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Titre : L'Aurore : littéraire, artistique, sociale / dir. Ernest Vaughan ; réd. Georges Clemenceau

Éditeur : L'Aurore (Paris)

Date d'édition : 1911-03-27

Contributeur : Vaughan, Ernest (1841-1929). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32706846t

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32706846t/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 24412

Description : 27 mars 1911

Description : 1911/03/27 (Numéro 4884).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k7525738

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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Victor SIÏVÏON33

Adresser Ie3 Communication» Lettres et Manuscrits au Directeur

BUREAUX

16 et 18, rue Notre-Dame-cIe3-Victoires

Téléphone i Muméro 102-56 Après minuit : 159-89 Adressa télégraphique s ÀUROR£-PÀRSS

L'AURORE

Politique, Littéraire, Sociale

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Paris Dépirl^coia

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OPINIONS

■MIS DNH EXPOSITION?

'/Aurons-nous, ou n'aurons-nous pas, une Exposition universelle en l'année 1920 Y Une enquête a été conduite'de- puis quelques mois près des Chambres de commerce. Les Chambres de provin- ce ont, en grande partie, donné \in a-vis défavorable. Elles invoquent, pour re- pousser l'Exposition projetée, l'influen- oe désastreuse de cos grandes manifes- tations au point de vue du dépeuple- ment des campagnes Les industriels re- doutent ce qu'on pourrait appeler tes trahisons paciliques. Les grandes indus- tries exposent leurs plus remarquables travaux, leurs modèles les plus labo- rieusement combinés. L'étranger prend bonne note et copie. Ce sont là lamenta- lions déjà connues. Tout comme celles 'du renchérissement de la vie, qui a sa 'répercussion sur les centres de produc- tion, pendant qu'il désole les consom- matéurs parisiens. Il est de fait qu'a- près chaque grande Exposition, la vie a augmenté dans des proportions sé- rieuses. 1! est vrai aussi que nous n'a- yons pas en ce moment d'Exposition, re qui n'empéche que, chaque jour, nous découvrant avec quelque mauvaise hu- meur que tout augmente, depuis la cô- telette jusqu'à l'eau de fleur d'oranger. Bref, tu province a fait valoir ses rai- Sons. Pas d'Exposition, a-t-elle conclu. Ou, du moins, de très grosses réserves sur le projet mis en avant.

La Chambre de commerce de Paris avait, bien entendu, été consultée com- me toutes ses collègues. La Chambre ■parisienne, dans sa réponse, développe iin autre sujet de refus. Et ce refus est autrement inquiétant que celui des Chambres de province, il repose sur une constatation ûfjâ faite en d'autres circonstances. Les conditions du travail sont de plus en plus difficiles. Les enga- gements pris entre patrons et ouvriers sont rompus îi toute occasion, brusque- ment, sans le moindre préavis. 11 ne s'a- git pas de chercher à savoir si l'une ou 1 autre des deux parties a raison ou a .tort. Est-ce la faute des entrepreneurs ? Est-ce la faute des ouvrière ? Répétons- le. nous ne voulons pas le savoir pour le moment. Il nous surfit de constater que les contrats de travail sont, en gran- de majorité, inexistante. Si l'on entre- prend un travail, à échéance fixée, rien aie dit qu'on ne sera pas forcé de l'in- terrompre au grand dommage,' et de .l'entrepreneur, et des ouvriers, et, avant tout, de l'oeuvre elle-même. L'ne Expo- sition projetée dans de telles conditions peut être achevée ou peut rester en plan. Elle peut être ouverte en 1920. ou en 1925, ou à Piques, oit à la Trinité. C'est ce qu'à pensé la Chambra de commerce tic Paris, et c'est précisément ce qu'elle 'développe dans la lettre qu'elle a adres- sée au minisire du commerce. Voici le3 termes de cette lettre :

Le président la Chambre de com- merce de Paris à M. le ministre du • commerce.

i Vous j#ez demandé l'avis de notre Com- pagnie sur l'opportunité organiser une Ex- position universelle-internationale-û Paris' vers 1U20.

Ll est incontestable qu'une entreprise aussi Considérable mettrait en mouvement toutes les forces vives <le noire .pays.

A ce titre, il semble que notre Compagnie ne devrait pas y être opposée ; mais, depuis la dernière Exposition de 1900. ii,s'est- produit, dans- ' Aas conditions du travail!, des modifications pro- fondes dont on est obligé de tenir .compte pour apprécier la possibilité de réaliser un pareil projet.

Note voyons tous les jours, & Paris, les tra- vaux de terrassement et de construction, même les plus courants. interrompus subitement par la désertion des chantiers ; les devis les mieux étudiés. bouleversés par des exigences .imprévues. .On. 'ne se met plus A l'oeuvre qu'avec hésitation, n'osant accepter .une échéance fixe, incertain même do ligner jusqu'au bout le travail com- mencé. Cet état de malaise est si prononcé que tous ceux dont le concours serait nécessaire à la préparation de l'Exposition projetée sont unani- mes à déclarer qu'ils ne se risqueraient pas. dans l'occurrence, ù prendre des engagements à date lise.

