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NOCES DE CANA
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PAUL VËRONËSE
GRAVURE AU BCMN
PAR M.Z. PRÉVOST
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DE LA BIOGRAPHIE DE PAUL VËRONÈSE PAR
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Cette NaMM mt donnée gratis !tM MmstttptenN à la ~taTOte des WMM dt C<tx«.
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NOTICE BtO&RAPtMQUË
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PAUL VËRONÈSE 1
Paolo Canari, dit Paolo Veronese, naquit à Vérone en ~532. Son père, GabrielleCaliari, sculpteur, ie destina d'abord à sa profession et lui apprit à modeler; mais bientôt, entraîné par nn penchant irrésistible vers la peinture, il entra à l'atelier de son oncle, Antonio Badile. Vasari prétend qu'il eut pour mattre Giovanni Carotte, qui avait des connaissances étenCette Notice est une de eetÏM dont M. Frédéric Villot, conservatear de la peintafe au Musée du Louvre, a enrichi le nouveau livret rédigé par ses soins. C'est avec son autorisation que nous l'avons reproduite, et nom saisissons avec empressement cette occasion de lui offrir, ainsi qu'à toutes les personnes qui ont Mon voulu nous aider à mener à bien une entreprise aussi considérable que celle de la gravure des Noces de Co)M, t'expression sincère de notre reconnaissance.
Au nombre de ceux que nous ne saurions trop vivement remercier
dues en architecture et en perspective. Les gravures d'Albert Durer, les dessins du Parmesan, furent des modèles qu'il copia assidument pendant plusieurs années. Il dt des progrès rapides, et après avoir terminé différents travaux à Vérone, il fut conduit à Mantoue par le cardinal Ercoto Gonzaga, avec plusienrs de ses compatriotes, pour peindre plusieurs tableaux dans le Dôme Le jeune Paolo, dans ces travaux, se montra supérieur à ses compagnons, et revint à Vérone mais n'y trouvant pas assez d'occupations, il passa à Vicence; puis à Venise, où it s'établit.
Ses premières peintures, exécutées en 1555 dans !a sacristie et dans Fégtise Saint-Sébastien, le placèrent immédiatement au rang des premiers artistes de t'époque, et son triomphe fut complet lorsque à la suite d'un concours établi par les procurateurs de SaintMarc pour la peinture du plafond de la bibliothèque, est M. Charles Béranger. A l'exemple de Paul Véronèse, qui copiait et recopiait les œuvres des grands mattres ses prédécesseurs, M.Mmoger a bien voulu, lui créateur si plein d'originalité, consacrer une année entière a l'exécution de la copie qui a guidé M. Prévost pendant tout le cours de son travail. Cette copie, la plus comptète, à tons les points de vue, de toutes celles qui ont été faites d'après la peinture de Paul Véronèse, restera comme une des meilleures productions d'un artiste d~jà riche en oMvres remarqaaMes.
(tVe<e des e~exM.)
ses rivaux lui décernèrent eax-mem~s !a cha!ne d'or Destinée au vainqueur. Après cette )aMe mémorabto, Canari 6t un voyage à Vérone, puis revint à Venise, où il travaillait en 1560 à Saint-Sébastien, ainsi qu'au palais ducal. Le procurateur Girolamo Grimano ayant été envoyé par la république en qualité d'ambassadeur près da saint-père, Paoto l'accompagna. La vue des ouvrages de Rapbaël, de Michet-Ange, et surtout t'étnde des chefs-d'œuvre de t'antiqnité, eurent l'iaOuence la plus heureuse gnr sa manièM, qui s'agrandit et se simplifia encore sans perdre de sa grâce et de sa noblesse. Ce fat à son retour de Venise, en <562, que Paul Véronèse peignit pour le réfectoire du couvent de Saint-Georges-Majeur son célèbre tableau des Noces de Cana. En outre de cette grande cène, il en peignit encore trois autres, le Repas chez Simon le Pharisien (de <5TO à <575), pour le réfectoire des pères Servites; le Repas chez Simon <e J~preMao, pour le réfectoire des religieux de SaintSébastien (<870), et le Repu e~.z I~t, pour les religieux de Saint-Jean et Saint-Paul. Le premier de ces trois tableaux, donné à Louis XFV en 4665 par la république de Venise, fait partie du Musée du Louvre.
