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Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1927-05-10

Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 10 mai 1927

Description : 1927/05/10 (A59,N20625).

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k7552134r

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/02/2013

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EDITORIAL

-

0

Lendemain de fête

,;" -i. ——_

Je l'écris chaque année et je ne me dédirai pas.

La célébration de la Fête

de Jeanne d'Arc ne satis-

- fait pas mon cœur fran-

çais.

Jeanne « la bonne Lorraine qu Anglais brûlèrent à Rouen )) devrait être l'objet d'un culte populaire, d'une manifestation vibrante et unanime.

Au pied des monuments dressés pour glorifier sa mémoire, la grande foule fran-

çaise devrait déferler, frémissante et enthousiaste, telle que la connut l'Histoire

Í1 des jours ardents.

I II n'est pas dans les gestes de notre

Wêce, de figure plus douce, plus radieuse, plus sublime que celle de la pastoure de

(Vaucouleurs.

- Pas de symbole plus propre à émerveiller l'imagination, à élever les âmes et fortifier les cœurs que cet instinct « peuple », qui supplée à la défaillance royale, it la trahison féodale, à la lâcheté d'aucuns, au découragement de tous, pour

'bouter l'ennemi hors du sol de la Patrie.

Le tragique destin de cette noble fille

(le France, l'horreur de son trépas, ajoutent par le Martyre à la beauté de sa Légende et à la grandeur de son Histoire.

II n'en est pas moins vrai — et Char-

ges Gallet le marquait hier de traits précis — que la fête de la plus pure héroïne

du peuple n'a jamais emprunté la véritablé forme populaire.

; Jeanne d'Arc n'est surtout célébrée que jlar une élite, par des clans, et elle a été cy^Wdiént accaparée par la bande mê-

^ë:des8fe assassins, qui ont fini par exploiter $t>n martyre par sa canonisation.

apartie officielle de la fête fut sans fastes et sans grandeur, miteuse et piteuse. Le gouvernement était représenté par deux crânes sous un parapluie.

On eût dit une procédure de réhabilitation. Il ne manquait que la Cour de cassation, toutes Chambres réunies.

Par contre, la manifestation « publi-

-que )) nous donna quelques enseignements notables.

Ce fût d'abord le défilé de bataillons scolaires et de patronages « bien pensants )), puis la revue des « Stosstrup-

pen )) du cléricalisme et de la réaction, enfin l'apparition de quelques groupements (( patriotes ».

Mais l'intérêt le plus piquant de cette journée était de considérer quel visage les groupes d'Action Française auraient en face ou à côté de leurs frères ennemis de. « la Croix ». Catholiques français contre papistes ultramontains ?

Ma malice anticléricale était en éveil.

! D'abord, que restait-il de ces groupements d' Action Française dénoncés, blâmés et mis en interdit par le cléricalisme germanophile d'un Pape engasparriné ?

Ouais! Jamais la Phalange d'Action

Française n'apparut plus nombreuse, plus forte, plus compacte, plus serîirée autour de ses chefs et j'invite le monce Maglione de partir incontinent le dire à Rome.

Le cardinal Dubois, archevêque de

(Clicbé- Cellon Paris D)

M. Jean CHIAPPE

gui prend aujourd'hui possession de son poste de préfet de police.

Paris, s'en était allé trop tôt pour assister à cette éclatante revanche des persécutés de l'Index. C'est sans doute la vue de Jeanne d'Arc qui l'avait incité à filer à l'anglaise.

Au demeurant, son rôle n'avait qu'un caractère protocolaire.

Il n'était venu que pour excuser son collègue l'archevêque Cauchon.

Edmond du MESNIL.

o tm 9

AU JOUR Lf. JOUR

C'est un « oiseau qui vient de France!

Voici qu'à cette heure, le « grand oiseau blanc » qui vient de France a déjà frôlé de ses ailes laitière statue de la Liberté !

Ce n'est pas du chauvinisme que de prétendre que Nungesser et Coli ont inscrit hier une date dans l'Histoire de l'Humanité.

Ce nest pas seulement la lutte prodigieuse de deux hommes contre les éléments, contre la nature, contre le corps humain, qui force notre admiration. c'est notre légitime fierté nationale qui trouve, une fois de plus, matière à exaltation.

Nous sommes les premiers à sillonner une grande route des airs !

C'est bien, à tous les égards, une victoire dans l'esprit de la tradition nationale : victoire de l'esprit sur la matière, du courage sur le danger, victoire dans l'idéal. ou dans les nuées. pour le geste. pour le rayonnement du nom français 1

N'est-ce pas davantage en présence de tous les peuples dont les yeux sont demeurés fixés pendant 40 heures sur les cocardes tricolores, la démonstration éclatante qu'il faut encore compter avec un pays qui a su unir dans un pareil effort les ressourcés d'une industrie laborieuse, aux qualités préservées d'une race.