D'autant plus qu'au moment oïi la Ville de Pa- ris se propose d'entreprendre les grands tra- vaux si impérieusement reclamés par lu popula- tion ce serait accroître les difficultés de sa tà- clie que de lui disputer la main-d'oeuvre pour lu construction d'une Exposition.

Aussi, en raison, dos obstacles de toute nature que renom l rerail la préparation d'une Exposi- "uon dans les conditions actuelles du travail, j'ai l'honneur de vous faire connaître, monsieur le ministre, que notre Compagnie émet un.avis dé- favorable à l'organisation d'une Exposition uni- verselle internationale à Paris, -vers 1980,

La lettre de la Chambre de commerce .parisienne ne met rien en avant Qui ne soit connu rie tout le monde. C'est évi- demment un fait déplorable, mais c'est un fait. Depuis la dernière Exposition 'de dOOO, les conditions du travail à Pa- ris se-sont profondément modifiées. Les ' grèves se multiplient avec une rapidité déconcertante. Souvent sans le moin- dre motif, le travail est abandonne. Et dans des conditions telles qu'il est im- possible de songer môme à le continuer. Une nouvelle forme de la lutte de clas- ses s'est montrée. La. chasse aux re- nards est aujourd'hui de pratique cou- rante. Un chanter en grève est un chan- tier clé fl ni ti veinent dos. Malheur à l'é- guipe d'ouvriers de bonne volonté qui tenterait seulement d'aider au plus pressé, d'entretenir les machines, de procéder aux travaux de consolidation, oit cie faire toute autre besogne urgente. : Elle rie tarderait pas à être dispersée manu militari C'est là la forme la plus récente de la liberté du travail.

Exagérons-nous ? Pas du tout. Nous sommes ici pour les progrès sociaux, ,pour tons les progrès. Nous voudrions que les lois sociales apportent encore plus de bien-être, encore plus de liberté

tux travailleurs. Et cependant, nous ' sommes bien forcés de reconnaître que la lutte, au lieu de s'apaiser, se fait chaque jour plus exaspérée. Une Expo- sition ! Mais ce serait un jeu de la sa- boter, fût-ce seulement pour nous jouer k tous, aux étrangers comme aux Pari- siens) une bonne farce. Voyez-vous, un beau soir, l'Exposition plongée, do par la volonté d'un fumiste, dans l'obscurité la plus profonde I En attendant ce beau coup, il faudrait d'abord l'installer, ap- prêter son emplacement, édifier les constructions, les orner, les meubler, les rendit agréables k l'oeil. Que de grè- ves en perspective ! Faisons-nous de noi- res prophéties 1 Hélas, non. Le passé est là. pour nous autoriser à les faire. La Confédération Générale du Travail ne perdrait certes pas cette belle occa- sion de montrer ce qu'elle est capable faire.

Et, comme conclusion, on peut se de- mander si un tel état de choses peut se prolonger indéfiniment et continuer h exercer sur notre vie industrielle des ré- percussions de plus en plus inquiétan- tes. Le fait que de grandes industries, de grandes entreprises ne peuvent plus prendre d'engagements à terme fixe, soit pour livraison de produits quelconques, soit pour exécution de travaux, est vrai- ment intolérable. Voilà qu'une grande oeuvre nationale peut aussi à. son tour dépendre de la bonne ou de la mauvaise volonté d'une confédération révolution- naire, plutôt anarchiste que révolution- naire; ou d'une union 0e syndic aïs laut aussi anarchiste. Sans être taxé de réac- tion, il est permis de croire qu'une telle situation démande à être examinée de près.

Les libertés syndicales professionnel- les, seules visées dans la loi de 1884, sont intangibles, c'est entendu. Mais il ne s'agit gas ici de ces libertés définies pair la loi. Il s'agit de l'interprétation donnée à cette loi, aujourd'hui complè- tement détournée de son véritable but. Les anarchistes et les révolutionnaires qui apportent les plus fâcheuses entra- ves au libre développement du travail et de la richesse nationale doivent ren- trer dans le droit, L'action syndicale, personnifiée par les chefs de la G.G.T., doit se confiner désormais dans le do- maine exclusivement professionnel. La loi de 188i le prescrit. C'est cette loi qu'il faut faire observer, si l'on veut ra- mener l'ordre et la paix, et, aussi, la confiance indispensable au libre déve- loppement clu travail et de la richesse