Paul Véronèse était alors tellement recherché,
que c'est à peine si, malgré son extrême assiduité et sa prodigieuse facilité d'exécution, il put sunire à tous les travaux publics et particuliers dont il fat chargé. Des églises presque entières ont été peintes par lui le palais ducal est rempli de ses œuvres gigantesques; des maisons de campagne dans les environs de Vicence, de Trévise, de Vérone, sont couvertes de ses fresques, et ses tableaux se trouvent répandus dans toutes les galeries de l'Europe. Son dessin, ferme et noble, qui procède par de grands plans à la manière antique, le doux éclat de sa couleur argentine, la beauté et la grâce de ses têtes, la pompeuse magnificence de ses vastes compositions, enfin l'art admirable, et que lui seul a possédé à ce degré, de représenter sans sacrifice apparent et sans confusion de nombreuses figures enveloppées d'une atmosphère également lumineuse, toutes ces éminentes qualités font de Paul Véronèse un des plus rares génies dont la peinture puisse se glorifier. Paul Véronèse mourut le 20 mai <588 d'une fièvre aiguë gagnée dans une procession solennelle faite à l'occasion d'une indulgence accordée par le pape Sixte V. H était âgé de cinquante-six ans. Paul Véronèse, dit son biographe Ridolfi, était an homme an coeur noble et généreux. Simple dans ses actions,
Sdète observateur de sa promesse, il sut conserver toujours la dignité de sa personne et de sa profession. Point de ces passions violentes, de ces haines retentissantes, de ces querelles d'amour-propre qui ternirent la gloire de quelques-uns des grands génies de ce temps. L'exercice de son art et Féducation de ses enfants qu'i dirigea lui-même avec un soin extrême, sufSrent à absorber sa vie tout entière. De ses denx n)s, Car!o ou Carletto et Gabriellc, le premier est le p!usconnc it produisit un grand nombre de tableaux dignes de remarque. Paul Véronèse eut un frère nommé Benedetto (né en < 538, mort en <598), qui l'aida dans ses travaux et acheva avec ses neveux ceux qu it laissa non terminés.
Le Musée du Louvre possède douze tableaux de Paul Véronèse.
Les Noces de Cana.
Le Repas chez Simon le Pharisien.
Ces deux tabteaux sont placés dans le grand salon carré.
Les Anges faisant sortir Loth e~ ses filles de Sodome. SMaane au bain.
L'évanouissement o*E~~er.
La Vierge, l'Enfant Jésus, sainte Catherine, saint Benoft et saint Georges.
La Vierge, l'Enfant Jes«s, saint Joseph, sainte Élisabeth, la Madeleine e< une Bénédictine. Jésus ~M~nsMtH< la mère de Pierre.
Jésus sur le chemin du Calvaire,
Le Christ entre les L<MT<MM.
Les Pèlerins <fEtH)Ma<M.
Portrait de femme.
LES
NOCES DE CANA DR
PAUL VÉRONE SE
<mMCM AC MBO
DE M. ï. PRÉVOST
La gravure est aux arts plastiques ce que l'imprimerie est à la pensée, un paissant moyen de vulgarisation sans elle un chefd'œavre renfermé au fond d'une avare galerie resterait pour ainsi dire inconnu. Ils sont rares ceux qai peuvent, accomplissant un pieux pèlerinage, visiter les tableaux des grands maîtres dans les églises, les palais et les musées d'Italie, d'Espagne, d'Angleterre et de France. Malgré la facilité de communication tous les jours augmentée, il n'est pas donné encore à tout le monde d'aller à
Corinthe. Rome, Venise, Parme, Florence, Naples, Gènes, Madrid, Séville, Londres, Anvers, Bruxelles, Dresde, renferment d'inestimables trésors, éternetto admiration. des voyageurs; mais il existe beaucoup d'esprits intelligents, sensibles aux pures jouissances de l'art qui, pour des raisons de fortune et de position, par les occupations d'une vie forcément sédentaire, n'auraient jamais connu certains chefs-d'œuvre de Raphaët, de Titien, de Léonard de Vinci, de Paul Véronèse sans le secours de la gravure, dont l'invention a concordé par un parallélisme providentiel avec la renaissance des arts, comme l'imprimerie avait concordé avec la renaissance de la pensée. La toile unique; la fresque immobile, incorporée à sa muraille, se multiplient indéaniment par la gravure, vont trouver l'amateur qui ne vient pas à elles, et chacun peut posséder sur le mur de son salon on de son cabinet, des richesses qui semblaient le domaine exclusif des riches et des puissants de la terre. Une belle gravure est plus qu'une copie; c'est une interprétation c'est à la fois une œuvre de patience et d'amour. JI faut que le graveur aime, admire et comprenne son modèle; il faut qu'it s'imprègne de son inspiration, qu'il pénètre dans les sens mystérieux de son talent; car il ne s'agit pas seulement de repro-
