« Ah! monstre, cria-t-il; c'est toi qui me fais vivre Dans l'ombre et dans les fers! » A ces mots il se livre Aux transports violents de l'indignation
Porte le poing sur l'innocente bête.
Sous la tapisserie un clou se rencontra
Ce clou le blesse, il pénétra
Jusqu'aux ressorts de l'âme; et cette chère tête. y
Pour qui l'art d'Esculape en vain fit ce qu'il put, Dut sa perte à ces soins qu'on prit pour son salut. Même précaution nuisit au poëte Eschyle.
Quelque devin le menaça, dit-on,
De la chute d'une maison.
Aussitôt il quitta la ville,
Mit son lit en plein champ, loin des toits, sous les cieux. Un aigle, qui portoit en l'air une tortue,
Passa par là, vit l'homme, et sur sa tête nue,
Qui parut un morceau de rocher à ses yeux.
Etant de cheveux dépourvue,
Laissa tomber sa proie, afin de la casser
Le pauvre Eschyle ainsi sut ses jours avancer.
De ces exemples il résulte
Que cet art, s'il est vrai, fait tomber dans les maux Que craint celui qui le consulte;
Mais je l'en justifie, et maintiens qu'il est faux.
Je ne crois point que la Nature
Se soit lié les mains, et nous les lie encor