nationale, _

P. DUCHESNE.

LA RUSSIE

ET LA CHINE

Les relations russo-chinoises sont ten- dues à l'extrême. D'après les termes de l'ultimatum que le gouvernement de Saint-Pétersbourg a remis à la cour de Pékin, il se pourrait fort bien que, de- main, tes hostilités' fussent ouvertes sur la frontière du Turkestan. Déjà, les trou- pes russes manoeuvrent sur le champ des opérations futures. C'est donc tout ce qu'il y a de plus sérieux. 11 s'agit, on le sait, de démêlés entre la Russie et la Chine au sujet de l'interprétation d^un traité, qui date d'une trentaine d'années, et par lequel la Russie aurait acquis cer- tains droits commerciaux et consulaires sur le territoire chinois. La Chine biaise et, finalement, ne s'exécute pas. La Rus- sie a maintes fois réclamé. Comme on dit, elle en a assez.

Si donc la Chine ne ciide pas, le con- flit va entrer dans la période des exigen- ces militaires. La cour de Pékin n'ignore certes pas que ses troupes sont dans ta complète impossibilité de tenir tête aux troupes russes. Il est donc certain qu elle s'apprête à donner satisfaction à son puissant adversaire. Mais elle ne veut agir que contrainte et forcée. La Chine a vu se lever, dèpuis une dizaine d'années, un nouveau parti national, avec lequel le gouvernement doit compter. Les nationa- listes du Céleste-Empire ne manque- raient pas de pousser les hauts cris s'ils devaient s'incliner devant l'autocrate rus- se, tout au moins s|ns y être forcés. La cour montrera qu'elle a résisté autant que cela était en son pouvoir. Et tout se ter- minera ainsi.

Le conflit russo-chinois n'a rien qui puisse inquiéter les plus timides. L'af- faire ne concerne que les gouvernements de Saint-Pétersbourg et de Pékin. Le Japon est entièrement d'accord avec la Russie. Ce n'est pas une campagne de conquête qu'entreprennent les troupes russes. Dès que la Chine aura répondu d'une façon précise aux six points de ta note qui lui a été remise par la Russie, si ces réponses sont satisfaisantes, les Russes quitteront le territoire chinois. Us évacueront Koudja s'ils l'ont occupé. Mais, comme nous le disions plus haut, il est à prévoir que la cour de Pékin met- tra les pouces. Elle n'a aucun intérêt à vivre en mauvais termes avec la Russie. Cette dernière ne formule pas d'exigen- ces nouvelles. Elle ne demande que l'exé- cution des engagements, que semble mé- connaître aujourd'hui la Chine, qui les a acceptés il y a trente ans. Nous n'atten- drons du reste pas bien longtemps pour être fixés, puisque c'est dans vingt-quatre heures que s'achève le délai imposé à la Chine par l'ultimatum russe.

MAXIME VUILLAUME.

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ECHOS

LA TEMPERATURE «j

A Paris, des averses de neige fondue continuent de tomber, te vent Soutile du nord au nord-nord- est- avec plus de force. La température reste basse, avec des minima intérieurs à 0".

Dés chutes de neige sont signalées sur l'ouest du continent et des pluies sont signalées en Fran- ce, a Bel tort, Biarritz, Boulogne, Clermont-Fer- rand, Nantes et Paris,

La température s'est abaissée sur nos régions ; le refroidissement est surtout notable dans Te cen- tre et le sud. Hier malin, le thermomètre mar- quait ; —13° è Saint-Pétersbourg, — 1* à Lyon, 0 à Paris et à Toulouse, 16 a Alger, — 9 au puy de Dôme, — 15 ou Venteux, — 20 au pic du Midi.

En France, le temps va rester froid ; des aver- ses sont encore probables, principalement dans le sud.

M. Fallières k Roubaix

Le président de la République a promis à M. Motte, maire de Roubaix, qu'accompa- gnaient un certain nombre de sénateurs et de députés du Nord, de venir le juillet visi- ter l'exposition de Roubaix et présider la clô- ture du congrès de la mutualité. Le président de la République sera accompagné par M. Monis, président du conseil.

L'ouverture de l'exposition aura lieu le 23 avril, sous la présidence de M. Masse, minis- tre du commerce, qui procédera le même jour à l'inauguration du nouvel hôtel de ville.

—x-^ •

Le Parc de Versailles

M. Dujardin-Beaumetz sous-secrétaire d'E tat aux Beaux-Arts, accompagné de M. Léon, chef de division, s'est rendu h Versailles, où il a été reçu par M. Lambert, architecte du château.

Puis, avec M. Thalamas, député de Seine- et-Oise, et les représentants du Touring-club et du comité d'initiative de Versailles, le sous- secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts est allé étu- dier sur place les améliorations à apporter à certaines routes, notamment à celle qui per- mettrait aux automobiles de passer du Grand- Trianon à la commune de Bailly.