duire exactement les lignes de la composition, les contours des formes, de mettre à leur place les ombres et les clairs, de dégrader habilement les demiteintes il faut, avec une seule teinte noire, rendre la couleur générale du mattre, faire sentir s'il est clair oa ténébreux, chaad ou froid, blond ou Neu&tre, clair comme Paul Véronèse ou ténébreux comme Caravage, chaud comme Rubans ou froid comme Holbein, blond comme Titien ou bleuâtre comme le Guide; marquer la différence des tons, indiquer par des travaux variés la valeur relative des objets, exprimer avec le bùrin la touche àpre ou fondue, le faire uni on heurté, le tempérament même du peintre; ce n'est pas là, certes, un médiocre travail, et l'on n'en vient à bout qu'à force d'étude, de soin, de persévérance, de talent, de génie même. Telle planche qu'on admire a absorbé des années de labeur assidu et conté par conséquent des sommes considérables, qui dépassent presque toujours et de beaucoup la valeur du tableau reproduit
Les maîtres dessinateurs sont les plus aisés à gra<. Le tableau des Noces de Cana a été payé à Paul Vëronèse 391 t ducats d'or, ptM ses dépenses de bouche et un tonneau de vin, soit < ,00t fr. <a c. de notre monnaie qui, à la puissance actuelle do l'argent, représentent environ 3,88S fr.; la gravure que vient d'en faire M. frevost, a coûte aux éditeurs près de 400,000 fr.
ver leurs contours arrêtés se saisissent facilement; tours tableaux modelés dans une harmonie sobre, ne perdent presque rien à être traduits sur cuivre, et l'on peut même dire que plusieurs d'entre eux, à cause de leurs tons enfumés et rembrunis, sont plus agréables à voir dans de belles estampes qui leur conservent tout leur charme moins leur dureté de couleur et les altérations da temps.
Les coloristes, par la nature même de leur talent, offrent de plus grandes difficultés; comment traduire avec les dégradations d'une teinte unique ces variétés et ces contrastes de nuances? Quel peintre, par exemple, plus rebelle à la gravure que Paul Véronèse, et où trouver un artiste assez hardi pour aborder avec le burin ce gigantesque tableau des Noces de Cana, la page la plus merveilleuse de cette grande épopéa de festins traitées par le peintre vénitien le Repas chez Simon <e Pharisien, le Repas chez Léo:, le Repas chez Simon le L~preMa?? Comment affronter non-seulement cette sérénité lumineuse de sa couleur, mais encore cet immense déploiement d'architecture et de personnages ? Comment renfermer dans un format réduit des compositions qui contiennent tout un monde de figures et de détails?
Ces difficultés n'ont pas arrêté M. Prévost. Mais
avant de dire comment il a réussi à les vaincre nous allons tâcher de donner une traduction écrite de ce tableau sans rival.
Les noces miraculeuses ont lieu dans un vaste portique ouvert, d'ordre ionique avec des colonnes de brocatelle rose de Vérone, dont l'entablement soutient des balustrades sur lesquelles se penchent quelques curieux. La table, disposée en fer à cheval, porte sur un magnifique pavé de mosaïque. Une terrasse à balustres, dont les rampes ornées de boules descendent vers la salle du festin, coupe à peu près la composition en deux zones et t'étage heureusement. De splendidesarchitecturés aux frontons de marbre blanc, aux colonnes corinthiennes cannelées, continuent la perspective et détachent leurs formes lumineuses sur un de ces ciels d'un bleu de turquoise où flottent des nuages d'an gris argenté, comme Paul Véronèse sait si bien les peindre, et qui sont particuliers au ctimat de Venise; an étégant campanile à jour et surmonté d'une statue qui rappelle l'ange d'or du campanile de la place Saint-Marc, laisse jouer l'air et les colombes à travers ses arcades.
