahy soit en désaccord avec ses col-
lègues : dans le dernier conseil des minis-
tres, un conflit s'est élevé entre M. Tirard
et M. de Mahy, au sujet d'un décret relatif
à la Banque d'Indo-Chine.
Le privilège de cet établissement expire,
en effet, le 21 janvier prochain, et il y a lieu
d'aviser.
MOUVEMENT JUDICIAIRE
Le Journal officiel a publié, hier matin,
un décret aux termes duquel sont nom-
més :
Conseillers : Â la cour d'Aix, M. Guibert, con-
< geiller à la cour r' Montpellier ; à la cour de
Montpellier. M. Dupré, conseiller à la cour
d'Aii,
Président du tribunal : De Château-Gontier
(Mayenne), M. Robillard, procureur de la Ré-
publique à Mamers, en remplacement de M.
Trémons, admis, sur sa demande, à faire va-
loir ses droits à la retiaite et nommé prési-
dent honoraire.
Vice-président du tribunal : De la Seine, M.
Gillet, juge au même siège, en remplacement
de M. Flogny, décédé.
Procureurs dc"la République : A Mamers (Sar-
the), M. Vallet, procureur de la République à
Saint-Calais ; à Saint-Calais (Sarthe), M. Savi-
dan, substitut de la République à Angers ; à
Rochechouart (Haute-Vienne), M. Villemaud,
substitut du procureur de la République à Li-
moges, en remplacement de M. Martin.
Substituts du procureur de la République : A
Angers (Maine-et-Loire), M. Trébous, substitut
à Saint-Nazaire ; à Saint-Nazaire (Loire-Infé-
rieure), M. Nourrisson, juge suppléant au
Mans; à Limoges (Haute-Vienne), M. Mazeaud,
substitut à Guéret; à Guéret (Creuse), M. Pac-
ton, substitut à Brive; près le tribunal de la
Seine, M. Bombay, substitut il Versailles, en
remplacement de"M. Couturier, qui est nommé
juge ; à Versailles (Seine-et-Oise), M. Seligman,
substitut au Havre; à Montluçon (Allier), M.
Jeanselme, juge au siège de Sisteron, en rem-
placement de M. Gey, qui est nommé juge.
Juges : Au tribunal de la Seine, M. Coutu-
rier, substitut du procureur de la Républi-
que près le même siège; au tribunal de Dun-
kerque (Nord), M. Gilbrin, avocat, docteur en
droit, en remplacement de M. Véziès, décédé ;
au tribunal de Narbonne (Aude), M. Galtier,
juge à Rodez, en remplacement de M. Darti-
guelongue, admis à faire valoir ses droits à
la retraite; au tribunal de Rodez (Aveyron),
M. DubJais, juge à Mostaganem; au tribunal
de Valence (Drôme), M. Corbara, juge d'ins-
truction à Joigny; au tribunal de Joigny
(Yonne), M. Messier, juge à Valence; au tri-
bunal de Briançon (Hautes-Alpes), M. Mallein,
juge suppléant à Grenoble, en remplacement
de M- Baldacci, démissionnaire; au tribunal
de Dax (Landes), M. de Montaut, juge de paix
du canton de la même ville, en remplacement
de M. Grimaldi, démissionnaire; au tribunal
de Sisteron (Basses-Alpes), M. Gey, substitut
du procureur de la République de Montlu-
çon.
Juges suppléants : A Lille, M. Dissart, avocat;
à Lyon, M. Bryon, avocat; à Marseille, M.
Meurs, avocat; à Alais, M. Gaillard, avocat; à
la Rochelle, M. Rambaud, avocat; à Bar-sur-
Aube, M. Ducoudré, avocat; à Beauvais, M.
Laure, avocat; à Chateaubriant, M. Paturet,
juge suppléant à Quimper; à Cosnes, M. De-
boures, avocat; à Compiégne, M. Cad or,
bourges, à Dinan, M. Sergent-Alléaume, avocat ;
avocat ;.
