Tu ris, tu ne suis pas ces gémissantes voix.
Nous n'appliquerons point sur tes membres profanes Nos sacrés ongles; venez, Loups,
Vengez la Reine; immolez tous
Ce traître à ses augustes mânes. »
Le Cerf reprit alors: « Sire, le temps de pleurs Est passé; la douleur est ici superflue.
Votre digne moitié, couchée entre des fleurs,
Tout près d'ici m'est apparue;
Et je l'ai d'abord reconnue.
« Ami, m'a-t-elle dit, garde que ce convoi,
« Quand je vais chez les Dieux, ne t'oblige à des larmes. «Aux Champs Elysiens j'ai goûté mille charmes, « Conversant avec ceux qui sont saints comme moi. « Laisse agir quelque temps le désespoir du Roi « J'y prends plaisir. » A peine on eut ouï la chose, Qu'on se mit à crier Miracle Apothéose
Le Cerf eut un présent, bien loin d'être puni. Amusez les rois par des songes,
Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges:
Quelque indignation dont leur cœur soit rempli, Ils goberont l'appât; vous serez leur ami.