Au milieu de la composition, à la place d'honneur, rayonne dans sa sérénité tntuinease, ayant à côté de lui sa mère divine, Jésus-Christ~ l'hôte céteste, pro-
nonçani les paroles miraculeuses qui changent l'eau en vin autour de lui sont groupés les convives avec différentes attitudes d'étonnement, d'insouciance et d'incrédulité; dans l'espace laissé vide, au centre du fer à cheval, des musiciens exécutent un concerto, des serviteurs versent l'eau des amphores dans les vases ou elle se change en un vin généreux. Sur la terrasse du fond, s'agite et s'empresse tout un monde d'esclaves et d'oMciers de bouche, pannetiers, sommeliers, écuyers tranchants, qui apportent les mets, découpent les viandes et vont prendre les plats et les aiguières à un grand dressoir disposé sous une des colonnades; sur les rampes et tes garde-fous des toits, s'accoude une foule curieuse qui contemple de loin la vaste cène symbolique.
Ma:gré l'époque on le miracle em ~u, les personnages sont habittés à la mode du temps de Paul Véronèse, ou dans un goût fantasque qui n'a rien d'antique. Des pédants ont critiqué ces anachronismes de costume, volontaires assurément chez un artiste aussi savant que Paul Véronèse'.Un poëte s'est chargé 4. Un des biographes contemporains de Paul Véronèse donne l'explication de ces anachronismes, certainement volontaires, de costumes et de personnages. En réunissant autour d'une même table, dans une même fête, et dans un même sentiment ces convive de conditions, de pays et de religions si diverses, Paul Véro-
de leur répondre, et nous transcrivons ici ces vers qui résument si heureusement le caractère de l'artiste. Lorsque Paul Véronèse autrefois dessina
Les hommes basanés des WoMS de Cana,
Il ne s'informa pas an pays de Judée
Si par l'or ou l'argent leur robe était brodée,
De quelle forme étaient les divins instrumenta
Qui vibraient sous leurs doigts en ces joyeux moments; Mais )e Vénitien, en sa maie peinture
Fit des hommes vivants comme en fait la nature.
Sur son musicien on a beau déclamer,
Je ne puis pour ma part m'empêcher de t'aimer.
Qu'il tienne une viole ou qu'il porte une lyre,
Sa main étant de chair, je me tais et j'admire.
La fantaisie du peintre a introduit dans cette immense composition !es portraits d'un grand nombre de personnages célèbres. D'après une tradition écrite conservée dans le couvent de Saint-Georges et reproduite par M. Villot dans le nouveau livret du Musée, il parait que l'époux assis à gauche, à l'angle de la table et à qui un nègre debout, de l'autre côté, présente une coupe, serait Don Alphonse d'Avalos, marquis de Guast, et la jeune épouse placée près de hu, Ëtéonore d'Autriche, reine de France; derrière nese, dit-il, a voulu symboliser l'effet de la parole divine qui devait un jour changer toutes les croyances comme aux noces de Cana elle changeait l'eau en vin, symboliser aussi tes destinées futures du christianisme qui devait un jour réunir le monde entier dans une même communion. (Note des éditeurs,)
ello, un fou avance, entre deux colonnes, sa tête coinëo d'un bonnet garni de grelots et de plumes de perroquet. François F', casqué d'une toque bixarre, est assis à côté d'elle; vient ensuite Marie, reine d'Ang!eterre, vêtue d'une robe de damas jaune, et se penchant comme pour suivre la conversation Soliman F', empereur des Turcs, est près d'un prince nègre–te Prêtre-Jean, sans doute, qui parle à un de ses serviteurs. Vittoria Colonna marquise de Pescaire, la grande amie de MichetAnge, joue avec un cure-dent; à l'angle de la table, l'empereur Charles-Quint, vu do profil, porte l'ordre de la Toison. Paul Véronèse s'est représenté lui-même avec les plus habiles peintres de Venise, ses contemporains, au milieu du groupe de musiciens qui occupe le devant du tableau; il est en habit blanc et joue de la viole; derrière lui, le Tintoret l'accompagne avec un instrument semblable; de l'autre côté, Titien joue de la basse; le vieux Bassan joue de la Bute; enfin, celui qui est debout, véta d'une étoffe brochée et qui tient une conpe remplie devin, est Benedetto Caliari, frère de Paul. C'e*4 ce musicien, jouant de la viole, qui a inspiré à M. Antony Deschamps les beaux vers que nous avons cités plus haut.
Le tableau des Noces de ~Mn était primitivement placé au fond du rétectoire du couvent de SaintGeorges'Majeur; c'est à la suite des campagnes d'Italie qu'il vint enrichir notre Musée où se trouvaient alors réunies les quatre grandes pages dont nous avons parlé plus haut*. De ces quatre chets-d'œuvre, ks Noces de Cana sont le plus radieux; nous qui avons admiré Paul Véronèse à Venise, aux BeauxArts, dans le Patais des Doges, dans t'égHse SaintSébastien, qui est comme son panthéon, nous pouvons atnrmer que jamais son astre n'est monté plus haut dans le ciel des arts.