Il faut applaudir' aux quelques occasions qui s'offrent encore de nous laisser représenter au Monde autrement que comme un peuple décadent et perverti. dont il ne faut plus attendre autre chose que des vers légers. des vaudevilles et des crises minislérielles

Que l'événement soit mondial. Qu'il soit bien fait pour rehausser notre prestige, qui pourrait en douter encore à contrôler la fébrilité avec laquelle Mussolini s'est fait rensei.

gner. heure par heure, sur le raid. et. à prêter l'oreille aux acclamations enthousiastes avec lesquelles l'Amérique a accueilli le « grand oiseau blanc » ?

Au fait, les Américains, en présence d'un tel exploit, doivent convenir qu'ils ont en nous des débiteurs pleins de « ressort ».

S'ils étaient tout à fait « chic », ils comprendraient qu'on ne paie pas toujours avec de l'argent. Le raid de Nungesser et Coli vaut bien remise de quelques dettes de guerre 1

M. Coolidge, en homme d'esprit et en Américain de cœur (un moment oublieux du « business »), devrait accueillir demain Nungesser et Coli à la Maison-Blanche par un propos de ce genre :

« Vous n'avez pu inaugurer une route aussi périlleuse que pour venir chercher quittus Je vos dettes. vous êtes des débiteurs pauvres, mais courageux, allez. V Amérique est payée ! ».

Et après tout, pourquoi pas t.

Nous répondrions gentiment à ces généreux Yankees : « Quand on n'a pas de l'or. il faut bien avoir des ailes ».

Charles GALLET.

————————— ———————-—-

En faveur d'Ascaso, Durutti et Jover

Une lettre au président du conseil

La lettre suivante a été adressée au président du conseil, au sujet de l'extradition des anarchistes Ascaso, Durutti et Jover :

« Monsieur le président du conseil,

« Afin de satisfaire au vœu et à la demande des trois mille citoyens réunis,le vendredi 29 avril, salle des Sociétés Savantes, nous vous prions de bien vouloir nous accorder et nous fixer une audience.

« Nous sommes mandatés pour attirer tout particulièrement votre attention sur l'affaire des malheureux Ascaso, Durutti et Jover, et sur l'intérêt qu'il y aurait à ne pas maintenir sans appel la décision d'extradition prise par le gouvernement, sans que la défense ait été admise à lui présenter ses arguments et ses preuves.

« Veuillez agréer, monsieur le président, nos salutations empressées.

« (Signé) : Jean Piot, pour « l'Œuvre »; Pierre Bertrand et Félix Hautfort, pour « le Quotidien » ; Delepine et Emile Kahn, pour « le Populaire » ; Raymond Maneve, pour « Je Peuple » ; Frossard et Lazutrick, du « Soir » ; Aimé Méric, de « lia Volonté » ; Georges Ponsot, pour « l'Ere Nouvelle » ; Mes Torrès et Corcos. »

N'oubliez pas que la deuxième page aussi est intéressante !

Et la troisième !

Quant à la quatrième, elle fourmille de renseignements indispensables et l'on y trouve le Mouvement des Retraités.

Echos de l'Extérieur

Le monde est petit, je suis bien obligé d'en convenir, quelle que soit ma répugnance à servir aux lecteurs dit Rappel un aussi vé-

tusté lieu-commun. Mais comment faire autrement au jour où le monde vient de se révéler plus petit encore que ne le voyaient et que ne pouvaient le prévoir ceux qui, les premiers, ont émis l'aphorisme en, cause.

Deux aviateurs quittent Paris le dimanche malin et les Terre-Neuviens les voient, le lendcrnain même, passer au-dessus de leur tête alors que ces mêmes Terre-Neuviens font connaître aux Parisiens, en quelques minutes, quel temps il fait chez eux. Vraiment, la distance est vaincue.

ww Ce n'est pas là. d'ailleurs, que j'en voulais venir, ce qui ne m'empêche pas de souligner au passage la profonde répercussion internationale que ne peut manquer d'obtenir l'admirable performance de Nungesser et de Coli.

Mais il m'appartient surtout de faire observer qu'alors que la distance est mécaniquement vaincue en certains cas, elle a gardé.

en d'autres, toute la puissance de dissimulation qui lui a permis dans le passé d'em-

brouiller à plaisir les questions les plus claires.

*+++ On nous informait, il y a quarante-huit heures de cela, que la querelle itdlo-yougoslave était en pleine voie d'arrangement.

