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Titre : L'irréligion de l'avenir : étude sociologique / par M. Guyau

Auteur : Guyau, Jean-Marie (1854-1888). Auteur du texte

Éditeur : F. Alcan (Paris)

Date d'édition : 1887

Sujet : Irréligion -- Sociologie

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30564250j

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : XXVIII-480 p. ; in-8

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Description : Collection : Bibliothèque de philosophie contemporaine

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : CentSev001

Description : Collection numérique : PHILHERIT

Description : Collection numérique : L'école de Le Play

Description : Contient une table des matières

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k75342c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-7535

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'idée décourageante par excellence dans la théorie de l'évolution, c'est celle de la dissolution, qui y semble d'abord invinciblement liée. Depuis Heraclite jusqu'à ~t. Spencer, les philosophes n'ont jamais séparé ces deux idées. Toute évolution n'aboutit-elle pas nécessairement à la dissolution? L'expérience que nous avons des individus et des mondes semble en effet, jusqu'à présent, répondre par l'aflirmativc. Nous ne connaissons que des mondes qui ont fait ou feront naufrage. Quand le cadavre d'un marm a été jeté a la mer. les compagnons qui l'ont aimé relèvent le point exact de latitude et de longitude où son corps a disparu dans l'uniforme Océan deux chinres sur un feuillet de papier sont le seul vestige qui subsiste alors d'une vie humaine. On peut croire qu'un sort analogue est réservé au globe terrestre et à l'humanité entière ils peuvent un jour sombrer dans l'espace et se dissoudre sous les ondes mouvantes de l'éthcr; à ce moment, si de quelque astre voisin et ami on nous a observés, on marquera le point de l'abime céleste où notre globe a disparu, on relèvera l'ouverture de l'angle que formaient pour des yeux étrangers les rayons partis de notre terre, et cette mesure de l'angle de deux rayons éteints sera l'unique trace laissée par tous les efforts humams dans le monde de la pensée.

Néanmoins, le devoir (le la science étant de ne jamais dépasser, pas plus dans ses négations que dans ses affirmations, ce qu'elle peut constater ou démontrer, il importe de ne pas étendre sans preuve a tout l'avenir ce que le passé seul a vérifié.

Jusqu'à présent il n'est pas d'individu, pas de groupe d'individus, pas de monde qui soit arrivé à une pleine co~cMMf~ de soi, à une connaissance c3mplëtcdc sa vie et des lois de cette vie. Nous ne pouvons donc pas affirmer ni démontrer que la dissolution soit essentiellement et éternellement liée à l'évolution par la loi même de l'être la loi des lois nous demeure .y. Pour la saisir un jour, il faudrait un état de Iaj)enséc assez élevé pour se confondre avec cette loi même. On peut d'ailleurs rêver un pareil état s'il est impossible de prouver son existence, il est encore plus impossible de prouver sa non-existence. Peut-être qu'un jour, si la pleine connaissance de soi, la pleine conscience était réalisée .elle produirait une puissance correspondante assez grande pour arrêter désormais le travail de dissolution à partir (lu point où elle serait arrivée à l'existence.