Chiens, chevaux, et valets, tous gens bien endentés I II commande chez l'hôte, y prend des libertés, Boit son vin, caresse sa fille.
L'embarras des chasseurs succède au déjeuné. Chacun s'anime et se prépare
Les trompes et les cors font un tel tintamarre Que le bonhomme est étonné.
Le pis fut que l'on mit en piteux équipage
Le pauvre potager adieu planches, carreaux; Adieu chicorée et porreaux
Adieu de quoi mettre au potage.
Le lièvre étoit gîté dessous un maître chou.
On le quête; on le lance il s'enfuit par un trou, Non pas trou, mais trouée, horrible et large plaie Que l'on fit à la pauvre haie
Par ordre du Seigneur; car il eût été mal
Qu'on n'eût pu du jardin sortir tout à cheval. Le bonhomme disoit « Ce sont là jeux de prince. » Mais on le laissoit dire et les chiens et les gens Firent plus de dégât en une heure de temps Que n'en auroient fait en cent ans
Tous les lièvres de la province.
Petits princes, videz vos débats entre vous
De recourir aux rois vous seriez de grands fous. Il ne les faut jamais engager dans vos guerres, Ni les faire entrer sur vos terres.