Régiments de dindons, enfin bonne provende.
Le larron commençoit pourtant à s'ennuyer.
Il entend un enfant crier
La mère aussitôt le gourmande,
Le menace, s'il ne se tait, y
De le donner au loup. L'animal se tient prêt,
Remerciant les Dieux d'une telle aventure,
Quand la mère, apaisant sa chère géniture,
Lui dit « Ne criez point; s'il vient, nous le tuerons. Qu'est ceci ? s'écria le mangeur de moutons Dire d'un, puis d'un autre! Est-ce ainsi que l'on traite Les gens faits comme moi? me prend-on pour un sot? a Que quelque jour ce beau marmot
Vienne au bois cueillir la noisette! »
Comme il disoit ces mots, on sort de la maison Un chien de cour l'arrête; épieux et fourches-fières L'ajustent de toutes manières.
« Que veniez-vous chercher en ce lieu?» » lui dit-on. Aussitôt il conta l'affaire.
« Merci de moi! lui dit la mère;
Tu mangeras mon fils L'ai-je fait à dessein
Qu'il assouvisse un jour ta faim? »
On assomma la pauvre bête.
Un manant lui coupa le pied droit et la tête
Le seigneur du village à sa porte les mit;
Et ce dicton picard à l'entour fut écrit
« Biaux chires leups, n'écoutez mie
« Mère tenchent chen fieux qui crie. »