C'était une excellente nouvelle. Pourquoi n'at-clle reçu depuis ni confirmation, ni développement ? Herait-ee parce que M. Mussolini est beaucoup moins pressé de « déclarer la paix au monde » que nos aviateurs n'ont eu hâte de savourer les acclamations américaines ?

De Chine, on fait pleuvoir les nouvelles

les plus contradictoires, selon l'humour du moment de la part de ceux qui sont maîtres des câbles. (Je ne crois pas que ce soit là le sort de la France.) Si nous en croyons ce qui nous est dit en dernier lieu, les sudistes n'ont plus qu'à faire leurs paquets. Le maréchal Tchang Tso Lin ne va faire qu'une bouchée de Hankéou et de Nankin. Pourquoi pas de Canton du même coup ?

Et voilà que l'on ressuscite à propos, pour collaborer sans doute avec le maréchal mandchou, des généraux comme Ou Pei Fou, célèbre par ses ambitions et par ses défaites.

Billevesées que ces vains propos.

- Billevesées encore les paroles de M..

Stresemann 'disant à propos (lu « Casque d'acier » : « Les organisations qui subsistent en Allemagne ne sont, en définitivef qu'un réflexe psychologique qui résulte du désarmement unilatéral de l'Allemagne. »

La formule de M. Stresemann est originale autant que fausse. Le désarmement allemand n'est pas unilatéral : la France a perdu deux millions et demi d'hommes des meilleurs âges tués oumtttilés, C'est un désarmement cela, sans parler du reste. Quant au réflexe, gare à nous s'il nous tombe à l'improviste sur les épaules.

Quand les chancelleries, comme les aviatcur's, se (lonneront de l'air, Vair pur et large, les distances entre les peuples saboliront peut-être jusque-là.

Camille DE VILAR

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Notre nouveau roman

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Prochainement

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Salut, messieurs !

M. Chiappe est préfet de police et M.

Renard directeur de la Sûreté générale. Postes plus importants que l'on ne croit. Paris à tenir, l'ordre à assurer, la vie chère à combattre, la circulation à régler, voilà pour l'un. Quant à l'autre, M. Chiappe pourra dire à M. Renard, qui d'ailleurs le sait, toute l'importance de la Sûreté générale.

A ces postes-là, il faut des travailleurs (ces deux hommes le sont) des énergies (pour cela nous sommes, si nous osons dire, servis).

Il faut enfin des républicains.

Unissant leurs efforts à ceux du ministre de l'Intérieur, MM. Chiappe et Renard doivent empêcher que des malfaiteurs politiques n'attentent à la stabilité politique de l'Etat.

Assurer le maintien de l'Etat, la durée de l'Etat, voilà qui n'est pas rien. Surtout lorsque Rome et Moscou s'efforcent de tout brouiller. Il faut des républicains, de ces hommes comme était justement le bisaïeul de

M. Chiappe, le conventionnel Chiappe qui, en une heure critique, sauva la Convention et n'avait peur ni des mirliflores royalistes, ni des communistes de l'époque, que l'on appelait exaltés, babouvistes, etc.

La tâche qui attend le nouveau préfet de police et le nouveau directeur de la Sûreté générale est immense. Les hommes d'ordre et de progrès les regardent s'installer avec plaisir ; ils leur font confiance ; ils sont sûrs que le sort de l'Etat républicain est en bonnes mains.

Les hommes d'ordre et de progrès n'ont pas toujours dit cela.

Il y a bien longtemps que je suis la France, vivant jour par jour avec elle depuis deux milliers d'années.

Nous avons vu ensemble les plus mauvais jours et j'ai acquis cette foi que ce pays est celui de l'invincible espérance.

MICHELET.

LE TRIOMPHE DES AILES FRANÇAISES

j

L'avion de Nungesser et Coli est arrivé en Amérique

—;

Toutef ois, on maque encore de précisions quant à leur ammerissage

L'itinéraire suivi par l'avion de Nungesser et de Coli dans leur tentative (d'après l' « Intransigeant ».)

C'en est fait. Le raid Paris-New-York, d'un seul coup d'aile, dont là réalisation semblait impossible il y a encore quelques jours, vient de s'ajouter au glorieux palmarès des ailes françaises.

Partis dimanche matin à 5 h. 21 du

Bourget, Nungesser et Coli sont arrivés dans les eaux américaines vers 0 h. 45, ayant franchi en moins de 44 heures les quelques six miUe kilomètres qui séparent Ha Ville-Lumière de la statue de la Liberté éclairant le monde.