La Tête de Robespierre

A peine ouverte, la galerie des souvenirs ré- volutionnaires de Carnavalet connaît déjà les controverses et les discussions.

On sait qu'une des pièces les plus remar- quées de cette, collection est un téte en cire de Robespierre qu'on dit être un moulage pris sur nature par l'architecte Palloy après l'exé- cution de l'« incorruptible Maximilien ».

Or, voici que dans le Matin, d'Anvers, M. Camille Liaume, affirme que cette relique est apocryphe.

Elle serait l'oeuvre d'un artiste allemand, propriétaire d'un musée de cire et doué d'un fort joli talent, M. Maurice Castan.

ÇVst en ï 87S, précise M, Liaume, que Cas- tan modela ce masque dont deux ans après il fit présent à M. Liaume qui l'admirait: fort.

En 188:2, M. Charles Simon, quî dirigeait à ce moment, à Lille, le Petit Nord, organisant Une exposition à l'occasion du 90* anniversai- re du siège de Lille par les Autrichiens, em- pruntait à M. Liaume son masque de Robes- pierre dont on commençait à parler et que tous les non initiés tenaient pour un moulage du temps.

M. Liaume déclare qu'il trouva plaisant de laisser M. Charles Simon dans cette illusion. Il lui fit même présent de l'objet que M. Si- mon emporta à Paris quand il fut nommé chef des secrétaires rédacteurs du Sénat, et qui fut admiré de tous dans le ? a-ton du haut fonc- tionnaire au Luxembourg.

La légende était fondée ; la tête de cire était entrée dans la gloire.

E1I« est entrée aujourd'hui au musée Car- navalet.

R— X—4

Petits Salons

Aujourd'hui, lundi, s'ouvre, dans la galerie Marcel Bernhelm, fS, rue Caumartin, l'expo- sition des oeuvres de M, Alfred Jeanmongin. Elle demeurera accessible au public tous les jours, dimanches exceptés, de dix heures du matin à six heures du soir, jusqu'au samedi 15 avril prochain inclusivement.

— L'exposition publique des panneaux dé- coratifs, tableaux de chevalet et dessins de M. X. Roussel s'ouvre, aujourd'hui, â la gale- rie Bernheim jeune». 15, rue Richepanse. Elle sera close le 14 avril prochain.

r—X —

Le Coin des Rieurs

Propos d'antichambre ministérielle ;

— Le président du Conseil a informé les fonctionnaires de son ministère, qu'il exige- rait d'eux une présence assidue et beaucoup de travail.

— » Time is Monis. »

LANCELOT-

AU JOUR LE JOUR

L'Absent

Lorsqu'un invité sur lequel on compte se fait trop longtemps attendre, on commence à dire du mal de lui. Les absents ont tort. Si nous disions un peu de mal du printemps? Voilà six jeurs qu'il devrait être arrivé. Et vous voyez où nous en sommes !

Le printemps est agaçant parce -qu'on Ta trop natté. Pourquoi, demandait un profes- seur de littérature, à une soutenance de thèse le printemps est-il la saison la plus chantée par les poètes? Parce que c'est un thème fa. cile. 11 ne s'agit pas de mérite véritable, et l'on nous la baille bonne ! Les peintres,, qui ont de bons yeux pour voir, n'ont aucune prédilection pour les paysages monotones, et presque sans caractère, du printemps. Ils pré- fèrent les tons chauds et harmonieux de l'au- tomne, l'âpre aspect, noir et blanc, de l'hiver ou les ciels étincelants et lourds de Tété, Je connais une exception: l'admirable petite toile de Rousseau, dans la collection Tommy- Thiéry. C'est la seule.

Non, Les descriptifs ont abusé. Essayez de lire l'insupportable poème de de Kleist ï

Au point de vue sanitaire? Encore le même favoritisme odieux, A-t-on assez accusé « la chute des feuilles >» de précipiter la fin des poitrinaires ! Eh bien, les statistiques démon- trent que, dans tout l'ensemble ae l'Europe, la tuberculose compte, au printemps, ses plus nombreuses 'victimes. jPçs autres maladies aussi, du reste. Casper, jadis, fit porter son enquête sur trois millions de morts. 11 cons- tata que le printemps est la saison meur- trière entre toutes.

C'est une saison égrillarde, sî j'ose dire. Est-il rien de plus sot que les plaisanteries qu'il inspire? Le printemps transforme, — en mal, -— les gens les plus sérieux, les rend 'nattentifSj polissons. Citez-moi de viandes

oeuvres conçues et exécutées "au printemps. L'hiver, oui, dans le recueillement. L'été, du- rant la période fertile des vacances en plein air. Ou pendant l'automne propice aux rê- veries.

