Ne tardera possible guères.
Voyez-vous à nos pieds fouir incessamment Cette maudite Laie, et creuser une mine? C'est pour déraciner le chêne assurément, Et de nos nourrissons attirer la ruine L'arbre tombant, ils seront dévorés
Qu'ils s'en tiennent pour assurés.
S'il m'en restoit un seul, j'adoucirois ma plainte. Au partir de ce lieu, qu'elle remplit de crainte, La perfide descend tout droit
A l'endroit
» Où la Laie étoit en gésine.
« Ma bonne amie et ma voisine,
Lui dit-elle tout bas, je vous donne un avis L'Aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits. Obligez-moi de n'en rien dire;
Son courroux tomberoit sur moi. »
Dans cette autre famille ayant semé l'effroi, La Chatte en'son trou se retire.
L'Aigle n'ose sortir, ni pourvoir aux besoins De ses petits la Laie encore moins
Sottes de ne pas voir que le plus grand des soins Ce doit être celui d'éviter la famine.
A demeurer chez soi l'une et l'autre s'obstine, Pour secourir les siens dedans l'occasion L'oiseau royal, en cas de mine;
La Laie, en cas d'irruption.
La faim détruisit tout; il ne resta personne