à Domfront, M. Charvet, avocat; à Lectoure,
M. Durand, juge suppléant à Gaillac; àGaillac,
M. Dufaur, avocat ; à Loudéac, M. Hervé, avo-
cat ; à Orthez, M. Ferré, ancien magistrat ; à
Thiers, M. Sclafer de Chabrinhac, avocat.
Juges d'instruction : Sont chargés de l'ins-
truction les juges suivants :
M. Meurs à Marseille ; M. George à Autun ;
M. Billard à Baume-les-Dames; M. Paturet, a
Chateaubriant; M. Messier à Joigny; M. Du-
rand à Lectoure ; M. Aubert à Semur.
L'ABDICATION DU KRONPRINZ
Le prince résiste
(D'VN CORRESPONDANT)
Berlin, 3 janvier.
Je tiens de source certaine que le prince
impérial a refusé son assentiment à tout
projet ayant pour but d'instituer une
régence en cas de mort de l'empereur, et
de faire passer ainsi l'autorité, impériale
entre les mains de M. de Bismarck, à l'ex-
clusion de l'héritier direct.
LES DOCUMENTS FALSIFIÉS
Perfidies allemandes
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 3 janvier.
La Gazette de Cologne insinue que M.
Ouroussoff, ministre plénipotentiaire de
Russie à Bruxelles, pourrait bien être l'au-
teur des documents falsifiés.
Cette accusation ne repose sur rien de
réel, et n'a sans doute d'autre raison que
le besoin de discréditer un diplomate hos-
tile à la politique allemande.
LES GÉNÉRAUX DE COLOMB
ET DE GALLIFFET
Une grand'croix.—Retraite du général
de Colomb. — La présidence de la
commission supérieure de clas-
sement.
L'élévation de M. le général de Colomb à
la dignité de grand-croix de la Légion
d'honneur indique que le gouvernement
n'a pas l'intention de lui appliquer la dis-
position légale qui permet de conserver
dans la première section de l'état-major
général, sans limite d'âge, un géné-
ral de division, ayant exercé avec dis-
tinction un commandement en chef en
présence de l'ennemi, et de le maintenir
en activité de service jusqu'à l'âge de
soixante-dix ans.
On avait pourtant affirmé que cette fa-
veur serait faite au commandant actuel du
15e corps d'armée, tant pour le récompen-
ser des services qu'il a rendus pendant la
guerre de 1870-1871, que pour ne pas re-
mettre la présidence de la commission su-
périeure de classement au général de Gal-
liffet.
On sait que celui-ci, après avoir aban-
donné volontairement le commandement
d'un corps d'armée en février 1885 et après
avoir été remplacé à la présidence du co-
mité de la cavalerie, n'avait plus conservé
que son titre de membre du conseil supé-
rieur de la guerre et du comité de défense
nationale, qui lui confère le droit à la
plume blanche du commandant en chef et
lui assure un commandement de première
importance en cas de guerre.
Le décret du général Ferron
Il y a deux mois, le général Ferron,
ayant fait signer un décret qui donne aux
membres du conseil supérieur de la guerre
non pourvus d'un commandement de corps
d'armée le droit de faire dorénavant par-
tie de la commission supérieure de classe-
ment, le général de Galliffet y entra, en
même temps que les généraux de Miri bel
et Bressonnet.
Le général de Galliffet, bien que l'un des
plus jeunes généraux de division, puis-
qu'il n'aura cinquante-sept ans que le 23
de ce mois, figure cependant tout à fait en
tête de la liste des officiers de son grade.
Sa nomination remonte au 3 mai 1875. Il
n'a devant lui que les généraux Wolff et
de Colomb. Le premier passant au cadre
de réserve le 6 juin prochain, et le second
le 6 du mois présent, il en résulte que le
général de Galliffet va exercer la prési-
dence de la commission supérieure de
classement jusqu'en 1895, cette présidence
revenant de droit au plus ancien dAfcs mem-
bres de la commission.