Est-il utile de s'étendre longuement sur le merveilleux exemple de courage donné par nos deux compatriotes abandonnant dès le départ toute possibilité de reprendre contact avec le sol puisque se privant volontairement de leur train d'atterrissage.

Ce geste qui montre leur volonté de vaincre ou dé mourir n'est pas le fait de têtes brûlées se lançant à corps perdu dans une folle aventure mais le résultat de longs calculs et de profondes méditations.

Pour atteindre le but lointain il fallait réduire le plus possible la résistance à l'avancement.. D'où cette résolution : abandonner le train d'atterrissage. Il fatllait également alléger l'appareil, les aviateurs n'hésitèrent pas à s'enlever tout moyen de communication en Supprimant leur poste de T.S.F.

Et pourtant. Il ne faut pas oublier que leur avion, s'il est susceptible de flotter par suite de l'étanchéité de la carlingue,est incapable de reprendre son vol s'il est forcé d'amerrir. A ce moment la T.S.F. leur eût été fort utile. Qu'importe. Ils préférèrent s'en priver que de sacrifier un poids égal d'essence.

Tant de courage méritait une récompense. Le sort bienveillant pour une fois ne l'a pas ménagée aux deux héros.

M.-L.-C.- M.

L'arrivée

A l'heure où nous mettons sous presse, selon certaines dépêches particulières, l'« Oiseau Blanc:) aurait amerri dans les eaux américaines à 19 h. 45 (heure locale), soit 0 h. 45 de l'heure française.

Il n'a pas été possible d'obtenir jusqu'Ici confirmation officielle de cette nouvelle, les services de l'aéronautique déclarant n'aveur rien reçu.

Les derniers renseignements parvenus indiquent qu'un brouillard intense régne sur la baie de Long-Island et que de nombreuses informations fantaisistes courent, chacun déclarant avoir vu passer l'appareil français.

La fièvre à Paris

Jamais Je peuple de Parie n'avait été agité d'une telle fièvre depuis ce jour mémora/ble de juillet 1921 où Jack Dçmpsey rencontra notre champion Georges Carpentier.

Mais hier, ;il ne s'agissait pas seulement de la victoire ou de la défaite d'un homme. Ce qui tourmentait l'opinion publique, c'était de savoir qui l'emporterait de l'homme ou des éléments dans le duel engagé entre les deux hardis pionniers du progrès, Nungesser et Coli et la nature rebelle aux inventions humaines.

Et cette fièvre d'enthousiasme qui montait d'heure en heure, étreignait toutes les poitrines, faisait IbrÏiller tous les yeux à mesure que nos champions approchaient du but.

I.es plus sceptiques même, qui faisaient la moue, se refusaient à croire l'exploit possible. étaient les plus enragés, et, dans la rue, le métro, dans le café, les bureaux, il n'y eut dans l'après-midi qu'un sujet de conversattion, qu'une pensée: pourvu qu'ils arrivent.

Des bri'bes de phrases frappaient les oreilles au passage. Essence. Terre-Neuve.

NOUlVe'HeJEicœse. C'est fait maintenant.

Plus que 1.000 kilomètres. Mais les mots qui étaient répétés le plue soufvent sont : du eram, eplendide, que c'est beau !

Les journaux s'arrachaient littéralement.

Les crieurs avaient retrouvé les beaux jours d'avantiguerre et leurs paquets de feuililes encore humides d'encre grasse fondaient en quelques minutes.

Les nouvelles se succèdent

Et toute le, journée les dépêches de pleuvoir. contradictoires parfois.

Aussi faut-il se contenter de les énumérer dans leur ordre d'arrivée.

Le passage à Terre-Neuve.

New-York, 9 mai. —. L'avion de Nungesser a été aperçu à 8 h. 15 audessus de TerreNeuve.

.à Halifax

Londres,' 9 mai. — On mande de NewYork aux journaux que l'avion de Nungesser a survolé Halifax (Nouvelle-Ecosse), à 9 heures du matin, heure locale.

.à Newburgport.

New-York, 9 mai. — Nungesser est passé à 16 h. 25, heure locale, au-dessus de Newburyport.

Dès hier dimanche, les promeneurs se sont littéralement écrajsés aux vitrines où étaient affichées les nouvelles du raid de Nungesser et Coli.

Aujourd'hui, même aux heures où la rue de la République est généralement calme, la foule circulait en quête de nouvelles.

*

Dans la soirée, lorsque furent affichées les' plus récentes dépêches annonçant que les aviateurs longeaient les côtes d'Amérique, la cohue fut telle que devant les bureaux de 1* « Agence Havas » notamment, les tramways et les automobiles ne purent plus avancer. Il fallut faire appel à une brigade d'agents cyclistes pour rétablir la circulation.

