Cet ennuyeux déclamateur;
Il cherche de grands mots, et vient ici se faire,
Au lieu d'arbitre, accusateur.
Je le récuse aussi. » L'Arbre étant pris pour juge, Ce fut bien pis encore. « II servoit de refuge
Contre le chaud, la pluie, et la fureur des vents; Pour nous seuls il ornoit les jardins et les champs L'ombrage n'étoit pas le seul bien qu'il sût faire Il courboit sous les fruits. Cependant pour salaire Un rustre l'abattoit c'étoit là son loyer;
Quoique, pendant tout l'an, libéral il nous donne Ou des fleurs au printemps, ou du fruit en automne, L'ombre l'été, l'hiver les plaisirs du foyer.
Que ne l'émondoit-on, sans prendre la cognée?
De son tempérament, il eût encor vécu. »
L'Homme, trouvant mauvais que l'on l'eût convaincu, Voulut à toute force avoir cause gagnée.
« Je suis bien bon, dit-il, d'écouter ces gens-là! » Du sac et du Serpent aussitôt il donna
Contre les murs, tant qu'il tua la bête.
On en use ainsi chez les grands
La raison les offense; ils se mettent en tête
Que tout est né pour eux, quadrupèdes et gens, Et serpents.
Si quelqu'un desserre les dents,
C'est un sot. J'en conviens mais que faut-il donc faire? a Parler de loin, ou bien se taire.