Paul Véronèse doit être mis parmi les quatre ou cinq premiers noms de la peinture, malgré t'espèce de préjugé qui semble classer au second rang tes peintres de <etes, de repas et de sujets d'apparat. Rien n'est plus grave, dans la signification de l'art, que cette peinture si gaie. Paul Véronèse n'est pas seulement un brillant coloriste, c'est aussi un grand dessinateur. Personne mieux que lui n'a établi une charpente humaine par grands plans simples à la <. En 1815, te gouvernement autrichien, reconnaissant PitnpMsiMUte ou tout au moins les dangers du transport de cet immense tableau, cementit à nous te laisser et à t'échanger centre âne peinture de Lebran représentant le Nfp<M cAea le fAe~tex.
«tanière antique. Chez lui, tout est à sa place, tout s'enmanehe, tout porte; les mouvements partent du centre d'action, se déduisent, s'enveloppent avec une suite et une logique admirables. Ce peintre, que beaucoup regardent comme un éblouissant décorateur, s'est préoccupe, plus que pas un, du dessin générât. Qui que ce soit, pas même Michet-Ange, pas même Raphaë), ne tracerait d'une main plus savante le grand trait qui circonscrit ses ngures. Son modelé, pour n'être pas minutieux, ne laisse rien à désirer, et ses détails, si sobres et si larges, montrent une habileté consommée, qui connaît la puissance d'une touche mise à sa place et ne se trompe jamais. Ce qu'on ne saurait trop louer dans Paul Véronèse, c'est la justesse et le sentiment de relation. Ce merveilleux coloriste n'emploie ni rouges, ni bleus, ni verts, nt jaunes vifs. Ses tons qui, pris à part, seraient gris ou neutres, acquièrent par la juxtaposition une puissance et un éclat surprenants, tt sait d'avance la part de chacun dans l'effet générât, et ne tes pose qu'avec une certitude, pour ainsi dir:, mathématique une nuance ne prend de valeur que par le voisinage d'une autre, et les localités se ba!ancent entre elles avec une harmonie sans égate. Et tout cela est obtenu sans sacrifices apparents. Une lumière
argentée baigne tous tes objets, et sous ce rapport, on peut dire que Faut Véronese est un coloriste supéTieur à Titien lui-méme, qui a recours aux oppositions vigoureuses et dore ses teintes d'an g!acis couleur d'ambre.
Et pais, quelle &tcitité à remuer ce que, dans le langage spécial de l'art, on appelle tes grandes machines quelle <acitité à distribuer, sans désordre et avec animation pourtant, une foule en étage, en groupes, en pyramides, à la ranger autour d'an de ces banquets gigantesques qui semblent tes agapes de t'humanité, dans ces vastes architectures aux ba tustrades et aux colonnes de marbre btanc, qui laissent transparaître l'azur vén'tien à travers leurs interstices.
Quelle fête splendide pour tes yeux et quel sujet véritablement humain malgré son apparente insouciance que ces Noces de Cane. Les gens qui ne voient que t'écorce des choses et qui pleurent d'attendrissement aux sentimM~tités romanesques, ont parfois accusé Paul Véronèse d'être froid et de manquer de cœur, de n'avoir pas <te passion, d'être sans idée et sans but, et de se complaire uniquement aux merveilles d'une exécution prodigieuse. Jamais peintre n'eut un plus haut tdpat. Cette ?10 éternelle
de ses tableaux a an sens profond; ses festins sont tout symboliques, car l'on y mange à peine; et ce n'est pas le feu de t'ivresse qui anime les yeux brans de ces beaux groupes d'hommes et de femmes, mais un sentiment de joie universelle et d'harmonie géaérate.
