traversé par un courant électrique fait dévier de sa position une aiguille aimantée voilà, messieurs, la naissance du télégraphe actuel. Combien plus, à cette époque, en voyant une aiguille se mouvoir, l'interlocuteur de Franklin n'eût-il pas dit Mais à quoi cela sert-il? Et cependant la découverte n'avait que vingt ans d'existence quand elle donna cette application, presque surnaturelle dans ses effets, du télégraphe électrique.
Il est inutile, messieurs, d'insister davantage sur la nécessité 'de commencer les sciences par de sérieuses études théoriques. Tous les esprits éclairés la reconnaissent et la proclament.
Je désire, messieurs, que les développements dans lesquels je viens d'entrer vous fassent pressentir les éléments de succès de la nouvelle Faculté des sciences de vos départements du Nord. Elle a été dotée d'ailleurs, j'aime à le dire encore, par la générosité du Conseil municipal de Lille, des moyens les plus larges d'assurer la prospérité de son enseignement. C'est donc avec confiance, messieurs, que nous ouvrirons prochainement nos cours. Soyez d'ailleurs convaincus que, si des professeurs plus dignes pouvaient être choisis par la haute sollicitude de son Exc. M. le Ministre de l'Instruction publique, il n'y en avait pas qui l'auraient emporté sur nous pour le zèle, le dévouement, l'ardeur à bien faire.
COMPTE RENDU
DES TRAVAUX DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LILLE PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1854-1855
[PniSSE.NTK A LlLLlï, LE 20 \OVEMIillE 1855] (l).
Messieurs,
Je vous dois le compte rendu des travaux de la Faculté pendant l'année scolaire qui vient de-finir. Lorsque l'État enrichit cette grande cité d'un nouvel établissement d'enseignement supérieur, on pouvait prévoir l'accueil que vous lui feriez. A côté d'un Lycée florissant, d'une Ecole de médecine qui grandit chaque année, il était difficile 1. In Académie de Douai. Rentrée des Facultés et de l'École prépantoire de médecine et de pharmacie de Lille, 1855-1856. Douai. Imprimerie A. d'Aubers, broch. de G3 p. in-8°.