On me dira: « Citadin! si vous connaissiez le'printemps des campagnes, si parfumé, doux I » J'ouvre un traité d'agriculture. Quels travaux, à l'orée de cette saison divine ? Avant tout, le transport des fumiers. << On termine l'épandage de la marne. On répand les engrais liquides, purin et vidange. On fait tremper les semailles dans le guano, la suie, la colombette, etc.. » Comme c'est ra- goûtant !...

On sèvre les porcelets. On plante les pom- mes de terre et les topinambours. Bravo! On va voir pousser l'oseille, le cerfeuil, les oi- gnons blancs et les laitues de la passion..*

Je vous laisse juges 1

Assez de bluff 1 Ne nous rebattez pas les oreilles avec des extases de convention, le printemps n'a que des attraits postiches. Re- gardez la rue, la neige, et goûtez-moi cet air froid!

Seulement, Je l'avoue maintenant, au pre- mier rayon de soleil, ail premier gazon sur les prairies du Parc Monceau, je ferai amen- de honorable, et je renierai un vilain para- doxe que j'ai eu bien de la peine à mener de bout en bout!..*

P. Robert-Kern p.

Lu Mit général lis Cailles

pour l'Exercice 1911

. LE RAPPORT DE M. NOULËNS

Dans la seconde et dernière partie de

son rapport -sur le budget des Colonies, M. Noulens se livre à une étude particulière de nos domaines d outre'mer.

En Afrique équatoriale, la situation exté- rieure de la colonie s'affermit et se précise, grâce au règlement des Questions d'ordre international qui F intéressent. L'établisse- ment d'un gouvernement général compara- ble à, celui de l'Indochine et de l'Afrique occidentale fortifie, à l'intérieur, les moyens d'action dé fautorité administrative. En un mot, l'Afrique équatoriale, par ses riches- ses naturelles, permet d'escompter le plus brillant avenir.

Du côté diplomatique, les récentes négo- ciations entamées avec le gouvernement belge ont abouti/ notamment un certain nombre de réductions applicables au pris de transport de différentes denrées et mar- chandises sur les lignes de la Compagnie du chemin de fer du Bas-Congo. L'ensem- ble de ces réductions ne peut manquer d'a- voir lé plus heureux effet sur le développe- ment de notre colonisation.

Une grosse question celle de în délimita- tion du Quadaï cl du : Dar.-Four, n'est pas encore résolue. Fjù tracé qu 1 il s'agira cl 'ap- pliquer sur Le terrain donne lieu h deux thèses différentes. Néanmoins, il n'est pas douteux que la France et l'Angleterre tran- cheront amicalement ce petit différend.

Les questions administratives font, elles aussi 1 objet d'un long exposé. I^i pins re- marquable d'entre elles est le décret du 15 janvier 1910 qui est venu modifier l'organi' sation " administrative "et financière du gou- vernement général de l'Afrique équatoriae. Ce décret précise les pouvoirs du gouver- die ur général, aussi bien en matière admi- nistrative qu'en matière fiscale.

Les prévisions de recettes du budget gé- néral de 19f0 seront certainement atteintes et probablement dépassées. Par ailleurs, le chapitre des dépenses 11e doit pas donner lieu à des mécomptes.

M. Noulens donne également une nomen- clature détaillée de l'emploi des crédits, dans lesquels nous voyons figurer une somme de 200,000 francs, spécialement af- fectée aux essais de télégraphie sans fi!. Il nous donne aussi des renseignements sur l'importante transformation qn'a subie le ré- gime dès concessions congolaises. Régime améliorant incontestablement la situation des indigènes et constituant un progrès marqué s-ur l'ancien.

Le rapport aborde ensuite l'Afrique occi- dentale française, dont la situation [pré- sente, telle qu'elle ressort des chiffres offi- ciels sur îa progression des recettes budgé- taires et. des transactions commerciales est évidemment excellente: Cette situation pré- pondérante de l'Afrique occidentale a ins- piré h on auteur américain distingué, M. James Archibald, duns un récent article, cette phrase tout à fait caractéristique :

« Maintenant que j'ai visité las colonies françaises de l'Afrique du Nord, j'ai vu la forme dé colonisation que je regarde com- me la plus parfaite, et je suis, à présent» convaincu que le peuple et le gouvernement français sont aujourd'hui les plus habiles colonisateurs du monde civilisé. »

E11 effet, nous avons tiré un parti admi- rable de cet immense empire qui, situé à quelques jours de mer de Ja métropole, peut, demain, jouer dans notre évolution mon- diale, un réte do premier plan.

■ La situation • politique est généralement satisfaisante, même en Mauritanie. Mais le moyen le plus sûr d'éviter que des compli- cations viennent la troubler, c'est de ne rien négliger pour y réaliser, sans cesse, de nouvelles améliorations.

