à son caractère, voici une précieuse confidence qui s'était dérobée jusqu'à présent aux biographes. En apprenant la mort de son vieil ami, Maucroix écrivait ces lignes touchantes « Mon très-cher et très-fidèle ami, M. de La Fontaine est mort. Nous avons été amis plus de cinquante ans, et je remercie Dieu d'avoir conduit l'amitié extrême que je lui portais jusqu'à une assez grande vieillesse sans aucune interruption ni aucun refroidissement, pouvant dire que je l'ai toujours tendrement aimé, autant le dernier jour que le premier. Dieu, par sa miséricorde, le veuille mettre dans son saint repos! C'était l'âme la plus sincère et la plus candide que j'aie jamais connue; jamais de déguisement. Je ne sais s'il a menti en sa vie. » Le vœu qu'exprime Maucroix dans sa sollicitude pour l'âme de son ami est sans doute exaucé; car, pour apporter ici un dernier et naïf témoignage, qui d'entre nous n'a pas répété après sa garde-malade « Dieu n'aura pas le courage de le damner. »
GERUZEZ.