Il travailloit sans bruit, avoit beaucoup d'adresse, Aimoit le maître et la maîtresse,
Et le jardin surtout. Dieu sait si les Zéphyrs,
Peuple ami du démon, l'assistoient dans sa tâche! Le follet, de sa part, travaillant sans relâche,
Combloit ses hôtes de plaisirs.
Pour plus de marques de son zèle.
Chez ces gens pour toujours il se fût arrêté,
Nonobstant la légèreté
A ses pareils si naturelle
Mais ses confrères les esprits
Firent tant que le chef de cette république,
Par caprice ou par politique,
Le changea bientôt de logis.
Ordre lui vient d'aller au fond de la Norvège
Prendre le soin d'une maison
En tout temps couverte de neige
Et d'Indou qu'il étoit on vous le fait Lapon.
Avant que de partir, l'esprit dit à ses hôtes:
« On m'oblige de vous quitter
Je ne sais pas pour quelles fautes
Mais enfin il le faut. Je ne puis arrêter
Qu'un temps fort court, un mois, peut-être une semaine Employez-la formez trois souhaits car je puis
Rendre trois souhaits accomplis
Trois, sans plus. » Souhaiter, ce n'est pas une peine Etrange et nouvelle aux humains.
Ceux-ci, pour premier vœu, demandent l'abondance;