Sur les questions financières, les préci- sions données par M. le gouverneur géné- ral Ponty au conseil du gouvernement, dé- notent que la situation financière de l'Afri- que occidentale est excellente. Le dernier exercice se traduit pour les divers budgets ordinaires par un excédent de recettes sur les dépenses de 4,300,000 francs, dont 2,900,000 francs pour le budget général et 1,400,000' francs pour les budgets locaux. D'autre part, l'exploitation des chemins de fer fait apparaître un bénéfice de 2,700,000 francs. El il convient d'ajouter que l'exer- cice 1910 promet de brillants résultats. Il est aussi rassurant de constater que l'avoir des caisses de réserves do l'Afrique occi- dentale dépassait, lors de la clôture de l'exercice 1009, la jolie somme de 20,500,000 francs.

La situation économique, le commerce et les cultures de TA. O- F. ne sont pas moins brillants. (Cette prospérité n'est pas fac- tice.

La rapporteur ne passe pas non plus sous silence les progrès de la télégraphie, sans fil en Afrique occidentale française qui, ap- pelés à favoriser notre pénétration écono- mique, sont en bonne voie d'installation

En résumé, la situation présente fait pré- sager pour l'Afrique occidentale française un très bel avenir.

Le rapport nous conduit ensuite en Indo- chine et constate les variations de noire po- litique. M. Klobukowski a trouvé, en arri- vant dans la colonie, une situation tout à fait troublé. Les résultats de sa politique, là-bas, permettent de constater une notable amélioration. On a exagéré quand on a dit que l'Indochine était en péril. Le problème

h résoudre ne dépasse pas les moyens d'u- ne bonne administration.

La situation, budgétaire tend de plus en plus h s'améliorer. Les exercices 1907 et 1008 ont fourni des excédents importants. L'exercice 1910 s'annonce favorablement.

L'agriculture indochinoise, dont la cul- ture au riz constitue la principale branche, n'est pas menacée et mérita toute la sollici- tude "des pouvoirs publics Il faut espérer qu^ les budgets tui consacreront moins par- cimonieusement les dotations dont elle a be- soin.

En résumé, notre domination est sérieu- sement assise. Une bonne politique et de sérieuses méthodes administratives sont- nécessaires pour maintenir cette domina- tion et lui. donner les bases industrielles qu'elle doit avoir.

Avant d'entamer le chapitre des petite» colonies, le rapporteur nous fait faire une rapide excursion à Madagascar, dont le dé- veloppement économique n'est peut-être pas aussi rapide qu'on se l'était tout d'abord imaginé. En réalité, le sol de Madagascar, si ruche en minerais de toutes natures, pa- rait, en outre, favorable à des productions variées et plus principalement à l'élevage. La situation budgétaire est satisfaisante. La caisse de réserve contenait, au mois de mai dernier, la somme de 14,426,548 francs. A-u point de vue économique, il est urgent d'améliorer 4ea voies de communication de la grande île, ainsi qme d'achever un ré- seau complet de routes indispensables pour drainer ws le chemin de ter les produits indigènes;

La mise en exploitation du chemin de fer de Tananarive à la côl^ et l'affermisse- ment de la sécurité publique ont contribué à donner au commerce malgache une heu- reuse expansion. L'activité des ports de- vient de jour n jour plas considérable. Par- mi les éléments multiples de production de la grande lie. D convient de ne pas négliger l'industrie de la dentelle qui est appelée ù. un grand avenir grâce nu remarquable ta- lent d'imitation des dentellières malgaches.

Le chapitre des petites colonies s'ouvre par la Martinique et la Guadeloupe. I.e rapporteur constate que ces deux colonies se dépensent en vaines querelles politiques.

A la Martinique, l'exercice 15)09 a laissé un excédent de 11,355 francs Si l'on remar- que que, depuis deux ans, la métropole ne verse plus de subvention à cette colonie, cotte somme, quoique minime, n'est pas moins significative.

A la Guadeloupe, situation tout autre, L'exercice 1909 accuse nn déficit de près de '250,000 francs. Une réorganisation de cette colonie est .devenue indispensable, car ses ressources sont gaspillées par ie fonction- nement d'une administration improductive et couteuse

I-î Réunion souffre du môme mal que la Guadeloupe, mais l'activité économique qui y règne depuis quelque temps en atténue tes dangereux effets. Le commerce général en 1000 a dépassé 29,580,000 francs, en aug- mentation de près de 3 millions sur 100g

Au point de- vue budgétaire la situation s'améliore aussi L'exercice lOOO s'est soldé avec 298,000 francs d'excédent.

Lya Guyane se contente d'être Tune des contrées du monde ks plus riches .en or. En- effet, la production de l'or resume actuel- lement toute l'activité économique de ce pays. Malgré cet énorme avantage cette terre ne connaît pas toute la prosperité cor- respondant h sa richesse naturelle.

Ajoutons que le rapport de M. Noulens se termine par l'examen des chapitres des différents crédits qui constituent le budget général.