A 11 heures du soir, nombreux sont encore ceux qui attendent la dépêche annonçant que

,- (Giicne « ceiion fans »> A gauche ; Charles Nungesser. — A droite : Roger coli. Au centre : leurs armes qui ne sont guère réjouissantes, et le bel Oiseau Blanc avant le départ.

On estime qu'il arrivera à New-Yorq vers heures, soit 23 heures, l'heure française.

L'enthousiasme à Bordeaux.

Bordeaux, 9 mai. — Dès que la nouvelle du passage de l'avion de Nungesser et Coli audessus de Terre-Neuve eut été affiché dans les principales voies de la ville, une vive joie s'est manifestée. Les promeneurs se réunissant par petite groupes commentent avec passion la prouesse des deux aviateurs français et font des vœux pour la réussite complète du raid.

.et à Lyon

Lyon, 9 mai. — Le raid Paris-New-York a passionné l'opinion publique à Lyon.

les aviateurs français sont arrivés au terme de leur randonnée.

M. Painlevé félicite les aviateurs

M. Paul Painlevé, ministre de la guerre, a adressé le télégramme suivant aux aviateurs Nungesser et Coli :

« Nungesser et Coli, New-York,

« Vous adresse félicitations les plus chaleureuses et expression de mon admiration' pour votre magnifique traversée de l'Atlantique. Votre exploit marque une date inoubliable dans l'histoire héroïque de l'aviation française.

« Signé : PAUL PAINLEVÉ. »

(Voir la suite en 2* page)

UN PROGRAMME CHARGE

La rentrée du Parlement

- ————.———

La session parlementaire suspendue par 'les vacances de Pâques et la réunion des conseils généraux, va reprendre son cours aujourd'hui mardi pour la Chambre et le mardi suivant pour le Sénat.

Le tableau de travail que les députés vont trouver devant eux est particulièrement chargé, et si l'assemblée veut aller jusqu'au bout de la tâche qui lui est tracée, il lui faudra suivre les avis donnés naguère par son président, M. Fernand Bouisson, à savoir : abréger les nobles périodes oratoires.

La Chambre, en cette fin de session, va avoir à résoudre des problèmes de la plus grande importance, au premier rang desquels il faut mettre : la réforme militaire, la réforme douanière et la réforme électorale.

Trois grands débats en perspective !

On assurait hier, à la Chambre, que la conférence hebdomadaire des présidents, pro-

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(Cliché « Cellon Paris »)

M. Edouard RENARD

qui a pris hier possession de son poste de directeur de la Sûreté générale.

poserait à l'assemblée de commencer, et le plus tôt possible la discussion de la réorganisation de l'armée. Les socialistes se proposent de combattre vigoureusement en séance le texte de la commission, qui est, on s'en souvient, une sorte de compromis entre le projet du gouvernement et celui présenté par M. Sénac, rapporteur de la commission de l'armée. ,

C'est M. Renaudel, que le groupe S.F.I.O., a chargé de prendre la parole dans le débat et de présenter un contre-projet, inspiré de celui de Jaurès sur la nation armée.

Le point le plus délicat de la discussion — surtout à la veille des élections législatives — réside dans la détermination des conditions à réaliser pour la réduction du temps de service militaire.

Le président du Conseil a déclaré qu'il posera la question de confiance chaque fois que sera posé un problème vital et notamment quand il s'agira de voter les conditions qui doivent conditionner la réduction du service militaire à un an.

Tout fait donc prévoir que la discussion de cette réforme sera longue et agitée.

Le tarif douanier

Mais un autre problème se pose devant la Chambre, et dont le gouvernement voudra hâter la discussion, c'est celui du taTif douanier. Le bruit court que le président du Conseil demanderait à la Chambre de consacrer ses séances du matin, tandis que celles de l'après-midi seraient réservées au débat sur la loi militaire.

Là-dessus également la bataille sera rude.

La réforme électorale k

C'est là, à moins d'un an de date des prochaines élections, un des points névralgiques de l'assemblée. Les élections de 1928, voilà la grande préoccupation d'aujourd'hui et l'on peut dire que la bataille qui va s'engager avant les vacances sur la réforme électrale sera des plus dures.

On se souvient qu'à la veille des vacances, la commission du suffrage universel a voté par 18 voix contre 18 le rétablissement du scrutin uninominal, mais à un tour au lieu de deux.

Si la commission maintient ce point de vue, on peut s'attendre à une vive opposition du parti socialiste, auquel cette disposition interdisait le jeu des alliances, sur lequel