LA VIE DE PARIS
-
Le ministère a décoré, pour le Jour de
FAn, un certain nombre de nos confrères
en journalisme, à qui je présente mon
compliment. De ceux-ci, on ne dira pas
qu'ils ont acheté leur bout de iuban :
car la croix, pour les lettrés, a juste-
ment ce joli côté, qu'elle récompense des
mérites qui n'ont rien à faire avec l'ar-
gent. Pour beaucoup, elle est même une
sorte de compensation équitable aux dif-
ficultés de la vie. Ces distinctions accor-
dées à des journalistes ont encore cela
de bon , de montrer que notre métier
n'est pas un métier inférieur à d'autres
professions libérales et que livre, revue,
feuille volante, tout est bon pour l'écri-
vain qui a du talent et de l'honnêteté. Il
n'est pas mauvais d'affirmer ces choses-
là, puisqu'il y a des gens qui les nient
ou, du moins, ne veulent pas les recon-
naître.
Quelque plaisir que m'ait causé la dis-
tinction accordée si justement à mon
ami M. Lemaître, mes confrères, tous
plus ou moins connus du public et ayant
des lecteurs par milliers, me permettront
de me réjouir surtout de la distinction
qui a été chercher M. A. Mérat. Celui-ci
est un poète, rien qu'un poète, et notre
temps est très dur pour les poètes. En
réalité, ils sont trop nombreux et ils ont
trop de talent. Trois ou quatre noms
flamboient, comme des soleils, au-dessus
de notre siècle littéraire. Quand on voit
la grande renommée de V. Hugo, de La-
martine, de Musset, on se dit que notre
époque est bonne aux poètes. Mais ces
gloires gourmandes n'ont plus laissé de
place. Les poetœ minorées sont étrange-
ment sacrifiés. Jadis, un sonnet rendait
son auteur célèbre. Si on ne lit plus cer-
tains poètes du dix-septième et du dix-
huitième siècles, du moins nous avons
tous appris leurs noms.
Aujourd'hui, c'est à peine si cinq ou
six volumes de vers, pleins de talent,
tirent leur auteur de l'obscurité, et en-
core pour les seuls lettrés! C'est là l'in-
convénient de la perfection où a été
poussée la connaissance des rhythmes. Ce
qui nous paraissait jadis une trouvaille,
presque un coup de génie, ne nous
étonne plus guère. Je ne crois pas dire
une hérésie en prétendant que si les
Orientales paraissaient aujourd'hui, on
n'y ferait peut-être pas très attention. ;
Et dire qu'un sonnet manuscrit émouvait
iadis Paris!
,,-- Parmi les poetœ minores que la foule
ne connaît pas assez, saturée qu'elle est
de poésies, M. A. Mérat occupe un rang
très distingué. Il a publié plusieurs vo-
lumes, trois, entre autres, de sonnets.
Mais je ne m'attacherai un moment qu'à
un de ses derniers ouvrages, les Poëmes
de Paris, parce que ce livre répond à une
série de sensations et d'idées que j'ai
éprouvées et connues. Je sais un grand
amoureux de Paris, un grand flâneur,
aimant à aller par les rues et qui vou-
drais être partout. On discutait, ces
jours-ci, dans un journal, la question de
savoir si un homme de lettres doit aller
dans le monde. Je crois que oui.
Non pas qu'on y trouve beaucoup d'i-
dées : la solitude et les livres suffisent à
la naissance des idées. Mais on y rencon-
tre des sensations, des impressions, une
sorte de pittoresque moral qui ne peut
exister qu'à l'état objectif. Seulement,
le monde ne suffit pas : il faut y joindre
la rue, avec sa vie particulière, selon les
jours, les heures, les quartiers; la rue, où
l'on découvre toujours quelque chose,
quand on sait bien y regarder; et à la
rue, j'ajoute le théâtre, le café, le restau-
rant; la brasserie même. Drames, comé-
dies, élégies, idylles, on n'a — comme on
dit-qu'à se baisser pour en prendre.
Si je savais écrire en vers, comme je
me plairais à composer, ici, des tableaux
de la vie de Paris, ainsi que fait M. A. Mé-
rat! Il n'est pas de jour où je ne ressente
quelqu'une de ces émotions qu'il décrit;
il n'est pas d'heure où je ne constate
combien il y a de poésie - éparse autour
de nous. Le tout est de savoir flâner.