G. Boussuge.

Bavardage

l'n iuge de paix vient d'avoir à résou- dre un problème difficile. On sait la campagne, très rationnelle en vérité, qui se mène contre la malpropreté de nos trottoirs et notamment contre tè- parpîllement de ces petits papiers, pros- pectus, annonces de toutes sortes dont des distributeurs jonchent notre sol.

Evidemment, cela est sale, surtout s'il nient, que ces papiers se délaient en bouc, se collent aux semelles et donnent à la voie publique l'aspect d'un dépo- toir de maculatures.

Ces prospectus sont fort employas par des industries diverses, restaurants à bon marché,tailleurs au rabais, nettoya- ge ou rafistolage de dentitions défec- tueuses, vente on achat de 'reconnais- sances du Mont-de-Piëté, — et tant d'au- tres. On se heurte à chaque coin de rue un peu fréquentée contre une main armée d'un carré de papier cL la plu- pari du temps, le passant ne le prend que par pitié bienveillante pour le dis- tributeur. Mais notre bonté ne va pas plus loin : une fois le carré entre nos mains — et à peine un regard jeté qui nous.avertit que nous connaissons ça —- nous n'avons rîen de plus hâtif que de nous en débarrasser, soit en écartant les doigts, soit en le roulant en boule et le lançant devant nous.

D'où cette navrante mosaïque de pa- piers ignobles, bientôt malaxés sous nos pieds et désagréables à la vue.

On voudrait les supprimer et le con- seil municipal a volé un impôt prohi- bitif. Mais cette mesure porte une at- teinte directe à la liberté de la presse. J'ai le droit de publier un journal gra- tuit, d'une taille quelconque et de le fai- re distribuer dans la rue. Qui distin- guera le prospectus du brûlot politi- que ?

Un commerçant a eu Vidée d'assigner en dommages-intérêts un de ses concur- rents dont un distributeur avait encom- bré son trottoir de ces sortes de papiers. Et la cause est venue devint le iuge de paix qui, /près réflexion, a reconnu qu'en somme Fauteur du prospectus et le distributeur étaient parfaitement dans leur droit légal... et que s'il y avait un coupable, c'était le public, c'étaient les passants qui reietaient le prospectus à terre...

Gar, l'intention du créateur de Van- nonce. est qu'on la plie, qu'on la mette dans sa poche pour la déguster à domi- cile. Donc, ni d'intention ni de fait celui- ci n'était reprehensible, les véritables responsables de la malpropreté de Paris c'étaient nous tous, les passants. Et nous étions trop nombreux pour qu'on pût s'en prendre à nous. Cette décision est juste,

JULES LERMINA

La Révolte - dans l'Aube

Les Démissions 'augmentent. - Solidarité é tout le Département. — La Prochaine Réunion de Troyes. Le Travail de la Commission d'Enquête.

L'appel du Comité central, qiti a décidé Je

commission départementale à se refuser à siéger « par -solidarité envers les .vigne remis ><„ a provoqué un nouvel afflux de dé» missions.

Lfts Conseils municipaux de Pont-Sainte* Marie, Mergey, Morviliiers, Bercenay-en- Othe, Chauchigny Pavillon, Vulaines, Oha- vanges, Blaincourt la Chaise, Ville-moyenne; Bagne il\-1 a-Fosse, Fresnay, Aubeterre,Vou grey, Bessy, Lirey, saint-Germain Davrey, Mathaux ouï. envoyé Leur démission et ces- sentd'âssûrer les services publics. Ceux da Marigny-le chatel BRILLECOURT Maraye-en- Othe, Viapres4e-Petit, Origny-le-Sec, Rame- rupt protestent énergiquonient contre la dé- limitation et démissionneront ù bref délai si le gouvernement ne cède pas.

LÉi Ligue des Droits de l'homme d'Arcis- sur-Aube se solidarise avec les vignerons.

Certains châtelains de leur côté, ont ré- solu de ne plus acquitter leurs impôts par solidarité avec les protestataires,

De^ habitants de troyes ont offert le gîte et le logement aux vignerons qui voudront venir manifester à Troyes. ,

Le mouvemenL est aujourd'hui généralisé ù kraft le département, merne aux communes uniquement agricoles. Il est inutile de souli- gner la gravité de cette confftataHoin.

D'autre pari, ta manifestât]on grandiose delà réunion de Troves s'organise, M.' Cheq, présklenit du Comité central de défen- se, viênt d'écrire à M. Lemblin, maire de Troyes, pour accepter sa proposition de la réts/iion. Il lui demande de reeweir au plus tôt les délégués du comité cwitral pour m arrêter avec eux 3e© déflsnls. M. Lemblin pense qu'il faudrait patienter une quinzaine, pour que l'entente officielle puisse être ter- minée, mats il demeure aux ordres des vi- gnerons.