M. Prévost ne pouvait donc consacrer son burin à la reproduction d'un plus noble chef-d'ceuvre; mais en mémo temps que de difficultés dans l'exécution d'une pareille entreprise! Jusqu'alors, nous l'avons, déjà dit, elle avait découragé tons les graveurs au burin. Les reproductions qui existent des Noces de Cana ne peuvent en effet être considérées comme des oeuvres sérieuses. Celles de Mitetti et de Vanni, exé* cutées dans le xvn* siècle, sont à l'eau forte et si peu dans le caractère, que l'on doit les supposer faites d'après des copies fort incorrectes; et quant aux camaïeux de Jackson, aux vignettes des recueils de Fithot et Landon, ce sont des à peu près tellement incomplets, qu'il n'y a rien à en dire. M. Prévost, au contraire, s'est entouré dès le début de son oeuvre, de toutes les précautions possibles pour s'assurer la plus scrupuleuse ndétité pendant qu'une remarquable copie, exécutée exprès par un artiste de grand talent, M. Chartes Béranger, maintenait sans cesse
sous ses yeux l'effet générât, t'ensemMe et aussi les détails secondaires du tableau, lui-même prenait sur l'original les calques des personnages et de tous les détails principaux.
M. Z. Prévost arrivait d'ailleurs à cet immense travail qui fera époque dans sa vie d'artiste, préparé par des succès nombreux et possédant l'infaillible certitude de talent nécessaire pour rendre les beautés d'un tel maître. La Corinne, d'après Gérard; <e saint Vincent de Paul, d'après Paul Delaroche; quatre grandes planches mezzo-tinte des Moissonneurs, de la Madonna a~f Arco, des P~e~eMrs de f~ana~Me, de l'Improvisateur Napolitain, d'après Léopotd Robert, toutes ces gtaavares si remarquables par la puissance de la couleur et de l'effet, montrent que M. Z. Prévost était un assez rude jouteur pour se mesurer avec Paul Véronèse.
Les dix années d'un tabeur opiniâtre et assidu qu'il vient de consacrer à la glorification et à la propagation d'un chef-d'œuvre, l'honneur du génie humain, ne seront pas perdues pour sa gloire. Son travail est le plus vaste, le plus certain, le plus soigné, le plus complet qui ait jamais été mené à bout sur le magnifique tableau de Paul Véronèse; c'est la première fois que les Noces de Cana passent de la
toile sur le papier Mètement traduites, avec leur large ensemble et leurs détails multiples. Aussi, torsqae tes siècles par leur lente action auront fait évanouir comme des ombres légères toutes ces morveiMes, que t'en tâche avec un soin jatoux de retenir sar tears frètes toiles et leurs panneaux vermoulus, lorsque Raphaël ïitien, Corrège n'existeront plus qu'en souvenir sur leurs belles estampes, la gravure de M. Z. Prévost permettra à t'eeit de i'âme de cétébrer encore cette rayonnante agape dos Noces de CaMa~ sa planche consciencieuse aura conservé tout, la fastuease ordonnance, la vague tégèreté du ciel, la blancheur de t'archiiectare, le caractère des physionomies, le ton basané des tétes, le miroitement des velours, les n'issons des taSetas, l'orfroi des brocarts et le flamboiement traaqatttB de~Ia superbe couleur vénitienne.
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PQn~p~uMemoîrede M. G~MM', ~'aia~~ Négociant, me Saint-Bienis
P/~ea~ &! J~ncy~~ <& Paris, & } ~Vo~c~n?i~o.
V<nrs*NT satisfaire tous les citoyens qcîm'oM dema)4d~ des'exe!ap!a!res de mon mémoire, j'en ai JEMtïmeseëomdeédttton.
A peme ce mémoire a paru, que M. T~f~M~M~f~ qaï, ~ppaMtnm~t, en <!tnmt tes suites, a envoya à! Et Peft~M~ton oh siettr JE~sr, à ref%t d'obtenu' de M~Co&M&e~ préposé dams le tems à~ garde de me~
ma~atns, nne ~nMM~Mau certifiât) ~dt~t~~e
~une W du t~t~xizoire, .dVQt.n'
paN~àIapage ïadnia~moire..
M. Co&HH&e est un brave aotpntet il De s'est pMf< laissé corrompre. Il est vrai qu'il a assista & M soap<9! qa~I~ sieur Z~er avoit && prépare!' ponr l'endostt~nerpIasA~sonaMe} tBaMitmapprendenthéme-
t~s't[o'iln'aacc€pté ce souper qttepOMm'iastrmrat
desrepomsès qu'il afaites a<Mtpropositio)M inadieusea da eieur J~e~ avec lequel il doit avoir un demie)* entretien, dont il me fera également part.
C'est ainsi que M. ~ea~Mer~, cet homme <pt*Mf dit si.devot, si vertueux, sur-tout si ~ftMf~~M~ ;fait employer des meaées -sourdés et ten~brett~