C'est l'art où excelle le poète. Il va voir le
Salon de peinture; mais avec quelles dé-
lices il en sort, pour regarder sur la porte
entrer les femmes en belles toilettes
éclatantes sous les premiers soleils de
l'été! Croyant, peut-être médiocre, il
fréquente la Madeleine, le dimanche, à
l'heure de midi, suivant de l'œil les pa-
resseuses et tâchant de surprendre le se-
cret des confidences qu'une jolie Pari-
sienne va faire à Dieu.
C'est le panorama du Bois, les jours où
il y a comme une grande première pour
le Paris des habitués, qui se retrouve. Le
théâtre, avec ses visions apparues dans
les loges, le foyer où les costumes évo-
quent les souvenirs lointains, et le pati-
nage, et les devantures même des bouti-
ques, qui ont leur philosophie, et les ca-
barets de nuit, les enterrements, les pe-
tits déménagements au jour du terme, le
bal à Montmartre, tout est prétexte au
poète pour décrire, philosopher, par-des-
sus tout pour être ému. Cette faculté
d'émotion devant des choses simples est,
peut-être, une des nouveautés les plus
réelles de l'art moderne.
Louis XIV n'était pas seul de son avis
quand il traitait de magots les délicieuses
figurines des Flamands et des Hollandais
dans leurs intérieurs. Ce n'est que de-
puis peu de temps qu'on a fini par s'a-
percevoir du charme des petites choses,
de la grâce des petites gens, et que la vie
des humbles a éveillé une pitié émue.
Un descriptif admirable, comme Cha-
teaubriand, a passé sans les voir devant
les paysages de Paris. On dirait que pas
une fois, levant les yeux, il n'a aperçu
entrG deux toits le bleu pâli des ciels de
pÏintemps; que, pas une fois, allant à
J!Académie. il ne s'est arrêté sur un des
ponts de la Seine, à l'heure où le soleil
baisse et dore tout autour de lui.
Certes, je ne fais pas fi d" gmnds aspects
delà nature. Mais il y manque quel que cho-
se, et si je comprends qu'on aille en Suisse
admirer les montagnes et les lacs, je plains
ceux qui n'ont jamais grimpé sur la butte
Montmartre. Si j'avais à choisir, je croig
bien que j'aimerais mieux la vue du
Moulin de la Galette que celle du Righi
Kulm. Car, en bas, on a Paris, ce mystère
et ce charme, ce bois sacré des idées, cette
forêt vierge des sensations, dont on parle
sans cesse, avec ce sentiment qu'on n'eu
dira jamais tout, ni la moitié, ni la
quart, et où tout arrive, même qu'un
homme fasse de jolis vers et qu'on le dé.
core pour cela.
Henry Fouquier.
LES DÉSERTEURS FRANÇAIS
Nouvelle pétition au président de 14
République.
(D'UN CORRESPONDANT)
Jersey, 3 janvier.
Un certain nombre de déserteurs frarw*
çais préparent une pétition au président de
la # République, pour lui demander la per-
mission de rentrer en France et d'accom-
plir leur service militaire sans encourir de
punition.
LA QUESTION DES CUIVRES
LETTRE
DE LA CHAMBRE SYNDICALE
DES FONDEURS
La situation du marché des métaux.
L'éloquence des chiffres. — Les
conséquences de l'accaparement.
- Nécessité de l'union.
La nausse extraordinaire des cuivrei
continue à préoccuper le monde industriel
et financier. Le XIXe Siècle a publié sur ca
sujet, dans son numéro daté du vendredi
30 décembre, les explications données fi
un de nos rédacteurs par M. Secrétan
président de la Société industrielle et com..
merciale des métaux. D'après lui , cettft
hausse n'était « le fait d'aucun syndical
français; elle n'était pas l'œuvre de finan->:
ciers et d'industriels associés » ; mais elle'
aurait pour résultat de « créer en France
un marché des métaux précieux » et « une
augmentation de la.fortune publique ».
En réponse aux explications de M. Se^î
crétan, nous avons reçu d'une importante
maison de fonderie une protestation qutJ!.
nous avons publiée dans notre numéro
datée du 1er janvier.