Tout Troyes est avec les protestataires et très surexcité.

M. LemblLn demandera au préfet d'étoî' gner, lé jour de ia manifestation, soldats cl gendarmes, sinon tout serait à redouter.

Le maire de Troyes craint aussi rinv mixtion de Ja politique dans le conflit. Sans doute, il pense potivoir compter sur le cal- me des unifiés, mais il n'a pas les ménieè raisons d'attendre la modération des Came- lots du roi.

Ceux-ci ont tenu hier après-midi, à trois heures, à la Bourse du travail de Troyes, une rétimon présidée par la marquise de Mac-Mahon.

M. Lemblin, appuyé par son compatriotes, veut, coûte que coûte, faire triompher les revendications des vignerons et déjà des me- sures graves sont arrêtées dans son esprit^ dont il veut garder le secret; mais qui se- ront mise© à exécution, si les muïùféstations nViiboatisseat pas.

: Il a', cf autre part, : communiqué à la. com» missiOffii d'enquête qui poursuit tranquille-, ment ses travaux à Paris, quelques: arrête en faveur de la thèse des vignerons de l'Au- be, notamment im arrêt de la Cour d'appel d'Angers du 11 avril 1889, an anr&t de la Cour de GiiiSsatfon du 26 juillet J889, et un ju- gement du tribunal de commerce de Ileims an- vertu desquels le mot tt oliampagne " était déclaré, s'appliquer non à un procédé de fabrR-atiou, mais « ait vin récolté et fa- litrftfùé dans la province de Fiance qui porte oe nom ».

MM- Checq et BIoL du comité d'initiative de Bar-sur-Aube, et MM. Dubrauil et Mo- reau, du Comité de défense de Bar-suJ-SoI- ne, sont convoqués cetite semaine ù Pari®, pour être entendus par la commission d'en- quête.

Au Ministère de l'Intérieur

présidence du conseil nous communE que la note suivante :

Deux erreurs importantes se retrouvent tlani un article d'un journal du soir consacré aux événements de l'Aube :

1* M. Monts, contrairement .aux allégatioriis 'ii< ce Journal, n'a jfirnais obtenu ni demandé «" l'a- brolion d'un décret de déldinitation ».

hjicrvenii avCnt l'élaboration du décret il a sim^iîcmen! demim^fé la faculté pour lui, comnM pour tous les intéressés, d'exijoser devant 'es sections réunies du Conseil d'H4,iL les arguments de droit pur qui militaient en Tavcur de ta C»I« ronde,

.Sa ibèse a triomphé devant le Conseil et vaut lé gouvernerncnL Ia■■décret-:de délimila-tion-la consacré. ■ . 2' M. Monte n'a jamais préfxmJsé « la démis- sion en masse du conseil général, des maires, des adjoints, des conseillers municipaux.

De pareils conseils recevraient .ilans la Ci. ronde un accueil mérité. Il n'y a en dans ce parteinotil ni démission des élus n| trouble d'aï» cune suite.

tjfib* Girondins se sont bornés ù réunir, avec K .plus grand zèle, les tloeuments utiles a leur dé tena# et à les" faire parvenir à leur représentant dont le rôîe a consaslé à- leà metties en tcuvrf en vue d'une défense exclusivement Juridique,

FîiiiSal taifliî à ®w-ï«rS

Dans une Fabrique de Celluloïd. — Une Mai- son entière en Flammes. — Plus de Cent cinquante Morts.

Un épouvantable incendie, dans lequel au moins cent personnes, si ce n'est plus, com- prenant des hommes, des femmes et des enfants, ont trouvé la mort, a éclaté samedi soir, ù. cinq heures, dans le bas New-Yorfe L'immeuble eu feu est un bâtiment à dix étages, situé sur la place Washington,, au coeur même du district manufacturier. Il est occupé par dos fabricants de blouses et autres légers articles d'habillement» On dit que dés fabricants de menus objelis en cellu- loïd y avaient aussi des ateliers.

Avant que le.s 1.500 ouvriers et ouvrières qui s'y trouvaient aient pu atteindre les is- sues de secours, l'immeuble entier flambait de la cave au toit.

Quelque temps auparavant, par une cruel- le ironie, il avait été déclaré <c fire-proof », c'est-à-dire réTractaice an feu.

L'incendie a éclaté au septième étage la rrrai^ou (fui comptant dis étages, et non huit La plupart des lemmee tuées travail- laient à la fabrique, en bloose, aux deux étagea supérieurs,

A six heures, on comptait cinquante-troi4 corps sur le trottoir, dont la plupart étaierrt ceux des fenunes qui sautèrent dans lea filets de ^itrvetageô tenus par la police, dama le? rués, mais ces filets furent déchirés par la chute des femmes tombant d'une telte hauidar. Les pompiere trouvèrent wifli