Enfin nous recevons aujourd'hui, de la
Chambre syndicale des fondeurs en cuivra
et en bronze de Paris, la lettre suivante :
Monsieur le directeur du XIX* Siècle,
Vous avez l'eJaté,ces temps derniers, dans
différents articles parus dans votre estimas
ble journal, les incidents qui se sont pro.
duits par suite de notés parues dans Io
journal le Temps, notes contradictoires à*
deux jours de distance.
L'objectif étant l'entente entre un groupe
financier et un groupe industriel pour laf*
hausse des cuivres, il importe, pour éclair-'
cir l'incident, de vous fournir ci-après
quelques documents irréfutables établis-
sant exactement la situation du marché
des métaux : y
Qu'il y ait eu entente ou non et consti'
tution plus ou moins vraie d'un consor-
tium, nous n'avons pas à insister sur
ce point; nous ne considérons que les
faits présents, et, nous basant sur les
cours pratiqués l'année dernière et cette,
année, il en ressort une différence. tellép
que l'éloquence brutale des chiffres de*
vient indiscutable. En effet, les cours deo'
l'année dernière et ceux actuels, à pareille
époque, sont, ainsi que vous l'avez d
signalé, d'une différence de cent po.
cent.
Le cours des cuivres, suivant la cote ofW
cielle en novembre et en décembre 1886,
était en moyenne de 110 fr. les 100 kil. pour
les lingots Chili et autres marques; il es t
actuellement de SI,'» fr. pour les mêmes
marques, et ce métal continue à monteri
et un chiffre important de transactions
s'est opéré dans les dernières semaines
des prix toujours plus élever.
Cette situation du marché des métaux esti
absolument anormale ; en effet, les coursé
sont en augmentation alors que la consom.J
mationestplus que réduite et les transactions
ont plutôt un caractère commercial entre
marchands, qu'un caractère de vente nor-
male de marchand à consommateur. - U.
s'ensuit que le marché se trouve absolu-
ment entre les mains de spéculateurs.
Que ce soit Paul, que ce soit Pierre, qu'ils
y ait eu ou qu'il n'y ait pas eu de consor-
tium ou entente, il n'en est pas moins vrai,et
nous le répétons, que le marché est abso*-
lument dévoyé, et il serait bien téméraire-
de prédire les conséquences d'une pareille
situation.
Situation qui, examinée au point de vue-
actuel, a causé de graves préjudices aux
nombreux industriels faisant emploi de
cette matière et se trouvant, pour la plui
part. pris au dépourvu et obligés par celii
même de subir l'augmentation immédiate
et brutale des métaux, sans pouvoir agir
de réciprocité auprès de leurs clients aveo,
lesquels ils sont liés par des marchés plus
ou moins importants et d'une durée varia-
ble, tels que les marchés annuels avec lea
compagnies de chemins de fer et l'Etat.
Sans citer sur ce point des faits par-
ticuliers, pour lesquels nous tenonS"
des documents à votre disposition, nous
nous contenterons de vous signaler l'exem-
ple suivant :
« Tel industriel fondeur livre par mar*
ché des produits de bronze moulé au
titre à 137 francs les 100 kiloget les vielme
métaux de cette nature, hors service, va-
lent 157 francs, soit une différence en moinst
de 20 francs par 100 kilog, rien que sur la
métal, sans compter la façon du travail e11
des manipulations diverses ! »
Cet exemple étant suffisamment élo-
quent, nous croyons superflu de vous en
citer d'autres, très et trop nombreux.
Pour résumer la situation, nous ajoute-
rons que les conséquences de cet accapa-
rement général du marché peuvent amener
de graves désastres dans le monde indus-.
triel à un moment où nous aurions besoin
de concentrer toutes nos forces pour noua
préparer dignement à fêter le glorieux:
centenaire ; la grande Exposition qQ,
1889.
Veuillez agréer, monsieur le directeur,
l'assurance dé notre considération dis-
tinguée. 1
Pour la Chambre syndicale des
; fondeurs tîn cuivre de Paris,
- T«e président* Charles LEUMANN.
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